mercredi 17 septembre 2008
Etre aimé par des cons
Aujourd'hui est un grand jour pour la liberté d'expression, tout le monde l'aura remarqué: le film C'est dur d'être aimé par des cons, de Daniel Leconte, 1h40, sort en salle.
J'ai appris cela par hasard, en consultant le dernier Télérama chez un copain (ne vous attendez pas à ce que j'avoue que je suis abonné). Et le petit bonhomme tout niais qu'ils utilisent pour résumer leur docte avis était tout jouace.
Ce matin même, alors que je conduisais ma quatrelle de collection en direction d'une capitale régionale, j'ai pu capter l'émission de Colombe Schneck, J'ai mes sources, sur France Inter. Habituellement, je me dispense de tendre l'oreille aux propos de Colombe Schneck, qui est sans doute la seule journaliste de la presse parlée à avoir négligé d'aller jusqu'au bout de ses séances d'orthophonie, et qui par conséquent a conservé une inaudibilité remarquable dans sa profession (écoutez ses nasales: elle dérape une fois sur trois, et se rattrape en rétropédalage).
Mais ce matin, trois larrons en foire lui coupaient allègrement la parole, en riant très fort, en se congratulant à demi mot ou à mot entier, très satisfaits d'eux-mêmes et de l'univers: Daniel Leconte, le réalisateur, Denis Jeambar, à l’époque directeur de l’Express, et Philippe Val, directeur de Charlie Hebdo.
Des trois, c'est Philippe Val qui a sauvé la liberté d'expression.
Car c'est le grand et courageux Philippe Val qui a décidé de republier les douze mauvaises caricatures de Mahomet, parues dans un journal danois.
Je ne vais qu'exceptionnellement au cinéma, aussi ne vais-je pas me précipiter sur cette hagiographie du journaliste le plus démocrate de France...
J'ai pourtant poussé la curiosité un peu plus loin en allant chercher la bande annonce du film et des extraits.
L'extrait 3, sur Toutlecine.com, où l'on voit l'excellent monsieur Val expliquer, au cours d'une conférence de presse, la mise en page de la fameuse couverture, m'a beaucoup intéressé.
Monsieur Val nous demande de bien observer que "intégristes" vient en incruste (dixit Val, pour faire technique) dans le turban, pour éviter que sur Internet on ne trouve ceci:
Monsieur Val n'aime guère Internet et n'imagine pas qu'un nullard comme moi puisse faire ce bricolage qu'il voulait empêcher...
Pour un documentaire, le succès risque d'être honorable... Et j'adresse toute ma sympathie à Daniel Leconte, qui risque de ressentir à quel point, oui, c'est dur, vraiment dur, d'être aimé par des cons.
Post-scriptum qui a un peu à voir:
J'ai profité de ma sortie vers ma capitale pour me procurer Siné Hebdo, journal mal élevé, et suis tombé de pas très haut...
Plutôt que de perdre votre argent dans cette entrprise, qui survivra bien sans vous, allez voir CQFD, journal de critique sociale. L'éditorial du numéro de septembre est intitulé: L'abonnement ou l'abandon.
Comme le dit Sébastien Fontenelle:
Alors maintenant, l’ami(e) : tu abonnes ta mémé en cliquant juste là - ou on lâche le chien rouge sur ton ridicule chihuahua ?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire