mardi 23 septembre 2008

Silence



Le Charançon libéré, qui n'a pas ses antennes dans sa poche, nous apprenait hier que la Fondation Elie Wiesel allait attribuer à monsieur Nicolas Sarkozy "The Humanitarian Award" qui récompense "des êtres exceptionnels qui ont consacré leur vie à combattre l’indifférence, l’intolérance et l’injustice".

Soit.

Rigolons pas!
Quoique...

Je ne doute pas que si l'on demandait à cet éminent spécialiste, désormais reconnu, son avis sur les activités de la Cimade, sa réponse soulignerait le côté "remarquable" de cette action...

Mais, ajouterait sans doute ce grand humaniste, il faut reconnaitre que la Cimade ne peut être partout et tout faire, car la mise en place de notre politique de gestion humanitaire des flux migratoires entraine une grandiose extension des besoins dans les centres de rétention administrative. Il motiverait ainsi la nécessité d'ouvrir l'offre à d'autres associations ou d'autres "personnes morales" ( comme par exemple des cabinets d’avocats) pour remplir cette "mission d'information, en vue de l'exercice de leurs droits, des étrangers maintenus dans les centres de rétention administrative".

Mission que, jusque là, la Cimade assurait de manière "remarquable".

Conclurait-il.

Mais surtout n'attendez pas qu'il dise qu'on peut trouver en haut lieu la Cimade un peu trop "bavarde" et écoutée, et qu'on profitera de cet appel d'offre pour exiger des associations et des "personnes morales" admises dans les CRA plus de neutralité et de confidentialité...

Beaucoup plus.

Au point qu'il ne restera plus qu'à se taire.

Invité par Nicolas Demorand dans son émission du 8 septembre 2008, le cauchemardesque Brice Hortefeux, qui s'occupe bien sûr de ce dossier, s'est vu demander: "les associations n’auront plus le droit de faire des rapports du type de celui de la Cimade ?" Il a répondu: "ça, on le verra dans l’attribution."

Pour l'instant, cette réduction au silence d'associations dont le témoignage est précieux n'a pas fait grand bruit dans les médias...



Note:

Vous pouvez consulter un article de Rue89, par Caroline Fleuriot, étudiante en journalisme, paru le 21/09/2008.

Et vous reporter aux communiqués de la Cimade, du GISTI et de RESF.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

tu me fends le coeur de pas me citer pour cette info…
et sarko est désolant, dans son humanité toute neuve et en temps que président de l'union européenne, d'oublier Troy Davis qui va être la prochaine erreur judiciaire américaine…
bonne soirée

Anonyme a dit…

Ah, monsieur Guy, parcourez la revue de presse mise en ligne sur le site du Resf, et vous verrez que la presse en parle tout de même : http://www.educationsansfrontieres.org/?rubrique26

Anonyme a dit…

Ben alors, Monsieur Guy, tu fais la grève de la réponse aux commentaires ?

Bises et bonne journée.

Guy M. a dit…

@ JR,
Pardon pour l'oubli...

@ Dorémi,
Je maintiens: ce n'est pas tonitruant... (mais il y a peut-être comme un frémissemen!)

@ Flo Py,
Je peux pas m'entrainer pour la retraite?
Bonne fin de journée...

Anonyme a dit…

Clair que ce n'est pas le battage médiatique du siècle. Mais ça commence peut-être à bouger doucement : il y a un article dans Libé aujourd'hui, annonçant une réunion de toutes les associations concernées autour de la Cimade. Elles ont l'air décidées à ne pas se laisser faire.

(La retraite ? Mon oeil…)

(Pas les antennes dans ma poche ? J'en rougirais presque… Merci.)

Guy M. a dit…

Espérons que les associations arrivent à se faire entendre...

Je vais aller voir Libé, si mon ordi veut bien ne pas me lâcher (quel suspense!)

Quant aux antennes, tu sais bien que ça les abime de les mettre dans sa poche...

Anonyme a dit…

Ouais. Après elles se retrouvent aussi flêtries que le sens de l'honneur d'Hortefeux. C'est dire…

Anonyme a dit…

Un papier signé Florence Aubenas dans l'Obs : http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2290/articles/a384308.html

Guy M. a dit…

C'est une bonne nouvelle: on commence à en parler, et pourquoi ne pas se réjouir de voir F. Aubenas se lancer...

Anonyme a dit…

Ouais, sauf erreur, sacrée bonne femme, que celle-là !