vendredi 27 mars 2009

Obstinations symboliques

Hier encore, une tentative de réappropriation des bâtiments de la Sorbonne s'est achevée par une évacuation, avec contrôle d'identité, dans la soirée. Les forces de police avaient au préalable procédé à un nettoyage, aussi grossier que d'habitude, de la place de la Sorbonne où quelques centaines de personnes stationnaient en soutien aux occupants.

Le communiqué des participants, mis au point dans la journée, concluait:

Solidaires avec nos collègues en désobéissance de l’enseignement primaire, avec les lycéens et professeurs qui refusent les suppressions de postes dans l’enseignement secondaire, avec les chercheurs qui occupent en ce moment la direction du CNRS, avec tous nos collègues en lutte dans les IUT, dans les IUFM, dans les universités de France et d’Europe, nous affirmons que, de la maternelle à l’université, la production et la transmission du savoir constituent le bien le plus précieux d’une société, parce qu’ils sont gages d’avenir.

La Sorbonne doit être ouverte à toute la communauté universitaire et le Rectorat, comme la police, qui menacent le libre accès au Savoir et les libertés fondamentales, doivent s’en aller. Nous sommes pacifiques, nous sommes déterminés, nous resterons dans ces bâtiments où nous sommes chez nous, nous invitons tous les universitaires à nous y rejoindre pour en faire ce que la Sorbonne doit être : un lieu de liberté et de dialogue.


Les Occupants de la Sorbonne

Paris, le 26 Mars 2009

Quelques chercheurs étudiant de leur fenêtre
les mœurs de scarabés mutants.


Depuis le début de cette contestation, à tous les niveaux de l'enseignement, de la politique sarkoziste, incarnée et conduite par les célèbres duettistes Darcos et Pécresse, on essaie de nous convaincre, par des reculades, des atermoiements, des médiations, des réécritures, que sais-je encore, qu'il n'y a pas de problème de fond, mais seulement des détails à ajuster...

Pour se convaincre du contraire, on peut regarder et écouter cette conférence que madame Geneviève Azam a donnée à l'université de Toulouse Le Mirail, le 23 mars.


Sur le terrain, on ne peut que constater un bon niveau d'inventivité de la part des protestataires. Cette créativité a su parfois atteindre le grand public; ainsi a-t-on vu La Princesse de Clèves devenir enfin un best-seller... D'ailleurs, je m'attends, d'un jour à l'autre, à apprendre qu'un ami du président, producteur de cinématographe, envisage d'en faire une adaptation dans le genre télé-réalité...

On remarquera cependant la plupart de ces actions se placent à un niveau symbolique assez difficile à atteindre par les tenants du sarkozisme basique. Mais je ne suis pas du genre à bouder mon plaisir: si certaines initiatives flirtent avec le spectacle, il est bien meilleur que celui qui est donné en permanence par notre meneur de revue et sa troupe.

L'essentiel est que l'on continue de s'intriguer de cette colère du milieu de l'enseignement, que l'on finisse par en parler, et, pour cela, il n'est pas déraisonnable d'utiliser images et symboles...

Tourner en rond, jour et nuit, place de l'Hôtel de Ville, à Paris, cela peut ressembler à un pur symbole vide de sens...

Il vous suffira d'aller consulter le site de cette Ronde infinie des Obstinés, pour vous convaincre que non.

Cette Ronde est la marche permanente de tous ceux qui, à un titre ou à un autre, estiment que l'idée même d'Education Nationale, d’université, d’enseignement et de recherche est mise à mal par les réformes actuelles. Non, l’université n’est pas une entreprise ni le savoir une marchandise.

(...)

Nous marcherons sans fin car nous n’avons pas l’intention de céder,
Et nous tournerons encore et encore pour manifester notre obstination, pour partager, pour débattre et pour résister.
Pour inventer les universités que nous voulons.

La ronde sera lancinante ou ne sera pas !

Le monde de l'éducation n'est pas le seul à subir les agressions et le mépris de ce pouvoir. Précaires, chômeurs, intermittents, salariés et retraités, sont traités aujourd’hui avec un cynisme sans égal. Aussi appelons-nous tous les citoyens solidaires à venir se joindre à la ronde infinie des obstinés ou à ouvrir leur propre ronde où qu’ils soient.

Je vais y aller faire un tour ou deux...

Mais avant de tourner en rond dans un territoire de symboles, j'ai envie de me faire un petit plaisir symbolique, en regardant ceci, qui n'a aucun rapport... Quoique...




4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon, alors forcément, comme je ne parle ni italien, ni allemand, c'est pas hyper facile de profiter pleinement de ce petit plaisir symbolique... M'enfin, il reste le plaisir de revoir Marcello, et ça, c'est pas négligeable :-)

Bises et bonne soirée !

Anonyme a dit…

:-D Euh... Mon clavier a fourché : c'est "anglais" qu'il fallait lire, bien sûr ! Il est grand temps que j'aille me coucher, moi...

JBB a dit…

"on essaie de nous convaincre, par des reculades, des atermoiements, des médiations, des réécritures, que sais-je encore, qu'il n'y a pas de problème de fond, mais seulement des détails à ajuster..."

Je ne peux résister au plaisir de citer cette sortie de Sarko, reprise par Le Canard : "Darcos doit reculer. Je le répète, je ne veux pas un gamin dans la rue en avril et en mai. Ce n'est quand même pas difficile à comprendre ! Que Darcos se couche, qu'il s'enterre s'il le faut et qu'on ne m'emmerde plus avec ses réformes à la mord-moi-le-noeud."

Trop tard…

Guy M. a dit…

@ Flo Py,

Pardon, je n'ai pas cherché avec le sous-titrage in french...

Mais image et musique (y compris musique de la langue) c'est déjà esseptionnel, non ?

@ JBB,

Ce qui n'est pas difficile à comprendre, c'est que ça continue à tourner...

(Emission spéciale de France Inter, ce matin, sur la ronde ! Ils entrent en dissidence, ou c'est juste le ouiquende?)