jeudi 31 juillet 2008

Ceux de la barricade

Pour une fois, je tiens un scoupe*: les CRS qui vont surveiller vos baignades sur nos belles côtes normandes auraient reçu une formation accélérée pour pouvoir intervenir psychologiquement auprès des vacanciers déprimés et suicidaires.

Car l'INSEE l'a établi, le Figaro l'a admis et l'agence Xinhua le révèle au monde:

France: le moral des ménages en juillet au plus bas niveau historique


Pour vous le remonter un peu, je m'en vais vous faire rêver... en collant en vrac des images et des sons en provenance d'Oaxaca.

Vous allez voir: l'art des rues et les chants d'un peuple en révolte, ça requinque.

[Pour des nouvelles fraîches, vous pouvez vous rendre sur La clenche, blog nouveau-né...]

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Cette dernière chanson El son de la barricada est peut-être LE chant de la Commune d'oaxaca.

En voici les paroles:

Ceux de la barricade

En ce quatorze juin de l'année deux mille six,
Sur la place d'Oaxaca, le monde est à l'envers.
Personne, le matin quand le jour s'est levé
N'aurait imaginé ce qui est arrivé...

Les professeurs en grève occupaient la grand-place,
Et le gouverneur félon avait tendu son piège.
Mais avant l'aube, ils ont quitté cette nasse,
Aux cris de rage des flics qui en faisaient le siège.

Refrain

Mais d'où sont-ils donc? Mais d'où sont-ils donc?
Ils sont de la barricade.
Et d'où sont-ils? Et d'où, et d'où, et d'où sont-ils?
Ils sont de la barricade.

Alerte dans la rue d'où vient le régiment!
Derrière la barricade s'est dressé le campement.
Aussitôt arrivés, ils ont fui à toutes jambes
Parce qu'ici sur la place nous savons nous défendre,

Surgissant de partout avec bâtons et pierres,
Maudissant la flicaille, la vouant à la merde.
Puis vient la contre-attaque par terre et dans les airs,
Nous arrosant de gaz et d'injures policières.

[au refrain]

Envole-toi, ma colombe, va raconter partout
Que le sang du maïs arrose la terre sacrée,
Que mensonges et coups ne nous ferons pas taire,
Que la paix doit être juste pour éviter la guerre.

Qu'ils s'en aillent, les lâches qui sont sans dignité
Et que restent ceux qui veulent changer de société
Car ici le cœur ne veut plus de leurs saletés
Le peuple veut la justice, le peuple est révolté.

[au refrain]

Le gaz n'a pas suffi contre notre bravoure,
Les forces de l'État vite ont dû reculer...
Ceux qui attaquent à l'aube ont été repoussés
Car les gens dans la rue sont sur les barricades.

[au refrain]


* Evidemment, hélas, c'est une fausse nouvelle...

PS: La traduction provient du numéro spécial de CQFD consacré à la libre Commune d'Oaxaca.

Les illustrations ont été prélevées sur le site de l'ASAR-O et sur le blog Colectivo Zape.



mercredi 30 juillet 2008

Des sous-hommes comme tout le monde

A la suite du billet Egalité des droits pour les handicapés, où était évoqué un épisode peu glorieux de la Sarkozie, le commentaire de Kiki évoquait ce bout de conversation entre les Posuti:

RV me dit : "réveille-toi, ils ont voté Sarkozy, ils pensent tout ça que les handicapés, les chômeurs, les émigrants c'est des sous-hommes !"

D'une marche à l'autre, "l'esprit de l'escalier" m'a mené à prendre sur le rayonnage du haut de ma bibliothèque le livre de Robert Antelme, L'espèce humaine, paru en 1947, où il rapporte ce qu'il a vécu au camp de Gandersheim.

Zoran Mušič, Le fauteuil gris.

Je l'ai ouvert un peu au hasard (je n'ai évidemment pas eu le temps de le relire…), et je suis tombé, vers la page 57, sur ce passage:


Je suis sorti du bureau et j'ai remis mon calot. Dans l'escalier, j'ai croisé un civil de trop près. Il portait une blouse grise, des bottes, un petit chapeau vert.

- Weg! (fous le camp!), m'a-t-il dit d'une voix rauque.

Ça a glissé. Ça n'avait peut-être pas grande importance ici. Mais c'était le mouvement même du mépris - la plaie du monde -, tel qu'il règne encore partout plus ou moins camouflé dans les rapports humains. Tel qu'il règne encore dans le monde dont on nous a retirés. Mais ici c'était plus net. Nous donnions à l'humanité méprisante le moyen de se dévoiler complètement.

Le civil m'avait dit très vite: Weg! Il ne s'était pas attardé, il avait dit cela en passant et le mot l'avait calmé. Mais il aurait pu faire éclore sa vérité: "Je ne veux pas que tu sois."

Mais j'étais encore. Et ça glissait.

Au prolétaire le plus méprisé la raison est offerte. Il est moins seul que celui qui le méprise, dont la place deviendra de plus en plus exiguë et qui sera inéluctablement de plus en plus solitaire, de plus en plus impuissant. Leur injure ne peut pas nous atteindre, pas plus qu'ils ne peuvent saisir le cauchemar que nous sommes dans leur tête: sans cesse nié, on est encore là.



PS: Le livre de Robert Antelme est disponible en collection de poche Tel, chez Gallimard. Vous pourrez en lire ici l'avant-propos.

mardi 29 juillet 2008

Retour d'Oaxaca





Je suis bien content pour eux: les ministres vont partir en vacances pour trois semaines et le président leur a fait cadeau du dernier opus (comme on dit dans Télérama) de son épouse kadutalent.

Z'en ont de la chance...

Ne comptez pas sur moi pour les suivre sur leurs lieux de villégiature, j'ai d'autres occupations, bien plus exaltantes.

Cependant, il est possible que vous trouviez, dans les jours à venir, que ce blogue prend des allures aphoristiques...

C'est que, voyez-vous, je me consacrerai quasiment à plein temps à mes devoirs de père de famille...

L'agronome sifflotant, ce très cher et très estimé jeune homme qui est intervenu en diverses occasions dans des commentaires, doit arriver ce jour quelque part dans la plaine de Roissy-en-France, où je tenterai de le récupérer, à une heure que je tente de déterminer avec toute la précision autorisée par les informations fournies par les compagnies aériennes, ma virtuosité bien connue pour faire des nœuds avec les fuseaux horaires et l'impatience très naturelle de mon cœur de père.

Je suis sûr qu'après son séjour mexicain, et notamment son passage à Oaxaca, il aura bien des choses à raconter en dégustant l'assortiment de mezcal qu'il aura pris soin de rapporter pour me faire goûter du "vrai".


Si vous ne trouvez aucun billet, ne vous inquiétez pas, et surtout ne prévenez pas la police, c'est que, tout simplement, nous sommes en train de rejouer la grande scène de la cuisine des Tontons Flingueurs.


lundi 28 juillet 2008

Edvige, Cristina et les autres...




