Il va falloir s'habituer: monsieur Besson, dont pourtant je ne partage ni le sens de l'hospitalité, ni le sens de l'humour, semble devoir s'installer durablement au sommaire de ce blogue.
Ce n'est pas cela qui va améliorer mes statistiques...
Mais tant pis ! Les effets de la politique malfaisante du sinistre ministère de l'Identité-qui-n'est-pas-la-mienne sont trop choquants: il faut continuer à dire non.
La mise en rétention de Mohamed Allouche, qui a valu à monsieur Besson le sobriquet mérité de ministre du Trou de serrure et de la Vertu, s'est terminée par l'expulsion de Mohamed au petit matin du 7 mai.
Une bonne vingtaine de personnes, de Montrouge, de Malakoff, et peut-être d'ailleurs (on ne va pas demander des certificats de domicile), s'était postée devant le Centre de Rétention Administrative de Palaiseau, dès 5 heures du matin. Les militants du RESF font partie de la France qui se lève tôt. Parmi eux, quelques élus courageux, et avec eux, une équipe de télévision.
Mais Mohamed avait été "extrait" du CRA et conduit à Roissy vers 3 h 30...
Après une heure d'attente, le groupe s'est dirigé vers la préfecture, histoire de marquer sa présence et de montrer sa détermination. Je ne crois pas qu'ils ont été reçus.
A 8 h 30, c'est devant l'école Rabelais, où Noufel, le fils de Mohamed et Nadia est en CM2, que nos lêve-tôt se sont rassemblés, pour informer les enseignants et les parents. L'émotion est grande. Les enfants ont été accueillis dans la cour avec leurs parents, et je pense qu'il a bien fallu leur expliquer ce qui se passait, puisqu'ils vivent dans ce monde-là.
L'équipe de télévision tourne, enregistre Noufel qui traduit du langage des signes ce que dit sa mère, enregistre peut-être d'autres interventions.
En fin de matinée, la télévision prend contact avec la préfecture qui donne en retour un portrait très chargé de Mohamed en délinquant. Le tout sans beaucoup de précisions, mais avec des allégations (recherché en Italie, abuseur de femmes fragiles...) bien ciblées. Le reportage, qui devait être diffusé au journal de la mi-journée, est suspendu.
La dépêche de l'AFP, que j'ai citée avant-hier, a repris les affirmations de la préfecture, en les atténuant un peu.
La conférence de presse, qui s'est tenue au local du parti socialiste, à 16 h 30, a réuni peu de presse (pas la peine d'y aller, coco, t'as la dépêche...), mais a attiré une équipe de France Inter qui a diffusé le sujet au journal de 19 h.
A 20 h, une centaine de personnes se sont réunies à l'école Rabelais pour organiser le soutien à Mohamed, Nadia et Noufel, et décider des actions à venir.
Un comité de soutien s'est donc formé, qui devrait faire demain une information sur le marché de Montrouge, créer un site ouaibe "pour le retour de Mohamed" et animer des rassemblements chaque vendredi, de 18 h à 20 h, au kiosque de la mairie de Montrouge.
Habitants de Montrouge, de Malakoff, et pourquoi pas de Vanves et de partout ailleurs, allez-y.
Si l'on vous demande un certificat de domicile, ce sera une mauvaise blague.
C'est que l'on finirait par perdre le sens de l'humour, avec tout ça.
Mais pas le sens de la solidarité.
4 commentaires:
Diantre, tu y étais ou tu as des sources bien informées. On voit parfaitement comment le bruit médiatique - qui eut pu naître un brin - ne se fait finalement pas entendre grâce aux "contre-feux" allumés par la préfecture. Ces gens ont tout à fait compris comment il faut faire oeuvre de propagande : à l'arme lourde et en colportant les plus basses rumeurs.
Je n'y étais pas (mon ubiquité n'est pas encore au point...), mais j'ai lu le compte-rendu de la journée.
La mécanique pour contrer le passage de l'information est ici bien illustrée, hélas.
Mais les gens de Montrouge ne vont pas lâcher, je crois.
(Comme mon système informatique est aussi peu au point que mon ubiquité, je n'ai pas pu écouter le sujet au journal de France-Inter, mais on dit qu'il était correct.)
"Comme mon système informatique est aussi peu au point que mon ubiquité"
Mon oeil. J'ai découvert (dans le billet sur Kandinsky) que tu maîtrisais l'art délicat des images cliquables. J'en déduis donc que tu es désormais un roi de la programmation. Minimum…
Meunon, ça se fait tout seul chez blogger.
C'est d'ailleurs la seule chose pratique...
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