dimanche 29 juin 2008
Mouvance "dénonciation spontanée"
C'est en allant flâner sur le blog de l'amie Françoise que le blogueur le plus nul que je connaisse personnellement-tu-vois a pris connaissance de ce communiqué du Syndicat de la Magistrature: " La Direction des Affaires Criminelles voit des terroristes partout".
Le billet de Françoise est suffisamment clair et précis, étoffé de citations pertinentes, et prend, face à cette information, une position assez proche proche de celle que je pourrais exprimer (à condition que j'aie le talent de Françoise...) pour que je vous en recommande impérativement, et sans vouloir vous commander, la lecture.
Concernant la mise en place de cette fiction de "mouvance anarcho-autonome" qui, sans faire trop de bruit (mais justement!), prend toute la place qu'il faut dans la part des cerveaux disponible pour la peur, j'ai déjà donné quelques informations. Je me contenterai de renvoyer au texte d'Eric Hazan que j'ai relayé dans ce billet Fabrication artisanale de la peur.
Une autre mouvance, qui, elle, pourrait avoir toutes les faveurs du pouvoir et recevoir de discrets encouragements, apparait de plus en plus, sans faire trop de bruit non plus...
Appelons-la "mouvance dénonciation-spontanée", pour éviter la réduction à des références historiques qui seraient repoussées.
Le paradigme de cette mouvance est madame B. H. dont le courage sera, je l'espère, honoré lors de la prochaine fête nationale si cette discrète personne accepte qu'on lève son anonymat.
Madame B. H., assistante sociale, "s'est rendue, le 10 juin, à 11 h 15, au poste de police, établir un "PV de dénonciation" : "Je suis venue vous dénoncer la situation administrative clandestine d'un ressortissant sénégalais qui vit à Besançon"(...)" (Le Monde)
Sur cet acte courageux, allez consulter le blog de maître Eolas, en ce billet: Dénonciation.
De quoi égayer votre dimanche...
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6 commentaires:
Guy M.,
Je ne sais pas où nous allons (ou je le sais trop...) mais nous y allons vitesse grand V.
J'avoue que tout ça me fait peur, très peur.
(Merci encore une fois pour tous ces compliments).
Vue d'ici, cette discussion me semble un peu ubuesque. Voici mon impression. Françoise me dit [je vis au Québec et ne connaît pas bien les lois de France] que l'assistante sociale devait en référer au juge seulement, et non se rendre au commissariat pour déposer une dénonciation. Cette question « technique » mise à part [encore ici Françoise n'est pas d'accord avec mon évaluation que ce soit purement une question technique ; elle me dit que c'est une question de déontologie], qu'en est-il du fond de l'affaire ? Je pense que l'assistante sociale avait des raisons de craindre que le « jeune homme toujours bien mis » exploite sa belle-sœur. Il me semble que la question de sa crainte pour la sécurité de la famille passe au second plan des préoccupations des commentateurs, et pendant ce temps, le « suspect » [Françoise me dit qu'il n'y a pas eu crime] vit toujours dans cette famille... Tout ce « cas » tourne autour de l'évaluation subjective de l'assistance sociale, mais j'aurais tendance à faire confiance à son expérience ; qu'elle soit allée chez la police plutôt que devant un juge a-t-il une si grande importance, si à son avis il y a urgence ?
Nous avons sans doute ici une illustration de la différence entre les conceptions française et britannique de la Loi..
Voilà un site où trouver des réponses aux questions que chacun peut se poser sur l'affaire de la dénonciation :
http://www.wmaker.net/anas/
Et plus précisément ici :
http://www.wmaker.net/anas/-Une-faute-professionnelle-grave-Une-assistante-sociale-denonce-une-personne-sans-papiers-a-la-police-_a540.html
Merci pour les liens qui orientent vers les "professionnels de la profession", dont l'avis n'est pas à négliger. Il est évident que l'on imagine assez mal une assistante sociale pratiquer la "dénonciation spontanée".
A mon sens, placer la discussion sur le plan juridique est intéressant-mais.. C'est surtout en ce qu'il révèle un "saut qualitatif" dans l'évolution des mentalités que ce fait m'intéresse. Et, de ce point de vue, au besoin, il faudra sans doute recourir à un appel à désobéissance pour éviter que le "saut" ne devienne "quantitatif"!.
Guy,
Je te signale le dernier article d'Eolas :
http://www.maitre-eolas.fr/2008/06/29/1021-affaire-de-la-denonciation-la-presse-en-parle
Ainsi que ceux-ci :
http://www.wmaker.net/anas/Aide-a-une-personne-sans-papiers-et-secret-professionnel-Une-garde-a-vue-inacceptable-!_a452.html
http://www.wmaker.net/anas/Communique-Quand-le-Garde-des-Sceaux-desinforme-un-parlementaire-sur-le-secret-professionnel-des-assistants-de-service_a525.html
Il n'est que de voir certains commentaires à des articles sur l'immigration, pour réaliser à quel point la société se délite. Le "poison" fait son effet...
:)
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