Il est assez réjouissant d'imaginer qu'un digne employé du service de communication du ministère de l'Intérieur, affecté là pour ses talents littéraires, consacre une partie de son temps qui échappe à la pratique du sudoku à chercher et même trouver des acronymes plaisants pour désigner les fichiers informatiques que l'état policier prétend instaurer "pour notre sécurité".


Avec sa débordante imagination, qui me semble cependant un peu marquée au niveau sub-libidinal par l'âge d'or du minitel rose, il nous a pondu Edvige et Cristina, sans tenir compte du fait que pour les tempêtes tropicales et autres cyclones dévastateurs on appliquait désormais la règle de parité... C'est vrai ça, pourquoi pas Edvard ou Cristof ?

Il pourra largement compenser cette indélicate bévue avec les nombreux fichiers que semble annoncer madame Michèle Alliot-Marie dans sa réponse aux inquiétudes de la Halde sur le fichier Edvige. En bref, pour celui-là, c'est fait, c'est fait, cochon qui s'en dédit, mais pour ceux qui viendront, on vous consultera "très en amont"... En toute candeur dans le texte.

A propos d'Edvige, les élus se réveillent: "
Fichier Edvige: un élu lyonnais dépose un recours devant le Conseil d'Etat", nous apprenait samedi une dépêche AFP...

Le recours de l'élu lyonnais se fonde essentiellement sur l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'Homme - sur la vie privée - ainsi que sur un arrêt rendu en 2006 par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) contre la Suède.

Selon cet arrêt, "un fichier n'est autorisé que sur des motifs de sécurité publique et ne doit comporter que des informations nécessaires concernant la sécurité publique", a précisé M. Tête.

Avec tous mes encouragements... et le soutien évident de mes compatriotes!

A ce propos, permettez-moi de copicoller cet article de
Jean-Marc Manach qui, à l'occasion du trentième anniversaire de la création de la CNIL, évoque opportunément l'ombre du grand projet Safari (ah quand les RG partaient en chasse!) et donne de précieuses indications sur Edvige et Cristina.

A qui profite la CNIL ? (Edvige, Cristina, la DST, les RG, et caetera)

11/07/2008, par jmm

La CNIL fête cette année les 30 ans de la loi Informatique et libertés, l’une des toutes premières lois du genre dans le monde, censée protéger les citoyens du fichage informatique.

A l’époque, le spectre de Big Brother était l’Etat. Depuis, le monde a bien changé, l’informatique est (presque) partout et Alex Türk, président de la CNIL, n’hésite pas à déclarer que “si vous croyez que le monde ressemblera un jour à celui de Big Brother, détrompez-vous… Vous êtes en plein dedans !”.

Le même, en marge de la conférence de presse où il annonça sa nomination à la tête du G29 (qui réunit les CNIL européennes) expliqua qu’il se demandait si cela valait encore la peine de s’opposer à un fichier policier, ou à une proposition de loi sécuritaire, puisqu’à chaque fois, ils ne sont pas entendus, et que le projet passe en l’état.

En 1978, la loi informatique et libertés avait donné la possibilité à la CNIL de bloquer la mise en place des fichiers manifestement contraires aux droits de l’homme, à la vie privée ou aux libertés. Mais en 2004, la nouvelle loi informatique et libertés, préparée sous Jospin, et soutenue par Alex Türk, a retiré ce pouvoir à la CNIL (cf. Une loi dont l’Etat se fiche pas mal et A qui profite la CNIL ?).

Début juin, je découvrais, consterné, que les Français étaient nuls ou presque en matière d’informatique et libertés, et qu’ils étaient aussi ceux qui, de tous les Européens, sont les plus enclins à militer pour (ou accepter) la surveillance de l’internet.

Aujourd’hui, le Syndicat de la Magistrature, la Ligue des Droits de l’Homme et d’autres s’émeuvent de la création d’Edvige, un fichier (avalisé, avec certaines réserves, par la CNIL) fichant entre autres les personnalités publiques (& les mineurs) “susceptibles de porter atteinte à l’ordre public”.

Dans le même temps, personne ne parle de Cristina, un autre fichier, bien plus problématique. La question, en résumé, revient à se demander s’il est plus dangereux, pour une démocratie :

- de constituer une police politique dont on sait qu’elle s’intéresse tout autant aux personnalités publiques (politiques, syndicales, religieuses, médiatiques) qu’aux délinquants potentiels, mais avec quatre fois moins de policiers qu’avant (du temps des RG),

et/ou

- de constituer une police politique dont on ne sait pas à qui elle s’intéresse exactement, sinon que la surveillance et l’écoute des télécommunications fait expressément partie de ses missions, et qu’elle dispose de deux fois plus de policiers qu’avant (du temps de l’ex-DST)…

Ce 11 juillet 2008, le premier fichier, Edvige, est évoqué, sur Google, sur près de 15 000 pages web. Le second, Cristina, ne l’est que sur 3 pages…

Explications :

En 1974, la France découvrait, atterrée, le projet de méga-base de données du ministère de l’Intérieur pudiquement intitulé Safari (sic, pour “Système Automatisé pour les Fichiers Administratifs et le Répertoire des Individus”). Le scandale fut tel que ce Safari fut stoppé net, entraînant l’adoption de la loi informatique et libertés (LIL), et la création de la CNIL.

Pour fêter les 30 ans de l’“autorité indépendante”, le ministère de l’intérieur a décidé de lui offrir deux nouveaux fichiers, aux noms très printaniers : Edvige (pour “Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale”), qui remplacera l’ancien fichier des RG, et Cristina (“Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et les intérêts nationaux”), qui récupérera celui de la DST.

Edvige fichera les identités, adresses (électroniques comprises), comportements, déplacements, relations, opinions politiques et religieuses, appartenances sexuelles, ethniques, syndicales et associatives des personnes “susceptibles de porter atteinte à l’ordre public”, ou qui jouent “un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif”. La différence avec l’ancien fichier (papier, et régionalisé) des RG ? Le fichage commence dès l’âge de 13 ans, et comme il sera informatisé, sa consultation sera grandement facilitée pour l’ensemble des policiers et gendarmes habilités (il suffit de demander).

La CNIL regrette certes de ne point savoir comment les données seront sécurisées, d’autant qu’elles seront conservées de manière illimitée. Mais elle a aussi été écoutée… en partie : le ministère, qui s’y opposait, a finalement accepté de publier son avis au JO. C’est d’ailleurs le seul pouvoir qui lui reste, depuis qu’en 2004, la nouvelle LIL lui ait retiré tout pouvoir de blocage des fichiers “de sûreté”. Comme le Canard l’avait alors relevé, si le gouvernement est toujours tenu de lui demander son avis, il n’a plus à en tenir compte. On a connu autorité plus “indépendante”

Le fichier Cristina, lui, est passé d’autant plus inaperçu que la CNIL n’a pas le droit de commenter son “avis favorable avec réserves” qui, seul, été publié au JO. Si l’on ignore ce qu’il contiendra, Cristina fera probablement bien plus de ravages qu’Edvige. Car si les RG passent de 4 000 à 1 000 policiers, la DST, rebaptisée Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), et présentée par MAM comme un “FBI à la française“, passera elle de 2000 à 4000 condés !

