"Comme des millions de Français", monsieur Eric Woerth profite de ses ouiquendes de liberté pour se décontracter en toute insouciance.
Hier, il a commencé par choisir une tenue passe-partout, "pas de cravate, chemise orange, veste en lin", et est allé se promener dans un endroit peu fréquenté par les messieurs-et-dames de la presse: le "village départ" de l'étape du jour du Tour de France, à Revel, Haute-Garonne.
On peut le remercier de cet effort de promotion d'une grande institution nationale populaire: avec tous les pédalages et rétropédalages de l'affaire dite "Bettencourt", on en serait presque à oublier que le Tour de France existe encore.
Selon l'agence Reuters, reprise par lexpress.fr, le ministre du Travail "a fait un tour des stands, signé des autographes et posé pour des photographes amateurs".
Je n'ai pas besoin de revêtir une affreuse chemisette orange pour passer inaperçu, mais je suis coutumier de ce genre de situation. Je fréquente régulièrement, c'est-à-dire tous les ans, le "village départ" du semi-marathon écourté de Trifouillis-en-Normandie, et j'y fais le tour des stands, en signant des autographes, en posant pour des photographes amateurs, et en faisant la bise à toutes les admiratrices en délire qui reconnaissent, sous mon incognito, le plus célèbre des blogueurs méconnus. Je peux donc confirmer la déclaration, juste et profonde, de monsieur Woerth:
"Ce n'est pas un instant de stress, c'est un instant de détente. C'est pour les coureurs que c'est difficile."
Avec une charmante décontraction, le ministre du Travail a déclaré également:
"J'adore le Tour de France comme des millions de Français, j'essaie de venir chaque année suivre une étape de montagne parce que c'est magnifique avec une bonne ambiance."
(C'est l'AFP, relayée par lefigaro.fr, qui nous rapporte ce propos, de manière plus complète que Reuters.)
Ceci dit, et comme n'importe quel couple de Français parmi des millions désireux de "suivre une étape de montagne", le ministre et son épouse ont pris place dans une voiture "invités". Conduits monsieur Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour de France, ils ont pu suivre en toute simplicité toutes les péripéties de l'étape du jour jusqu'à Ax-les-trois-domaines, dans le département de l'Ariège.
Les agences de presse sont muettes sur les impressions de monsieur Woerth . Mais comme il n'est pas homme à se dédire, il a dû trouver que l'étape était "magnifique avec une bonne ambiance".
Si l'on en croit ladepeche.fr, l'ambiance n'a pas été si bonne que cela à l'arrivée:
Présent sur le podium, le ministre s'est fait huer par le public en fin de journée.
Les agences de presse n'ont pas jugé bon de signaler cette étrange baisse de popularité en altitude.
Les journaux télévisés non plus...
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