Dixit cunnus mentulæ:
Hic manebis optime.
Et mentula dixit:
Ingredior, rigredior,
Sed intra te manio.
Attribué au pseudo Panoramitain.
Malgré l'âge qui commence à me peser un peu sur la mémoire et beaucoup sur les articulations, la vie ne cesse de m'étonner et il y a des tas de choses qui me demeurent incompréhensibles, notamment chez certains de mes congénères - il s'agit bien sûr des humains du même genre que moi, c'est-à-dire vaguement masculin.
Ainsi cette histoire de virginité requise par l'époux lors de la nuit de noces…
Loin de moi l'idée de me joindre au capharnaüm d'indignations diverses et peu variées qui ont accompagné le verdict de Lille. J'ai une idée trop bien ancrée du caractère absolument contingent du droit et de la loi pour cela. Le juge ne fait que son boulot de juge: il prononce son arrêt en s'appuyant sur des textes qui, ringards ou progressistes, ne sont que des repères pour maintenir sur la voie un certain "ordre social".
Laïc, mais n'ayant pas l'habitude de bouffer un curé le matin, un imam à midi et un rabbin le soir, je ne m'arrêterai même pas au contexte religieux de la chose. Je n'ai pas regardé partout, mais d'autres ont bien dû examiner cela.
Ce qui me dépasse, c'est tout simplement qu'un de mes congénères, place son honneur d'être humain dans le fait qu'un mensonge l'ait privé de pouvoir déflorer sa promise au soir de ses noces. Quelle plus-value narcissique peut bien représenter le glorieux exploit consistant à déchirer de son gland l'hymen d'une jeune fille et à la faire saigner au moins un peu (ah c'est essentiel, le sang !) sinon de laisser une trace de soi dans la chair de l'autre, de s'y inscrire par une douleur et enfin d'y affirmer sa domination ?
Dans ce cas c'était raté.
Dans l'article de Libération de samedi, Charlotte Rotman a cette curieuse formule pour expliquer le choix d'une demande d'annulation et non de divorce: " L’union n’a pas eu lieu. L’affront est gommé. Le marié retrouve une virginité."
Ça fait rêver! C'est donc lui qui avait besoin de cet acte symbolique de la justice pour se "refaire une virginité".
Pour la jeune fille, c'est également envisageable, mais la voie juridique ne lui rendra rien… Il lui faudra recourir à une intervention chirurgicale de restauration de l'hymen, cette fragile membrane qui atteste en principe de sa virginité.
Une solution proposée sur http://www.cafepress.com/thewhitehouse.9859834
Cela peut se faire en Afrique du Nord, ou même à Paris, dans une clinique du huitième arrondissement dont j'ai trouvé la trace sur la toile, mais à laquelle je ne ferai pas de publicité.
On y pratique la chirurgie plastique féminine:
- Nymphoplastie ou réduction des petites lèvres;
- Hyménoplastie, ou plastie de l'hymen, ou reconstruction de l'hymen;
- Diminution des grandes lèvres;
- Liposuccion du pubis;
- Lifting du pubis et de la vulve avec liposuccion;
- Rajeunissement vaginal (rétrécissement du vagin);
- Augmentation des grandes lèvres génitales (lipofilling ou injection de graisse ou lipostructure);
- Traitement du vaginisme et des dispareunies pas injection de toxine botulique dans les muscles du vagin;
- Correction des cicatrices (épisiotomie, séquelles diverses...);
- Reconstruction du clitoris (réparation après excision).
La clinique propose aussi des interventions pour les messieurs, la circoncision et l'augmentation du volume du pénis, mais, curieusement, pas la réduction dudit volume dudit pénis.
Cette clinique me semble offrir toutes les garanties de sérieux scientifique puisqu'elle propose également une intervention visant à l'amplification du point G (point de Gräfenberg), réalisée en ambulatoire. On nous avertit que "les résultats publiés sont excellents, avec un indice de satisfaction de plus de 80 %. L'effet dure entre cinq et huit mois," sans nous donner les références de la publication.
Je n'ai pas réussi à arriver à la page des tarifs, qui est "en construction"…
Je n'ai pas réussi non plus à obtenir le catalogue des hymens reconstitués, c'est dommage car je pense que l'on devrait pouvoir choisir. On trouve à cet endroit un inventaire illustré des formes observables (mes plus jeunes lecteurs pourront s'y reporter avec profit):
- Hymen annulaire en forme d'une membrane percée d'un trou ;
- Hymen semi-lunaire ou falciforme (en forme d'une faux) car le trou situé dans son pôle antérieur lui donne la forme d'un croissant à concavité antérieure ;
- Hymen labié avec un trou en forme de fente longitudinale anétro-postérieure ;
- Hymen cribriforme qui présente plusieurs petits trous ;
- Hymen lobé avec un trou formé de plusieurs lobes ou échancrures congénitales ;
- Hymen frangé avec un trou à bords sinueux et festonnés par des encoches congénitales ;
- Hymen à languette ou pendentif;
- Hymen à pont ou à bride;
- Hymen en carène un peu scléreux et qui résiste à la pénétration.