Leurs missions : lutte contre l’espionnage, le terrorisme, protection du patrimoine économique, et surveillance des individus et mouvements susceptibles de “porter atteinte à la sécurité nationale”. Le décret portant création de la DCRI précise également qu’“elle contribue à la surveillance des communications électroniques et radioélectriques susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’Etat”. Bref, Cristina sera truffé de données issues des écoutes téléphoniques et internet de ceux qui auront l’heur de déplaire à notre “FBI à la française”.

La CNIL, qui avait prévu de contrôler les fichiers des RG, dit maintenant attendre qu’Edvige soit mis en place pour s’y atteler. Des esprits retors pourraient penser que les RG en auront profité pour les nettoyer, d’autant qu’une bonne partie des informations seront récupérées par la DCRI. Et qu’elle n’aura pas le droit de fourrer son nez dans Cristina. Pour ne rien arranger, la LIL a donné le droit aux fichiers policiers d’attendre 2010 pour se conformer à la loi. Et dire que lorsque la CNIL n’existait pas, les Français avaient réussi à bloquer Safari !

Jean-Marc Manach

dimanche 27 juillet 2008

Mon lecteur a du talent

Avec ce billet, vous l'aurez noté, j'inaugure une nouvelle rubrique, très originale dans un blog, que j'aurais pu nommer "Mes lecteurs ont du talent", ou, puisque je n'ai rien contre les femmes, j'en connais des bien, "Mes lectrices ont du talent".

Or il s'agit d'honorer aujourd'hui un lecteur au masculin et par ailleurs assez singulier; par conséquent le pluriel se révèle inadéquat.

D'où le titre.

Il est évident que le "groupe femmes" va renâcler quelque peu… Pour éviter toute polémique, qui ne serait qu'un procès d'intention, et de mauvaise foi de surcroît, je tiens à assurer ces demoiselles que, si l'occasion se présente de mettre à l'honneur l'une d'entre vous, je ne manquerai pas d'intituler mon billet "Ma lectrice a du talent".

Notez bien que si, en vertu de la "théorie du genre" revue et corrigée par sa bouffissure Philippe Val, l'un ou l'une d'entre vous voulait "être" en ce blog l'une ou l'un d'entre vous, il suffirait de le préciser.

Le premier nominé est donc un jeune lecteur, JR, qui tient aussi un blog qu'il a joliment nommé abcd etc. comme.

C'est un blog très beau, entièrement fait à la main, avec des liens qui sont de la bonne couleur, des gifs animés qui m'époustouflent, et un vocabulaire très soutenu qui m'espatoufle.

(Exemple, le début d'un billet: "En plus de la procrastination, je pratique aussi régulièrement la sérendipité… Comme dirait l’une de mes lectrices, ça doit être la faute de mes synapses." Faut le faire, hein? C'est pas chez Assouline qu'on trouverait ça, ou alors c'est qu'il a changé de marque de café…)

Avec ses crayons de couleurs et en s'appliquant bien, JR a fait ça:

On le reconnaît bien…

J'en avais rêvé, JR l'a fait.

Il recevra donc prochainement une offre d'abonnement gratuit à la version papier de l'Escalier qui bibliothèque, accompagnée d'une photo de Philippe Val, dédicacée s'il vous plait!

De quoi faire bien des jaloux-jalouses.

samedi 26 juillet 2008

Intermède musical

Je suis sûr que pour beaucoup de mes lecteurs en bas-âge, nés à l'ère Mitterrand et naufragés de la méthode globale, le jazz se réduit à ce que les margoulins qui vendent du CD étiquettent "jazz vocal". Ce style musical très en vogue est bien illustré par quelques chanteuses à la plastique soignée d'ancien top model qui détaillent de jolies mélodies d'une voix assez agréable à regarder, mais ennuyeuse à écouter.

Les parisiens de souche ou d'adoption auront ce samedi l'occasion de revoir un peu cette idée, à la seule condition de prendre une entrée au Parc Floral de Paris, qui est situé vers Vincennes, pour assister au concert de Steve Coleman & Five Elements + Opus Akoben, dans le cadre du Paris Jazz Festival, je traduis: Festival de Jazz de Paris.


Steve Coleman, saxophoniste alto, est né en 1956 à Chicago. Il est aussi compositeur, programmeur, producteur et enseignant. Son intérêt pour la programmation l'a amené à travailler à l'IRCAM sur le projet Rameses 2000.

La plupart de ses enregistrements sont téléchargeables.

Il donnera à Vincennes un concert avec son groupe "classique" (fondé en 1981) et les "rappeurs" d'Opus Akoben. Belle rencontre entre des instrumentistes solides et de vrais vocalistes.

Vous pouvez voir ce que cela donne en regardant ces vidéos postées par quasimotown sur Daily motion.




D'après les indications de quasimotown (qui donne trois autres vidéos), ces images ont été prises (de la salle, semble-t-il) à Fontenay-sous-Bois, le 9 février 2008 et on peut entendre:

STEVE COLEMAN & THE FIVE ELEMENTS: Steve Coleman, saxophone alto; Jonathan Finlayson, trompette; Tim Albright, trombone; Jen Shyu, voix; Thomas Morgan, basse; Tyshawn Sorey, batterie.

et

OPUS AKOBEN: Kokayi, voix; Sub-Z, voix; Ezra Greer, basse; Jon Laine, batterie; Ayce International DJ.

Ce sera, à peu de choses près, le "plateau" du parc floral à 16h 30.

A 15h, le premier concert du jour, assuré par le groupe SF Jazz Collective, réunira:

Joe Lovano, saxophones; Dave Douglas, trompette; Stefon Harris, vibraphone, marimba; Miguel Zenón, saxophone alto, flûte; Robin Eubanks, trombone; Renee Rosnes, piano; Matt Penman, basse; Eric Harland, batterie.

vendredi 25 juillet 2008

Egalité des droits pour les handicapés

Photo de l'événement
(Origine LaDepeche.fr)



Vous n'aviez pas fait attention à cela, bien sûr, mais nous devons enregistrer, et porter au crédit de l'état sarkozien, une grande et belle avancée dans le chemin menant à l'égalité des droits de nos concitoyens handicapés.

Vos journaux nationaux n'en ont pas parlé, évidemment, puisque l'événement symbolique de cette progression a eu lieu en province, à Toulouse précisément, et il semble qu'à la suite d'un dysfonctionnement des services de communication et de propagande de la présidence les agences de presse n'en ont pas été averties…

C'est bien dommage.

Le collectif Ni pauvres , ni soumis qui, d'après Rue89, regroupe une centaine d’associations à l’échelle nationale, cherche à multiplier les manifestations depuis février.

Le 13 juillet, à Toulouse, juste avant le marché des Carmes, "le passage des coureurs cyclistes était leur cible pour se faire entendre, notamment contre la non-revalorisation de l’allocation adulte handicapé (AAH), augmentée d’1,1% au 1er janvier dernier au lieu des 5% promis par Nicolas Sarkozy" (je cite l'article de Rue89).

