mardi 31 mars 2009

Des nouvelles de l'occupation de Strasbourg

Quoiqu'il arrive, il faudra bien se poser la question: "Comment a-t-on pu en arriver là ?"

Je me demande si nos élu(e)s et militant(e)s socialistes espèrent occuper un terrain médiatique quelconque en nous présentant cette idée de "primaires à la française", après avoir lamentablement échoué à secouer quelque peu l'opinion sur l'état calamiteux des libertés en Sarkozie, et au moment même où se déploient avec une insolence rare tous les fastes d'un ordre totalitaire à la française.

A Strasbourg, précisément, transformée en bunker, par 9000 policiers et gendarmes... à l'occasion de la tenue du sommet de l'OTAN.

Et sous le prétexte de l'organisation d'un contre-sommet.

Ils sont où, les élus ?

Si nos élus représentatifs sont trop pris par leurs débats internes pour se rendre à Strasbourg, ils peuvent consulter les nouvelles sur quelques sites qui se sont mis en place et qui font, entre autres choses, ce travail de constat qui dans la situation me semble indispensable: la page Antirepression Strasbourg et le blogue du Scalp-Reflex de Paris. On y ajoutera la page de la coordination anti-OTAN et celle du collectif de Strasbourg.

Il ne faut pas oublier de visiter Tout est dans tout, blogue strasbourgeois qui se présente ainsi:

"La Feuille de Chou. Presse quotidienne radicale au capital illimité d'indignation. Ce qui n'est pas dans le Journal est dans la Feuille de Chou"

Au cas où, bizarrement, ces pages auraient des difficultés à s'afficher, il faudra que nos représentants suroccupés se rabattent sur la presse traditionnelle, sans plus de garantie d'indépendance que d'habitude... Pour ma part, j'irai voir le LibeStrasbourg, et les Dernières Nouvelles d'Alsace, qui a mis en ligne un blogue spécifique, où je lis par exemple ceci:

Une enquête est en cours au sein de la police à la suite d’un « acte isolé » où une patrouille a demandé à un Strasbourgeois de retirer un drapeau de la paix anti-Otan de sa fenêtre, a indiqué une représentante de la préfecture du Bas-Rhin.

Je pense qu'un lampiste va se retrouver à la circulation routière...

Ce n'est pas vilain sur un balcon...

En parcourant ces sources, on peut d'ores et déjà se faire une idée de ces contrôles suspicieux, de ces excès de zèle, de ces abus d'autorité, de ces légers accrocs à la stricte légalité, de ces provocations faites comme en passant, qui ne sont que l'écume produite par la grosse machine sécuritaire mise en place. Et l'on ne peut que revenir à ma question: "comment en est-on arrivé là ?"

Madame Alliot-Marie a évidemment pour tout ce qui se passe des justifications, fermes et sereines.

Pour les diffuser dans le Figaro.fr, elle a trouvé en la personne de Christophe Cornevin un auxiliaire précieux...

Christophe Cornevin possède certainement une carte de presse; il est possible qu'il se présente comme journaliste de profession. Mais il nous ferait presque oublier qu'il y a eu, et qu'il y a encore, des gens qui ont exercé, et exercent encore, ce métier au risque de leur vie, en pratiquant une éthique de la vérité, ou de la recherche de vérité.

Pour monsieur Cornevin, la vérité sort de la bouche de madame Alliot-Marie.

Pour le reste, l'essentiel de son travail consiste à trouver un plan suffisamment alléchant, des sous-titres accrocheurs ("Cinq à six mille «casseurs» attendus"), des formules à copicoller (voir cette mise au point d'Alternatives Libertaires) ...

Sans oublier la petite histoire finale qui vous pose en type informé:

Outre de nouveaux «éléments violents», se protégeant de plus en plus avec des équipements de hockey sur glace, les spécialistes du maintien de l'ordre ont vu émerger depuis dix ans une nouvelle génération de manifestants. Altermondialistes, pacifistes et écologistes, ils s'illustrent lors de sommets internationaux par de très audacieux happenings visant à paralyser des cérémonies. «Très entraînés, déroulant des trésors d'ingéniosité, ces militants non-violents s'entravent à des poids lourds, s'enchaînent à des tubulures d'acier dans des arbres, s'accrochent aux lampadaires ou sur des grues parfois hautes de 60 mètres , constate le lieutenant-colonel Francis Mézières, responsable de la division ordre public au Centre national d'entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier. Plusieurs heures sont parfois nécessaires avant de libérer les gens contre leur gré…» Une cellule de huit instructeurs gendarmes experts en la matière a été projetée sur les bords du Rhin début avril avec des disqueuses thermiques et des tronçonneuses. Ces manifestants de l'extrême se verront proposer casque antibruit et lunettes de protection lors de leur désincarcération. (...)

Bravo ! Le coup du casque antibruit et des lunettes, je n'y aurais pas pensé !

Outil de travail de C. Cornevin: lunettes à ultra-rouge.

Quelle que soit la suite des événements, madame Alliot-Marie restera sereine: il y aura quelqu'un pour nous expliquer pourquoi elle a (eu) raison.



PS du petit matin:

Les forces de sécurité, et leurs auxiliaires médiatiques, continuent à "prendre les devants" comme en témoigne cette dépêche que l'on doit trouver un peu partout.

Qui peut me dire pourquoi on n'arrive pas à protéger efficacement quelques hélicoptères au sol sans avoir à exercer une sorte de "droit de poursuite" plutôt provocateur ?

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