Fut-ce autrefois, jadis, naguère ou avant-hier que j'entendis, au pays rouergat, où le tripou fleurit aux petits déjeuners des fêtes de village, cette belle proposition hypothétique, en réponse à une fanfaronnade éhontée:
"Si tu dis ça à un cheval de bois, il te flanque par terre et te rigole au nez…"
Vers le nord de l'Aveyron et le sud du Lot, dans l'air embaumé des effluves du stofi (dont quelque jour je vous donnerai la recette), les chevaux de bois ne connaissent plus le repos.
Il suffit de leur rapporter à l'oreille (la gauche ou la droite, peu importe) les propos de monsieur Nicolas Sarkozy.
A titre d'exemples:
1) Monsieur Sarkozy annonce que la France (laquelle?) va bien extrader Marina Petrella.
Et il ajoute:
"J'ai signé dès ce matin une lettre que j'ai adressée au président du Conseil Silvio Berlusconi et au président de la République italienne (Giorgio Napolitano) pour leur demander la grâce, le pardon pour Mme Petrella."
Et il ajoute:
"Dans le droit italien, et le droit ça compte, pour avoir le droit au pardon et à la grâce il faut se repentir, que Mme Petrella réfléchisse à ça. Le droit, ça compte."
Et il ajoute:
"Je trouve qu'il y a une contradiction phénoménale entre tous ceux qui m'appellent à respecter l'indépendance de la justice, les institutions européennes, et qui seraient très heureux que je bafoue la justice italienne qui est indépendante et la justice française qui est indépendante."
Les références viennent de LaTribune.fr, des ironistes reconnus!
2) Monsieur Sarkozy annonce qu'il va se rendre personnellement-tu-vois à Pékin pour la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques.
Et il ajoute:
"Je ne pense pas qu'on peut boycotter un quart de l'humanité."
"Je veux y aller et je veux parler. Je défendrai donc la question des droits de l'homme."
D'après Challenges.fr, qui regorge d'ironistes reconnus:
Mais il s'en est pris aux dirigeants chinois, qui l'ont exhorté à ne pas rencontrer le dalaï-lama, chef spirituel tibétain, sous peine d'avoir à en subir les "conséquences". "Ce n'est pas à la Chine de fixer mon agenda et mes rendez-vous", a dit Nicolas Sarkozy. "La France n'impose rien mais on n'a rien à lui imposer", a-t-il ajouté. "Je me demande bien qui pourrait interdire une chose pareille."
J'ose croire que l'hilarité chevaline peut avoir des effets dévastateurs… mais pour l'instant, je constate que les petits chevaux continuent de tourner en rond sans broncher…
* Vous pourrez remarquer l'attention fervente des proches de Nicolas Sarkozy. Examinez notamment la passion dévorante qui déforme les traits du monsieur un peu blond, un peu vénitien, bien centré par le photographe, qui me rappelle quelqu'un mais que je n'ai pas réussi à identifier.
Il se peut qu'il attende une réponse au texto probablement torride qu'il vient de rédiger.
3 commentaires:
Bonjour Guy,
Sans rapport avec ton billet, mais pour rester dans le rigolo et le joyeux, on peut lire "La réforme de la justice des mineurs inquiète magistrats et éducateurs", sur le site de Libé ce matin :
http://www.liberation.fr/actualite/societe/338685.FR.php
Bises et bonne journée.
Merci de ce lien, Flo Py.
Mdr! comme disent les djeun's.
Bises et bonne demi-journée.
J'ai été particulièrement outrée il y a peu en entendant sur France-info que Nicolas Sarkozy proposait aux membres des FARC qui renonceraient à la violence de venir en France... Non sur le principe, mais c'est exactement la même démarche (intelligente) que fit en son temps François Mitterand à l'égard des terroristes italiens (qui ont tué nettement moins de gens !) dont Battisti et Pétrella... Si la "parole" présidentielle doit avoir du poids (force de loi) je ne vois pas en quoi celle de Nicolas Sarkozy en aurait plus que celle du président Mitterrand. Pétrella aussi bien que Battistti ont totalement respecté leurs engagements (renoncement à la violence). Je ne vois pas pourquoi le troll de l'Elysée exige aujourd'hui une nouvelle promesse. Sauf à n'y voir qu'une nouvelle tartufferie dont nous devrions, semble-t-il, prendre l'habitude. Et quand on sait que Berlusconi sait très bien (c'est d'actualité) faire voter des lois pour que lui et ses amis en magouilles financières ne soient pas poursuivis mais qu'il restera tout à fait insensible aux arguments de Sarko qui ne sont que voeux pieux, on a le droit (et même le devoir) d'être parfaitement indigné par de telles hypocrisies.
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