Et voilà ce que cela a donné (cette scène a été filmée par un des handicapés depuis son fauteuil, au milieu de la route; l'image est assez "instable", mais le son est assez audible et, je dirais, éloquent…)



Sur le site du collectif, cette vidéo est introduite ainsi:

(…) Personnes en fauteuil roulant jetées à terre et traînées, fauteuils roulants et lunettes cassées, c'est sans ménagement aucun que la police s'est chargée de les faire décamper.

Parmi le public on a pu entendre des réflexions qui en disent long sur la méconnaissance et la peur que suscite aujourd'hui encore le handicap: «Ils se font passer pour handicapées», «Les handicapées nous emmerdent, ils ne rapportent rien à la société».


Ah! Les braves gens!

A ceux qui aiment les braves gens (et leur orthographe) autant que moi, je suggère de suivre les commentaires de Vodkaboy (sic), "socialiste mais pas con…" (resic) sur Rue89.

Voici son premier commentaire:

On parle de dérapage ? j’ai du mal a le voir…

des gens bloquent une manifestation sportive (bon perso le tour de france, j’en ai rien a secouer, mais y’en as qui aime ce genre de chose) , si la course est déja lancée , c’est en plus un dangers(pour les coureurs, mais pour eux même aussi) , alors sous prétexte que des personnes sont handicapées , on doit leur laisser tout perturber ? Le fait qu’ils soient en fauteuil ne leur donne pas de droits supplémentaires , ils sont traités comme n’importe quel manifestants, et je ne vois pas en quoi cela peut choquer…


Je trouve que certains ici parlent bien vite d’atteinte aux droits de l’homme… (expression a la mode en ce moment…)



Bonne lecture… mais mangez léger avant de vous y mettre…



Pour nous quitter dans la bonne humeur, voici une belle chanson de la grande tradition ouvrière, interprétée ici par Serge Utgé-Royo, et que l'on devrait chanter plus souvent en manif…

boomp3.com

jeudi 24 juillet 2008

Ségolène fait du stop

Vous savez à quel point je m'attache, en temps réel, à l'évolution de ma carrière de blogueur influent.

Ainsi je scrute avec beaucoup d'attention le classement des livres dont je parle à l'aide des indicateurs chiffrés généreusement mis à la disposition du public par les marchands de livres du ouaibe.

J'ai pu constater que Milenio de Manuel Vasquez Montalbán que j'avais conseillé à mes camarades vacanciers était resté à la cent treize mille cent trente cinquième position dans la liste des meilleures (sic) ventes d'un célèbre vendeur de papier imprimé.

Cela me peine.

Beaucoup.

Mon esprit analytique ne trouve que deux facteurs limitant mon influence: le départ très tardif des français en vacances (cette année, il faut compter sur l'effet du "travailler plus pour bronzer plus tard") et l'arrivée inopinée du soleil sur les plages, d'où une sensible modification de la demande sur le marché.

Je vois une confirmation de mon hypothèse dans le classement, chez le même gougnafier international, du récent livre co-signé par madame Ségolène Royal et monsieur Alain Touraine, intitulé Si la gauche veut des idées. Classé trois cent cinquante neuvième des meilleures ventes!

Certes, le titre, et sa proximité sur les pages des "librairies" en ligne avec le livre de Guy Bedos, a pu faire croire à un certains nombre d'abrutis qu'il s'agissait d'un livre un peu rigolo, genre brèves de comptoirs. Mais j'incline à penser que les clients ont été plutôt attirés par le format: Milenio est en poche, donc en petit format, alors que
Si la gauche veut des idées est en première parution chez Grasset, donc en grand format.

Quel rapport?

Un rapport direct, indiscutable: Savez-vous que le "livre de plage" se doit d'être de grand format, afin de servir à protéger le visage du lecteur du soleil quand l'effort de lecture et la digestion de la pizza l'auront mené au roupillon postprandial ...

Fervent pratiquant de la religion de la sieste, il m'est difficile de déconseiller cette saine pratique à mes camarades vacanciers. Cependant je me permets de leur signaler que les livres ouverts sur leurs visages souffrent beaucoup, par imprégnation, de l'excès de crème solaire dont ils se tartinent le museau sur les conseils de le faculté. Et qu'un bob d'une ou deux tailles trop grand peut les abriter de manière beaucoup plus confortable, car le bob d'été comporte des aérations sur les côtés (pour les livres, on y songe, mais les prototypes ne sont pas encore au point...).

A ceux qui répliqueraient qu'un bob ne sert pas à ça, je demanderais s'ils savent bien quelle tête ils ont, eux, quand ils l'ont coiffée d'un bob...

Exemple de publicité tendancieuse pour le bob:
vous n'avez pas cette tête-là!

A propos...

Aux curieux qui voudraient voir quelle tête il a, monsieur Alain Touraine, et quelles "idées" s'agitent dedans, je propose cette vidéo désopilante que j'ai trouvée chez la Simone qui tient le blog La concierge est à l'entresol, et qui a posté ce morceau de choix avec pour tout commentaire:

"
Bon, je savais qu'il n'était pas brillant, mais là... quel marasme."

On ne saurait mieux dire. Regardez et écoutez.

(Et en prime vous aurez l'explication du titre du billet.)






mercredi 23 juillet 2008

Si Jack Lang en avait...

"Si Jack Lang en avait, on l'appellerait Tonton."
Bien bonne blague socialiste de l'ère Mitterand.


Sur une suggestion deFlo Py!


Mes amis socialistes n'ont donc pas retenu la suggestion, que je leur faisait hier, d'enduire monsieur Jack Lang de goudron fondu et de plumes sergent-major avant de le faire déposer par la bande à Manuel Valls devant l'entrée de service du Palais de l'Elysée...

Il est vrai que l'on réfléchit tellement avant d'agir au Parti Socialiste que l'on préfère sans doute y critiquer "l'antisarkozysme pavlovien" dénoncé par quatre "camarades" plutôt que le prosarkozisme opportuniste du ringard promoteur de la gauche caviar.

Monsieur Lang aurait pourtant fait un très joli goudronné, comme le montre avec éclat cette photographie déjà postée hier.

Jack Lang faisant rire ses camarades
en mimant le cormoran mazouté.


Au lieu de cela, le triste sire parade et affirme qu'"il n'est au pouvoir de personne de (le) rayer de la carte du paysage politique français".

Ben voyons! l'Histoire ne s'en remettrait pas...

Ou encore:

"Il y a trois boussoles qui me guident: mon idéal de gauche, ma conscience et la confiance populaire dont je bénéficie".


Je rêve ! Sa conscience !

On voit par là que ce qui fait un grand politicard est bien l'art de parler de ce que l'on ne connait pas.


mardi 22 juillet 2008

Le truisme de la voix manquante

Abstentionniste depuis quarante ans environ, avec quelques intermittences dues à mon manque de caractère, j'ai entendu quelques centaines de fois cette expérience de pensée, totalement bidon, qui consiste à supposer qu'après dépouillement du vote, il manque très précisément une voix à la candidate Ségolène (par exemple) pour l'emporter sur le candidat Nicolas (par exemple) et à dire à l'abstentionniste en puissance, en fronçant le sourcil (un seul suffit) et en pointant l'index (même remarque) : "C'est ta voix qui va lui manquer".

