samedi 20 septembre 2008

CQFD: Ce qu'il faut défendre




Le 17 juillet, je vous disais que les ami(e)s de CQFD m'avaient expédié une lettre me menaçant de m'envoyer un authentique pavé de Mai 68, made in China, dans la gueule (je cite), si je ne me réabonnais pas.

Or j'ai totalement oublié de leur faire parvenir mon chèque d'abonnement et de soutien. D'habitude, je paye le montant de deux abonnements et ils en servent un à mon adresse et l'autre, ils le mangent, le boivent ou l'envoient à qui ils veulent, je leur fais confiance...

Malgré leurs menaces, je n'ai pas reçu de pavé dans la tronche ce matin, mais le numéro 59 de septembre 2008, avec un rappel du genre: sûrement un simple oubli.

Sont sympas, à CQFD. Et pas violents, voyez.

Et en plus d'être sympas, ils ont le talent et la gniaque. Tout ce qu'il faut pour faire un vrai journal de critique sociale réellement indépendant.

C'est pour cela qu'il faut les défendre.

Et cela devient urgent, voici ce qu'on trouve en dernière page, et sur leur site:

L’ABONNEMENT OU L’ABANDON

Après cinq ans de critique sociale acharnée, les joyeux galériens de CQFD ont atteint les limites de l’abnégation. Maintenant, faut du pognon ! Sans banque ni pub, une seule solution : 2 000 abonnés supplémentaires.

FLÛTE, Y A PLUS DE BIÈRE… Fin août, nous débarquons dans les locaux du journal la tête pleine du souvenir du sable qui nous chatouille encore les arpions, nous ouvrons le frigo et… y a plus de bière. À peine un fragment de fromage fossilisé datant, à vue de nez, du bouclage de juillet. C’est la rentrée, il faut aller fissa au ravitaillement et p’têt’ bien racheter un frigo propre. Nous jetons un oeil sur le courrier accumulé : quelques réabonnements, des factures, un relevé de compte… Nous ouvrons la missive de La Poste d’un air faussement détaché pour découvrir, horreur, que le chiffre en bas à droite est presque aussi sec que nos gosiers !

C’est la mousse qui fait déborder le vase. Dans ce foutu canard, nous n’avons pas un seul vrai salarié, la cheville ouvrière empoche à peine quelques cacahuètes occasionnelles, nous nous usons sur des écrans aussi efficaces qu’une séance d’UV pour te griller les mirettes, nous peignons des cages d’escalier pour épargner nos finances, les dessinateurs gribouillent pour la gloire, les rédacteurs collectionnent les queues de cerise, et y a pas un kopeck pour acheter un pack !

CQFD, nous le tenons à bout de bras – et de foie – depuis plus de cinq ans. Onze mois par an à faire vivre ce journal avec les moyens du bord, soit un peu de votre oseille et beaucoup de notre huile de coude. Comme dit le Méhu à chaque fois qu’il se radine pour siroter un canon en nous regardant trimer : « J’ai jamais vu des chômeurs bosser autant ! » Seulement voilà… Depuis quelques mois, quand l’un d’entre nous évoque un éventuel sabordage, plus personne ne répond: « Arrête tes conneries ! Passe-moi plutôt l’clacos pour finir mon godet… »

Pourtant, les raisons qui nous ont poussés à créer CQFD sont toujours d’actualité. En 2003, les bandits au pouvoir n’étaient pas vraiment complexés et leurs opposants les plus en vue aussi exaltants que des endives pataugeant dans la béchamel. Cinq ans plus tard, il est vital de continuer à se serrer les coudes. Notre chien rouge désire rester une erreur dans leur système comptable, à ronger le trognon de la droite bling-bling comme de la gauche en toc, gronder au mollet des fanatiques du boulot et des hallucinés de la négociation bidon, sans oublier de courser la bave aux lèvres les faux impertinents et les rebelles de plateaux télé… Mais plus dans les mêmes conditions.

Vous êtes cinq mille à acheter CQFD, dont deux mille abonnés. Nous savons pertinemment que vous ne rechignez pas à gonfler vos chèques de quelques euros de soutien. Nous savons aussi qu’autocollants et affiches ornent les murs de vos contrées. Nous vous remercions chaleureusement de votre complicité, sans laquelle nous n’aurions pu tenir.

Mais si vous souhaitez que l’aventure mensuelle se poursuive, il est impératif que vous soyez deux fois plus nombreux à acheter ce canard. Nous devons engranger de toute urgence deux mille abonnés supplémentaires. Attention, il ne s’agit pas de convertir les ventes en kiosque en abonnement, mais bien de dégoter deux mille nouveaux lecteurs d’ici novembre. Alors débrouillez-vous, cessez de faire circuler votre CQFD, usez de persuasion, de vos charmes, de menaces,mais obligez vos mémés, voisines, amis et ennemis à glisser une piécette dans la gamelle du clebs rouge.

Il a soif.

L’équipe de CQFD

Article publié dans CQFD n°59, septembre 2008.


PS: Ne croyez pas que je radote, je sais bien que j'ai déjà mis un mot là-dessus mercredi dernier. Aujourd'hui, c'est la deuxième couche.

Vous pouvez aussi visiter Sébastien Fontenelle, Olivier Bonnet, Porteporte , Lucide et JR... qui relaient l'appel de CQFD.


8 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est chouette que Le Chien de Ferré soit désormais sur Deezer !

Bises et bonne nuit !

PS : j'ai horreur de m'abonner, mais je vais peut-être quand même y réfléchir, sur ce coup-là...

Guy M. a dit…

Refléchis, réfléchis... et puis après, tu abonnes toute la famille (à partir de trois abonnements, ils font un prix...)

Anonyme a dit…

MC relaie aussi, sur le blog Cabinet de Subversion

Bises !

Guy M. a dit…

J'ai dû oublier beaucoup de monde... et j'adresse à beaucoup de monde mes excuses plates.

Anonyme a dit…

Hé, M'sieur ! Moi z'aussi, je relaie : ici et

Bises !

Guy M. a dit…

C'est bien, c'est très bien, chère Flo, continue comme ça...

Encouragements du conseil de classe!

Anonyme a dit…

:-D C'est bien un truc qui ne m'est jamais arrivé ça, d'avoir les encouragements du conseil de classe !!! J'étais plutôt abonnée aux doubles avertissements... En sortant de l'avant-première d'Entre les murs, je me demandais même par quel miracle j'avais échappé au conseil de discipline...
J'en déduis (parce que ça m'arrange) que les défauts de mon enfance et de mon adolescence sont devenus mes qualités d'adulte (sérieusement, ça me semble en partie vrai).
Ou alors... Tu verses dans la subjectivité.

Bises !

Guy M. a dit…

Ne t'emballe pas: je ferai tout pour que tu t'abonnes.

J'irai même jusqu'à te décerner une Darcos-médaille!