samedi 31 janvier 2009

Culture à Gaza

Sans doute se sont-ils inscrits en moi bien avant que je n'accède à la parole, mais il est des sentiments qu'il me faudrait scruter bien longtemps et très attentivement avant de pouvoir les enrober de mots.

Parmi eux, ce sentiment que j'éprouve, en toute région et en tout pays, lorsque je parcoure un paysage où se repère le modelé du travail du paysan.

C'est un sentiment heureux.

Des oliviers palestiniens, pendant la construction du mur.

Vous comprendrez que ce fut pour moi un véritable crève cœur de lire ce constat, publié par l'Union Paysanne de Palestine (PFU), des pertes agricoles dues à l'agression israélienne contre la Bande de Gaza.

J'en copicolle quelques extraits.

/Jeudi 15 janvier 2009 Ramallah, Bande de Gaza/

L'attaque violente d'Israël contre la Bande de Gaza a entraîné la mort de très nombreux êtres humains et la destructuration de tous les secteurs d'activité. Ainsi, cette attaque a entraîné une destruction complète des installations agricoles, allant de l'arasement des terrains et de la démolition des réseaux d'irrigation jusqu'au déracinement des arbres et la destruction de récoltes, la démolition de serres et de nombreuses granges de bétail par les bulldozers.

La Bande de Gaza est couverte par 7 000 hectares de terres agricoles, permettant une production de 280 000 à 300 000 tonnes de produits agricoles par an. Un tiers des produits récoltés est destiné à l'exportation. Le secteur agricole fournit des emplois permanents ou temporaires à plus de 40 000 personnes (ce qui représente 12,7 % de la population active) et fournit l'alimentation d'un quart de la population vivant dans la Bande de Gaza.


(...)

La guerre terrible, qualifiée de guerre génocidaire, menée par les forces d'occupation israéliennes dans la Bande de Gaza est venue parachever cette situation déjà difficile, détruisant ce qui subsistait du secteur agricole. Les équipes de la PFU dans la Bande de Gaza ont pu, malgré les conditions difficiles auxquelles font face nos populations, chiffrer en partie ces pertes, qui sont susceptibles d'augmenter à chaque moment. Ces pertes sont classifiées comme suit :

# Type de pertes

1. Arbres fruitiers (agrumes, olives et fruits) : 515 hectares

2. Réseaux d'irrigation : 515 hectares

3. Serres agricoles entièrement détruites : 45 hectares


4. Serres entièrement détruites sur les terres agricoles libérées (anciennes colonies) : 70 hectares

5. Serres agricoles partiellement détruites : 22,5 hectares


6. Conduites d'irrigation principales (110mm) : 47 500 mètres

7. Puits à eau entièrement détruits : 185 puits

8. Réservoirs en ciment destinés aux réserves d'eau entièrement détruits : 230 réservoirs

9. Rasage des récoltes de céréales : 490 hectares

10. Cultures maraîchères non-protégées : 445 hectares

11. Fermes avicoles détruites (d'une moyenne de 100-500 poules) : 175 fermes

12. Fermes d'élevage bovin et ovin détruites (d'une moyenne de 5-200 têtes) : 285 fermes

13. Fermes d'élevage de lapins détruites : 85 fermes

14. Fermes d'élevage de canards détruites : 15 fermes

15. Réservoir d'eau de 1000--1500 litres détruits : 680 réservoirs

16. Entrepôt pour le stockage d'outils agricoles détruits : 125 entrepôts


17. Pépinières détruites : 16 pépinières


18. Routes agricoles détruites : 75 km

19. Cultures de fraises détruites : 200 hectares

20. 30 martyrs ont été tués alors qu'ils travaillaient sur leurs terres

En conséquence, nous appelons les unions paysannes arabes et étrangères du monde entier, tous nos amis ainsi que les organisations de solidarité internationale à lever des fonds pour reconstruire ce qui a été détruit par la machine de guerre israélienne, notamment dans le domaine des infrastructures agricoles mentionnées dans le tableau précédent. Nous, Union Paysanne de Palestine, annonçons le maintien d'un état d'urgence tandis que nos équipes de la PFU ont commencé, dans l'ensemble de la Bande de Gaza, un travail de documentation sur les pertes occasionnées par l'agression israélienne, pertes qui croissent d'heure en heure. Au cours des prochains jours, nous vous fournirons de nouvelles statistiques, compilées par nos équipes de la PFU et tous ses volontaires dans la Bande de Gaza.

La culture de l'olivier ne meurt jamais.

Pour obtenir des informations complémentaires ou apporter son soutien financier, voir sur le site de la PFU.

Ce communiqué a été diffusé sur la iste d'information de Via Campesina
(On peut s'y inscrire en ligne ).

4 commentaires:

Marianne a dit…

A Mopti ,en route pour Sangha je lis tout à mon retour , plein de positif malien pour changer le monde

Guy M. a dit…

Bonne suite de voyage...

olive a dit…

Un homme penche son visage sur ses oliviers centenaires déracinés au bulldozer. C'est ici :

http://www.alternatefocus.org/Index.html

elmenia a dit…

Des informations qui malheureusement ne sont pas beaucoup relayées..La Palestine vit un enfer au quotidien depuis 1948 date à laquelle a été planifié le reniement de l’état Palestinien.
merci encore pour votre blog qui respire la sérénité !