Devant un tel argumentaire, plutôt que de me lancer dans une étude comparative des couleurs des bonnets respectifs de Bécassine et de Matamore (question fort délicate car la perception des nuances est très variable), je préfère en général me livrer à un savant calcul de probabilités visant à démontrer à mon interlocuteur bien pensant que la probabilité de réalisation de ses hypothèses est quasi nulle.


Piège à loup standard.
Une urne, livrée en option,
permet de le transformer en
piège à con standard.



Dans le cas de la réforme de la constitution, la situation est fort différente: l'événement a eu lieu et une voix a manqué.

Mes amis socialistes ne manqueront pas de ressortir à Jack Lang leur excellent truisme… mais ce sera évidemment trop tard pour mortifier l'intéressé.

Comme leur tentative restera à un niveau purement rhétorique, je leur conseillerai une méthode plus efficace et apaisante: une couche de goudron, une couche de plume… et on dépose le colis devant l'Elysée.



dimanche 20 juillet 2008

"Régalez-vous."

Je connais de très près un encore jeune vieillard qui entreprit, il y a huit mois, un voyage à Barcelone, sans avoir jamais lu une seule ligne de Manuel Vásquez Montalbán.

Honte à moi!

Avec l'insouciance de ma persistante jeunesse, je survécus à Barcelone en me nourrissant du copieux petit déjeuner (breakfast en espagnol), complété dans la journée de quelques cafés avec des croissants sucrés revêtus d'un glaçage attrape-mouche, et de quelques tapas ou sandwiches dans la soirée...

La dernière nourriture que j'absorbai avant de remonter dans le train à la gare de France, fut une calamiteuse tartine dont la garniture aurait ravi un dégustateur spécialisé dans le beaujolais nouveau: cela avait un goût de banane, en attaque ET arrière-bouche.

Toutes ces vicissitudes m'eussent été épargnées si j'avais été alors le lecteur admiratif de Manuel Vásquez Montalbán que je suis devenu.

Mais j'ai gagné un projet supplémentaire: reprendre le train pour Barcelone pour un voyage d'étude et de recherche de ce qui subsiste des restaurants décrits par Manuel Vásquez Montalbán avec tant de gourmandise.


En attendant, mon esprit citoyen solidaire me commande de venir en aide à ces cohortes de vacanciers que l'on voit, en troupes débandées, envahir nos villes côtières, avec leurs bobs détrempés, leurs kahoués godaillants, leurs tongs glissantes et leurs mômes braillards. On les voit délibérer indéfiniment entre la douzième visite à l'aquarium municipal et la cinquantième séance de cinéma, en se goinfrant de prétendus chouros à l'huile de vidange et de soi disant gaufres au sucre glace liquéfié.

Sur la voie de la désespérance, camarades, réagissez: entrez chez le marchand de presse, celui-là même qui vous a vendu l'épuisette du petit pour le prix d'un chalutier en solde, et allez regarder derrière les tourniquets à cartes postales de bon goût: il y range quelques bouquins. Si vous trouvez un Manuel Vásquez Montalbán, avec en sous-titre Une enquête de Pepe Carvalho, dans le rayon polar, vous êtes sauvés.

Pepe Carvalho devrait vous plaire: c'est un personnage fascinant, au sens où il inspire autant d'attirance que de détestation.

Ancien détenu des prisons franquistes, il a reçu une solide formation d'agent de la CIA et est devenu, un temps, garde du corps de J.F. Kennedy. Qu'il dit. En voulant se ranger de l'Histoire, il s'installe à Barcelone, sur les Ramblas, comme détective privé. Il exerce son art et, comme tout le monde, vieillit, dans le monde de l'après-franquisme et de la globalisation, entouré d'une petite cour des miracles personnelle: Charo, son amie, prostituée indépendante au grand coeur; Biscuter, ancien petit voleur de voiture, cuisinier inventif; Bromure, cireur de chaussures, pré-écologiste halluciné; Fuster, conseiller fiscal, gastronome cultivé...

Avec son égotisme assumé et sans borne, Pepe bouscule ce petit monde de vaincus de l'Histoire, incapable de ressentir son attachement, son affection ou son amour autrement que sous la forme de regrets impossibles à exprimer, et dont il se débarrasse d'un haussement d'épaule en allumant un cigare.

De son amour passionné pour la littérature, il a fait une vantardise suicidaire et flamboyante: il brûle les livres qu'il a trop aimés et qui ne lui ont pas appris à vivre. Non sans en relire quelques pages au préalable (préalable qui le conduit parfois à reporter la combustion littéraire).


Peut-être aurez-vous la chance de trouver, chez le commerçant chafoin qui vend de tout sauf justement des parapluies, le dernier livre que Vásquez Montalbán a consacré aux aventures de Pepe: Milenio Carvalho, qui a été publié après sa mort en 2003. 800 pages environ, en poche, ça devrait vous tenir au corps pour les vacances...

Pepe carvalho, accusé du meurtre d'un sale type, décide de prendre la fuite, en compagnie de Biscuter, et de faire un tour du monde. Munis de faux passeports bricolés aux noms de Bouvard et Pécuchet, ils s'embarquent pour une équipée abracadabrante et récapitulative autour de la planète d'après le big bang des twin towers... Au cours du voyage on verra Biscuter, l'avorton à l'âme humaine, devenir un humain à tête d'avorton et dominer un Carvalho qui retrouve mélancoliquement les traces de ses propres aventures et la réalité du monde...

Vrai testament d'un communiste sentimental et romantique travesti en faux roman policier, Milenio Carvalho se termine par la rédition de Pepe aux autorités à son retour à Barcelone.

Retour à la case départ, retour en prison:

« -Vous avez l'air content. Il y a des raisons?
-Je crois que oui. »

Il fut tenté de lui dire: « C'est Noël et tel que je suis, tel qu'est le monde, ce monde dont je viens de faire un tour d'inspection scandalisé, le seul endroit qui me convienne est la prison. Je n'aurais jamais dû en sortir. Le monde de Lifante [le policier], dans lequel il maintient le désordre, ce qui est sa fonction, se divise en victimes et bourreaux, aussi appelés prisonniers et geôliers, bombardés et bombardeurs, globalisés et globalisateurs. » Mais Carvalho garda pour lui son monologue intérieur et se contenta de montrer à l'inspecteur la réalité qui se trouvait autour du fourgon en partance.

- Régalez-vous .»

samedi 19 juillet 2008

Ménage dans les rectorats




Les employés de la grande entreprise en voie de modernisation qui, de mon temps, s'appelait l'EdukNat, savent que jadis, au mois de juillet, les couloirs des rectorats bruissaient d'une activité inhabituelle en ces lieux à l'atmosphère feutrée.

On ouvrait les "placards", on y faisait le ménage, on opérait à quelques substitutions et, surtout, on recensait les places vacantes. Il y avait toujours un (ou plus) chef d'établissement dont le doigté (essentiellement le medius) dans la gestion des ressources humaines nécessitait, pour les besoins du service, la mutation à un poste de chargé de mission auprès du recteur, ou auprès du ministre, et par conséquent le remplacement par un homme ou une femme de confiance…

Du côté des enseignants, quelques catastrophes académiques reconnues bénéficiaient de quelque attention de la part de leur service de gestion: simple jeu de chaises musicales…

On parlait aussi de certaines affaires locales...