Je pense que je vais proposer à la clinique sus-mentionnée de prévoir des hymens troués selon les couleurs du jeu de cartes, trèfle, carreau, cœur et pique, pour les parties de strip-poker avec prolongations.
10 commentaires:
Forcément, tu trouves encore le moyen de nous faire rire en abordant ce sujet...
Il n'en reste pas moins que je suis furieuse contre les "féministes" (oui, les guillemets sont indispensables !) qui s'époumonent sans prendre le temps de réfléchir (c'est pourtant bien précisé dans l'article de Libé, que la non virginité n'est un problème qu'EN L'OCCURRENCE !). Furieuse contre Elisabeth Badinter, que sa qualité d'avocate rend carrément impardonnable. Furieuse parce que c'est à grands coups de polémiques à la con (sans jeu de mots) comme celle-ci qu'on laisse le droit des femmes (et donc celui des hommes, puisque je persiste à penser que les deux sont liés) reculer dans l'indifférence générale !
Bon, je vais me faire un déca pour me calmer :-)
Bises et bonne soirée !
Un déca suffira-t-il à te calmer ?
Et faut-il vraiment se calmer ?
Merci de ta réaction.
Bises.
Bürk!
(heureusement, je n'ai qu'un thé dans l'estomac, parce qu'un déca ne suffirait pas, peut-être une bière, mais c'est pas l'heure.)
En tout cas, tu me donnes une idée d'article pour un dossier antipat' que je dois commencer à préparer pour mars 2009 pour un mensuel "solidaire-égalitaire-libertaire" que tu zyeutes pê parfois. Il y sera question de norme et de corps. Je pense que s'y mêleront des questions de handicap, queer, trans, corps féminin, masculin (j'espère, pourquoi l'antipatriarcat serait réservé aux femmes et minorités de genres?), anorexie (?), etc.
(à compléter).
D'ailleurs je cherche des rédacteurs-trices fiables (qui ne laissent pas tomber à la dernière minute), si y'a des intéressé-es...
(j'ai pas de déca, mais du très bon café zapatiste chez wam, dans mon quartier chic parisien...)
Oui, bürk ou berk ou beurk.
Je te conseille d'aller voir ces fameuses cliniques, qui font surtout dans la chirurgie esthétique (tu peux me contacter pour avoir l'adresse de celle que j'ai regardé de près: on peut prendre rv sur le site, etc...mais dur d'avoir le tarif!)
Je ne pense pas que l'antipatriarcat soit à réserver aux femmes ou minorités... même si, sur le plan de la parole, les hommes n'ont pas grand chose à exprimer (quoique...)
Bon courage d'ici mars 2009 (qu'est-ce qu'on voit loin dans le mensuel No Pasaran (que oui, je lis "presque" régulièrement))
Bises.
Sympa de me conseiller une clinique de chirurgie esthétique! D'autant que je ne suis pas forcément bien dans ma peau et mon physique!
Quelle délicate attention!
Bah, parait qu'chuis parano.
D'ailleurs, j'ai même eu droit des compliments cette semaine. Mais pas forcément de qui je les attendais... Enfin, voudrais.
Et oui, les dossiers sont prévus très en avance. Parce que c'est long à faire. (ah, l'autogestion!)
biz.
Meunon!
Je ne conseillais pas d'aller consulter pour toi dans cette clinique!
(D'ailleurs, tu es anonyme et sans visage, non?)
Mais comme tu parlais de "norme", j'imaginais une enquête sur les pratiques réparatrices et compensatrices...
Bises.
J'aimerais mieux des entretiens avec des transgenres, panthères roses, ou autres personnes à propos de leurs luttes ou pbs rencontrés qu'avec des chirurgiens qui profitent de la misère psychologique de personnes trop écrasées par la société pour résister.
Mais bon, pk pas. Si tu veux t'y coller.
Oui, je suis sans visage, puisque "myrage"... C'est pour ça que ce pseudo me plait.
Certains m'ont affirmé que c'est un avion de guerre. Qu'est-ce qu'ils en savent?
A+! (j'ai mis ce site dans mes favoris, pour le visiter de temps n temps. Ca commence à être blindé, là dedans, d'ailleurs... Quand les assedick côtoient les antifa, les zapatistes, le bibliothèques parisiennes et les pages jaunes...)
myrage: je l'avais lu aussi "my rage"... (en tout cas, faut la cultiver ta rage)
Rencontrer les chirurgiens, ça me paraît un peu illusoire... Ils n'auraient pas le temps. Par contre, ce qui est peut-être intéressant, c'est de voir, dans ces pratiques de chirurgie intime, quel standard, quelle norme du corps se dégage. Je suis bien certain que la vision de l'hétérosexuel masculin s'impose.
Reviens de temps en temps dans l'escalier, tu sera la bienvenue.
Bises.
Ok, on peut s'asseoir dans l'escalier?
Pour bouquiner?
Ou discuter?
Bien sûr qu'on peut!
Enregistrer un commentaire