Au train où vont les choses, il serait temps que vous examiniez très sérieusement si vous pouvez être considéré(e) comme un(e) proche de Julien Coupat.
Il y a plusieurs façons de définir la proximité, mais la plus simple et la plus scientifique est bien connue. Elle a donné naissance à un petit jeu de société qui permet parfois de faire languir un peu plus longtemps les conversations languissantes entre "amis" qui n'ont plus grand chose à se dire. C'est la proximité par salutations. Appelons, si vous voulez bien, indice de proximité avec X, le plus petit nombre de personnes figurant dans une chaîne d'échanges de saluts, poignées de mains, bisous, révérences, etc. vous amenant à X. Ainsi, pour prendre un exemple, je suis personnellement à 2 salutations de la reine d'Angleterre, puisque je connais un charpentier qui a travaillé dans le manoir normand d'un familier de la cour du Royaume Uni.
Etonnant, non ?
J'espère que mon indice de proximité avec Julien Coupat est très élevé, mais il faut être extrêmement prudent: la semaine dernière, croisant Eric Hazan qui était en train de boire une sorte de kir dans une librairie, je me suis bien gardé d'aller le saluer; mon indice serait alors probablement tombé à 1.
Les trois rouennais, proches de Julien Coupat, qui avaient été arrêtés à l'aube du lundi 18 mai, et placés en garde à vue dans les locaux de la DCRI, ont finalement été relâchés dans la journée d'hier, après plus de 72 heures de séquestration légale.
Ils n'ont pas été mis en examen, ainsi que le précise le chapeau de l'article de Jane Hitchcock, paru dans le quotidien régional de ma région, Paris-Normandie.
Leurs "auditions", pour reprendre le joli mot anodin utilisé par l'auteure de l'article, ont permis aux enquêteurs d'établir que Christophe, Clément et Fatima "se trouvaient à Thessalonique, en Grèce, en septembre dernier à l'occasion de la Foire internationale, à un moment où Julien Coupat y était aussi."
On voit par là que les investigations progressent considérablement.
Sans lésiner sur les moyens:
«Ils sont sortis après plus de 72 heures de garde à vue sans avoir été mis en examen. Si le juge voulait juste recueillir leur témoignage, il n'avait qu'à les convoquer. Trois jours en isolement, avec des procédés aussi violents, cela fait quand même un peu beaucoup !», plaide Me Dominique Vallès, du barreau de Rouen, l'avocate de Christophe. Me Philippe Lescène, le défenseur de Clément et Fatima, s'insurge lui aussi: «Cela prouve que nous sommes dans la paranoïa et la démesure totale. Presque quatre jours d'interrogatoires, c'est scandaleux. Honteux!»
Me Vallès a vu hier matin les trois Rouennais, à leur 72e heure de garde à vue, comme la loi l'exige en matière de terrorisme, dans les locaux de la direction centrale du renseignement intérieur, à Levallois. «Je suis aussi allée à Nanterre, où Clément et Fatima avaient été transférés.» Physiquement, Christophe et Clément, titulaires tous les deux d'une licence de sociologie et respectivement âgés de 28 et 24 ans, étaient «marqués». En fait, «ils étaient tous les trois très fatigués. Ils ont subi des auditions jour et nuit. Christophe a été entendu à près de quinze reprises. Lumière blanche violente durant la nuit, pressions du style : " Je vais faire venir ta copine"… Tout a été fait pour que leur résistance cède. Incroyable! Anormal!», plaide Me Vallès.
Dominique Vallès ne plaide pas, elle constate.
Quant à son indignation, on peut estimer qu'on en est assez proche.
2 commentaires:
Il est évident, depuis le début de toute cette histoire, que les flics, le juge et MAM font beaucoup de fumée pour faire croire au feu. J'attends avec impatience de voir comment ils vont la dénouer, et quelles seront alors les réactions. Les médias officiels diront que le juge a bien fait son travail, mais les autres ? Ils vont proclamer : "On vous l'avait bien dit ! On avait raison !" Cette affaire sera présentée comme un nouvel Outreau mais, comme toujours, "les chiens aboient et la caravane passe"...
Il ne faut pas montrer trop d'impatience...
Ce qui est étonnant, c'est le besoin de relancer périodiquement l'affaire par de nouvelles fuites, par de nouvelles interpellations. Comme s'ils y croyaient encore.
A part cela, tout le monde fait son travail (comme partout).
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