En général, les informations sur ces réajustements cosmétiques transpiraient en septembre, au triste jour de la prérentrée des enseignants, et mettaient un peu de gaieté ironique dans les cœurs les plus amers.

Si j'en crois les informations que propage le Contre Journal de Liberation.fr, les rectorats ont décidé de travailler plus, sans doute pour gagner plus de points (à l'EdukNat tout le monde est noté, alors je pense que les recteurs aussi sont notés…)



Dominique Piveteau, professeur des écoles, qui assure le CP à l'école Cavé, à la Goutte-d'or, formateur à l'IUFM, a refusé une inspection. C'est un droit reconnu. Convoqué le 16 juin à l'inspection d'académie, il découvre un rapport constitué à l'aide de documents par lui fournis. On lui reproche par exemple l'agencement de sa classe… On lui reproche aussi d'avoir animé un cours de cuisine qui n'était pas dans le cadre du programme et d'avoir travaillé sur un article de Charlie Hebdo. Là-dessus, on lui propose de demander sa mutation. Ce qu'il refuse.

"Une deuxième entrevue a lieu le 25 juin. J'ai constitué, de mon côté, un contre-rapport de 700 pages, dont 650 lettres de soutien de collègues, stagiaires IUFM, parents d'élèves. L'inspecteur maintient pourtant sa décision et me donne trois heures pour formuler une demande de mutation. Devant mon refus réitéré, les syndicats sont avertis de ma mutation d'office. Suite à une rencontre avec l'intersyndicale, j'ai obtenu un délai supplémentaire et j'ai demandé une contre-inspection, qui a été refusée. J'ai donc engagé une procédure de recours au ministère, auprès du DRH et du responsable des contentieux de l'Education nationale. Mon cas devait être traité lors de l'affiliation des postes, pour la rentrée 2008, mais rien n'a été décidé." (D. Piveteau, Contre Journal)

Je remarque, mais c'est hors-sujet, que Dominique Piveteau est militant à RESF (Réseau Education Sans Frontières) et au Groupe de Pédagogie Nouvelle, et qu'il a exprimé de très sérieuses et fermes réserves sur les réformes dans l'enseignement primaire…

Mais je m'égare…

Sur cette affaire, on peut consulter également l'article de Rue89 (avec une vidéo).

Et si voulez vous égarer un peu comme je l'ai fait, vous pouvez regarder cet autre article de Ru89.


Rodolphe, lui, est enseignant stagiaire en mathématiques et physique-chimie. Il est suspendu de son poste à l’EdukNat depuis sa mise en cause par des policiers lors d’une manifestation, début avril, à Paris.

Selon le rectorat, il risquerait de «corrompre son milieu professionnel».

Pendant les vacances…

Je rigole.

[Excusez moi, c'est nerveux.]

Et bien sûr sa titularisation éventuelle est repoussée.

Selon lui, on aurait affirmé à son sujet au rectorat que le recteur ne pouvait «pas prendre le risque de garder quelqu'un qui aurait de mauvaises mœurs».

Je rigole.

[Excusez moi, ça ne m'arrive jamais, ça doit être nerveux.]

Sérieusement, de quoi est accusé Rodolphe? Pour violence à agents

C'était le 3 avril, Rodolphe encadrait une des manifestations lycéennes contre les suppressions de postes à Paris.

Son récit des faits a pour moi, qui ait vu des scènes de ce type et ait recueilli des récits analogues, toutes les caractéristiques de la sincérité:

"Beaucoup de policiers étaient présents et rythmaient la marche, imposant arrêts et accélérations. A la fin du défilé, près du métro Saint François Xavier, les lycéens se sont rassemblés dans le calme, la plupart s’était assis par terre. J’ai alors vu certains policiers enlever leurs brassards, puis se mêler à la foule. Lorsqu'ils se sont rapprochés d'un groupe de lycéens, je les ai suivis. Une dizaine de jeunes s’étaient fait interpeller, de façon assez violente, pendant le défilé. Constatant ma présence, les policiers m'ont demandé de m'éloigner, mais j’ai insisté pour rester, en leur expliquant que la manifestation était autorisée. L'échange a duré deux ou trois minutes, puis ils m'ont interpellé.

Je pensais subir un simple contrôle d'identité. J’ai tout d'abord été fouillé, derrière le camion. Voyant des marqueurs dans mon sac, l'un des policiers m'a lancé «t'es un taggueur». Je me suis présenté comme professeur. Mais l’un d’eux a déclaré à son collègue: «Tu l'as bien vu jeter des cailloux, hein?» «Ouais, ouais, je l'ai vu» a répondu le deuxième agent. J'ai contesté l’accusation, mais ils l’ont répétée à leur responsable. J'ai alors été placé en garde à vue pendant 24 heures, accusé de violence à agents. J'ai été déféré le lendemain matin au Tribunal de grande instance, pour une comparution immédiate. Entre temps, deux des trois policiers qui m'avaient accusé s'étaient désistés. Le procès, qui devait se tenir le 17 avril, a été reporté en l’absence du policier, au 24 septembre." (Rodolphe, Contre Journal)


Une question me vient:

Monsieur Xavier Darcos, blanchi d'une accusation de fraude au baccalauréat en 1982, fut-il alors suspendu de ses fonctions en attente du jugement ?

vendredi 18 juillet 2008

Des nouvelles du Tour



Ce matin, à l'heure bien blême où je sirote mon café crème, je me suis enfin senti un peu en vacances…


Depuis que, paraît-il, France-Inter diffuse à toute heure les chuchotis amplifiés d'une encore jeune chanteuse d'origine italienne, je réduis mon écoute aux seuls titres des bulletins d'information: quand on sait qu'on est en train de devenir irrémédiablement sourd, on essaye de ne garder que de bons souvenirs musicaux.

Or ce matin, un mot me fit sursauter: "mhmhmdopagemhmmm…"

Et tout soudain je me rendis compte que puisque c'était le Tour de France, c'était le début des vacances!

Agaçant, non?

Le quotidien de référence, consulté en ligne, confirma mon intuition matutinale. Et m'apprit aussi que les Pyrénées étaient dépassées. Ce qui me chagrina un peu, car j'aime beaucoup voir ces timbrés de la bécane transpirer dans des paysages que je connais parfois par cœur et rester au pied de ces cols qu'on ne passe qu'à pied…


Je pensais bien ruminer un petit billet à cent sous sur les beautés de la bicyclette, mais j'ai dû renoncer à exploiter le filon que j'avais trouvé: JR, du blog abcd. etc… comme l'avait très bien fait et posté le 18 juillet à 2h 43…

Que faire face un insomniaque sinon vous dire d'aller voir là-bas… et aller se recoucher ?


Ce que je fis.


C'est la carte de l'AlterTour de la Biodiversité Cultivée
pour une Planète Non-dopée (3-28 juillet 2008)

jeudi 17 juillet 2008

Ce qu'il faut dire, dénoncer, détruire,…




J'ai reçu hier une lettre de menace:



Elle était jointe au dernier numéro de CQFD (n° 58, juillet-août 2008) que le préposé à la distribution du courrier de Trifouillis-en-Normandie a déposé dans ma boitolettre.


Prendre dans la barbichette un pavé testé par Laurent Joffrin, je trouvais cela intéressant, et par conséquent j'étais prêt à ne pas me réabonner à CQFD, mensuel de critique sociale, organe provisoire de l'Internationale Erroriste… ce qui m'eut tout de même chagriné. Mais j'ai appris qu'un seul pavé avait été testé par Laurent Joffrin, et j'en ai déduit que la probabilité de recevoir précisément celui-là était trop faible, face au risque certain de ne plus recevoir, vers le 15 de chaque mois un mensuel tellement bon qu'il mériterait d'être hebdomadaire.

Une sorte de terrifiant pari de Pascal, quoi!

La sympathique mascotte de CQFD

Ce mois-ci, à part les articles signalés sur leur page, j'ai été ravi de retrouver l'ami Eric Hazan dans une Tribune au scalpel consacrée à la presse.

Je cite en entier:

Attention, journalistes dociles

Au lendemain de l'incendie du centre de rétention de Vincennes et du tabassage du jeune Rudy H. près des·Buttes-Chaumont, les trois principaux quotidiens français rendent compte des événements. On y retrouve les mêmes phrases, directement reprises des communiqués de la police, avec un enrobage plus moralisateur dans Le Monde, plus inconsistant dans Libération, plus va-t-en guerre dans Le Figaro. Il en ressort que les"retenus" n'ont vraiment pas de bonnes manières, que l'antisémitisme connaît une nouvelle flambée et que le XIX° arrondissement est devenu un quartier dangereux où les jeunes juifs sont menacés par des bandes d'origine africaine et arabe.

Que dans la grande presse la plupart des journalistes se comportent comme des moutons, ce n'est pas nouveau, mais d'année en année le phénomène s'accentue.1l ne suffit pas, pour l'expliquer, d'invoquer la mainmise de Dassault, Lagardère ou Rothschild sur la presse papier: en dehors de certains journaux à certaines (brèves) périodes, la presse française a toujours été la propriété de financiers. Ce qui a changé, ce sont les journalistes. Naguère, ils venaient de tous les horizons, ils avaient souvent fait d'autres métiers, ils formaient des groupes disparates et assez peu disciplinés. On pouvait voir en eux - en certains d'entre eux - les héritiers de la bohême du XIX° siècle, les descendants des cyniques Lousteau ou Blondet de La Comédie humaine. Aujourd'hui, ils sortent presque tous du Centre de formation des journalistes, où ils ont suivi l'enseignement de maîtres venant de TF1. ou du Nouvel Observateur. Ils sont nourris de l'esprit Sciences-Po, école où, sous les figures tutélaires de Tocqueville et Raymond Aron, on apprend que le libéralisme est l'horizon indépassable de notre temps. Ces nouveaux journalistes n'ont besoin d'aucune pression pour aller du côté du manche: ils s'y portent tout seuls. En souplesse, ils adaptent la novlangue commune au lectorat supposé de leur journal: ici, plus "objectif"; là, plus "vieux gauchiste"; là encore, plus servile que ce que requiert le pouvoir du moment. Avec les publicitaires, les économistes, les policiers et les présentateurs des journaux télévisés, ils sont intégrés dans la grande cohorte des forces de l'ordre.

Les experts, pour expliquer le déclin de la presse écrite quotidienne, insistent sur la concurrence des gratuits et de l'Internet. Il me semble que l'essentiel est ailleurs. La lecture d'un journal est d'abord un plaisir. Non pas d'y trouver exprimées ses propres opinions, mais plutôt de faire un voyage immobile au café ou dans son lit, de voir se dérouler en tournant les pages une journée du vaste monde. Avec les journaux français actuels, ce plaisir a entièrement disparu. Pour les jeunes, qui ne l'ont pas connu, acheter un quotidien est un acte étranger. Les moins jeunes, qui évoquent entre eux ce plaisir avec une sorte de nostalgie, sortent de temps à autre leur 1,20 euro quand ils attendent le train, ou en vacances quand il pleut. Au bout de cinq minutes, ils jettent le journal et vont se laver les mains.

Eric Hazan


Jeter Charlie Hebdo et aller me laver les mains après, ça ne m'est pas arrivé cette semaine…

Car cette semaine, comme presque toutes les semaines, j'ai été héroïque: je n'ai pas volé Charlie Hebdo.

Et pourtant l'annonce d'un laborieux édito de deux colonnes signé du caporal Philippe Val sur la mise au trou du récalcitrant petit soldat Siné m'a longuement fait hésiter, au point que mon marchand de journaux, qui vend aussi des cigarettes et des timbres fiscaux, a bien cru que j'attendais le départ de ma voisine, la dame caté, pour m'approvisionner en magazines explicites avec le supplément DVD à prendre derrière le comptoir… J'ai acheté L'Equipe pour le rassurer.



Et pourquoi le bidasse Siné a-t-il été mis aux arrêts par le caporal Val ?

Me direz-vous…

D'après mes renseignements, puisés dans ces deux articles de Marianne2.fr, CH fini de rire ! et CH zappe Siné, il semble que le caporal Val ait laissé, par mégarde, le troufion Siné tirer à balles réelles et qu'il redoute un procès pour antisémitisme… qui lui ferait très mal où l'on a mal d'habitude, malgré la virtuosité bien connue de l'avocat de Charlie Hebdo.


Faut-il rappeler à Philippe Val, qui veut se faire passer pour un grand patron de presse, qu'un grand patron de presse relit tout dans son journal, et pas seulement en diagonale, (ce que manifestement fait monsieur Val des notices de Ouiquipédia quand il veut étoffer ses deux colonnes hebdomadaires de références littéraires ou philosophiques…)

On m'a parlé d'un grand patron qui vérifiait jusqu'à la célèbre réclame pour Schweppes qui suivait le carnet essentiellement nécrologique de son journal, au temps lointain, évoqué par Eric Hazan, où l'on achetait les journaux pour les lire…

mercredi 16 juillet 2008

Exercice d'autosatisfaction


Découvrez Simone Tassimot!



"Il est bon de descendre un escalier, à condition que ce soit en remontant."
Guy M.,
Aphorismes Posthumes (à paraître)


Parvenu à la centième marche de l'escalier qu'il a lui-même pensé et assemblé, le blogueur mélancolique s'arrête un instant et, avant de reprendre son ascension, reprend d'abord son souffle.

En relisant le profil que j'avais, en posant la première marche, jeté en pâture à la meute assoiffée des seurfeurs de la blogosphère, force m'est de constater que mes amis avaient une vision prémonitoire de l'avenir:

(…) je suis, d'après mes voisins, l'un des plus mauvais saxophonistes de ma génération. Lorsque j'ai annoncé à mes amis que j'abandonnais ma carrière de jazzman pour devenir un blogueur influent, tous ont reconnu que ça ne pouvait pas être pire.

(Je me cite, et en plus, c'est moi qui grasseye…)

Effectivement, ça n'a pas été pire: je suis fier de pouvoir vous annoncer, d'après les statistiques de Gougueule Analitixe et les classements de Ouiquio, que je dois être l'un des plus mauvais blogueurs influents de ma génération, dans la catégorie "divers". Je me maintiens vaillamment dans le Top 50000, tout au fond du classement, à gauche (éteignez la lumière en sortant).

J'aurais préféré être nominé dans la catégorie littéraire aquoiboniste disparate, mais, tant pis, je serai présent lors de la cérémonie de remise des récompenses et j'irai recevoir avec joie la souris en plastique doré montée sur un socle de faux marbre que me donnera, déguisé en pingouin, Loïc Le Meur, notre maître à tous, nous les blogueurs influents.

Loïc Le Meur, c'est le plus grand des deux.


C'est toujours le plus grand des deux.

J'en profiterai pour remercier mon papa, ma maman, mes sœurs, mes frères, mon épouse, mon fils… et tous mes soutiens de l'univers du blog.

Assavoir:

Kiki, du blog de Posuto, (prime de sportivité) qui a réussi à placer l'Escalier qui Bibliothèque et son adresse dans un des dix premiers commentaires sur un billet du blog de Pierre Assouline. Un exploit quand on sait que les billets d'Assouline peuvent recueillir dans les 300 commentaires…

Kamizole, du blog Lait d'Beu, qui est assez aimable et indulgente pour me placer dans sa liste de blogs dont la cellule de surveillance de l'Elysées devrait suivre les productions.

Françoise et Flo Py, des blogs Republicæ et Place Assise non numérotée, dont les commentaires revigorants éclairent régulièrement la grisaille déprimante de ces pages.


Il faudra aussi que je remercie, sous les applaudissements nourris de la foule, les nombreux (que dis-je: innombrables!) lecteurs trop timides pour laisser une trace de leur admiration.

Et, si j'y pense, il faudra également que j'adresse un mot d'excuse aux fabricants de bibliothèques à installer sous un escalier: beaucoup de leurs clients arrivent ici… et certains y restent.

mardi 15 juillet 2008

Nonante neuvième billet

Au centième billet, tous les blogueurs sérieux font un bilan triomphant de leur activité.

Je n'y manquerai pas, rassurez-vous!

En attendant, pour vous faire patienter, voici un petit cadeau.



lundi 14 juillet 2008

Salut à Nono la Patate

L'Agronome Sifflotant, qui termine actuellement une étude sur la déforestation de sa flore intestinale dans la jingue d'Amérique Centrale, a bien voulu attirer mon attention paternelle sur l'article suivant de Rue89.

Je tenais à l'en remercier car cela me permet d'adresser un salut amical à un frangin que je ne connais pas personnellement, mais n'empêche...

L'article de Rue89 commence ainsi:

Aux Batignolles, Nono la Patate combat la Scientologie

Nono, de son état civil Jean-François Drea, est drôle, franchement truculent mais aussi militant. Il se définit lui-même comme libre-penseur et libertaire. Son dernier combat? Mener une mission d’information et des performances humoristiques autour de la présence "envahissante" de l’Eglise de scientologie dans le quartier des Batignolles, à Paris.

L’Eglise de scientologie est fortement implantée dans le XVIIe arrondissement de Paris. Rue Legendre, elle a installé son "Celebrity Center"- un centre culturel réservé aux cadres et à quelques privilégiés. A quelques encablures se trouve le sauna destiné aux séances de "purification" des adeptes. De l’association "Non à la drogue, oui à la vie" à un cours de dessin, une dizaine de lieux gérés par des scientologues se seraient ouverts au fil des ans dans le quartier.

(....)

Et comporte ces deux vidéos:




par rue89

La romance du quatorze juillet

Nous avons tous noté que la Fête Nationale est, en France, une étincelante vitrine où s'étale avec faste cette part essentielle de notre Identité Nationale: le bon goût.

Élèves de l'École militaire interarmes
pendant le défilé du 14 juillet 2007 sur les Champs-Élysées.
© Marie-Lan Nguyen / Wikimedia Commons



Pour vous enivrer de poésie dans ce monde de brutes, je vous offre un aperçu de la délicate Romance du 14 juillet, qui est probablement au départ une chanson d'atelier (mais de quel atelier ? de couture ? de mécanique ? je ne sais) et qui figure maintenant dans les livrets de chansons de salles de garde.

Pour avoir une idée de la subtile mélodie, la voici interprétée ici par la chorale de l'ULB:

boomp3.com

Les paroles diffèrent selon les livrets, mais je préfère de loin cette version, chantée par Les souliers à bascule, qui est celle que j'ai moi-même interprétée au temps où jouais les utilités au saxo, au tuba, à l'hélicon, à la caisse claire, à la grosse caisse ou au chapeau, dans une fanfare à géométrie tellement variable qu'elle en devenait fractale.


Romance du 14 juillet.

1


Ell'n'avait que seize ans à peine
Quand ell'sentit battre son cœur
Un beau soir pour le môm'Gégène.
Un instant elle a cru au bonheur.

C'était l'soir d'la fêt'nationale
Ouss'que les bombes pètent en l'air
Ell' sentit comme un grand coup d'flamme
Un frisson qui pénétrait sa chair.


Refrain

Par devant, par derrière,
Tristement comme toujours,
Sans chichis, sans manières,
Elle a connu l'amour.

Les oiseaux dans les branches
En les voyant s'aimer
Entonnèr'nt la romance
Du quatorze juillet.

2

Et quand refleurit l'aubépine,
Au premier jour' du printemps,
Fallait voir la pauvre gamine
Mettre au monde un tout petit enfant.

Mais Gégène, qu'est l'mec à la coule
Lui dit: "Ton goss', moi j'm'en fous !
J'te l'ai mis, maint'nant je m'les roule
A ta plac' je lui tordrais le cou.

Refrain :

Par devant, par derrière,
Tristement comm' toujours,
Fallait voir la pauvr' mère,

Et son goss' de huit jours,

En fermant les paupières
Ell' lui tordit l'kiki
Et dans l'trou des ouatères
Elle a jeté son p'tit.

3

Mise au ban de la cour d'assises
Comme à c'ui d' la société
Ell' fut traitée de fill' insoumise
Au lend'main du quatorze juillet.

En entendant l' verdict atroce
Qui la condamn' au bagn' pour vingt ans.
Elle songeait à son pauvre gosse

Qu'ell' ne reverrait plus maintenant

Refrain :

Par devant, par derrière,
Tristement comme toujours,

Elle est mort' la pauv' mère
A Cayenne un beau jour,

Morte avec l'espérance
De revoir son petit
Dans la fosse d'aisance

Là ousqu'ell' l'avait mis.

Les oiseaux dans les branches
En la voyant clamser
Entonnèrent la romance
Du quatorze juillet.


En voici une version très braillarde par les Crévaindieux…

boomp3.com


Comme aime à dire notre président en se tournant avec grâce vers sa compagne:

"C'est beau, hein!"