Lorsque lassé de la vie trépidante des quartiers de l'Est parisien, je m'aventure à aller poser mon arthrose sur les bancs des beaux quartiers, pour observer les plus récents arrivages de jeunes filles au pair près des bacs à sables aseptisés, je suis toujours admiratif en voyant les jeunes parents dans l'exercice de leurs fonctions, menant de merveilleuses campagnes d'explication des contraintes de la vie à leur turbulente progéniture.
Il faut reconnaître que nos jeunes bobos entre deux âges, éduqués par des parents baba-cool retour de leur stage de fin d'étude "aux states", ont été nourris et gavés de sous-Dolto allégé, additionné de tous les édulcorants autorisés.
Leur usage de la maïeutique faux-cul pour persuader Petit-Frère qu'il ne faut pas crever les yeux de Grande-Sœur, par exemple, est confondante: le Socrate de Platon n'aurait pas fait mieux, et le dieu de la Démocratie sait à quel point il pouvait être retors.
Quant à leur virtuosité pour obtenir un accord unanime pour rentrer à la maison, toujours à l'aide d'une discussion faisant la part belle à la démocratie du débat truqué, elle est au dessus de tout éloge, et me semble un modèle à conseiller à tous nos politiques professionnels.
Car une des activités principales de l'exercice du métier de politique sera, dans l'avenir, j'en suis persuadé, d'arriver à faire dire OUI aux peuples enfants qui aimeraient dire NON.
Monsieur Badinter le reconnaissait, sur France Culture, en parlant du référendum sur le traité de Lisbonne: il fallait poser des questions plus simples, ne pas donner à se prononcer sur une question brutale du genre "ce gros pavé indigeste, vous en voulez ?", mais simplifier. Et il regrettait qu'on n'ait pas su faire cela, et il avait l'air bien embêté...
Je suis très embêté que monsieur Badinter soit si embêté, alors je suis prêt à donner de ma personne en organisant des séminaires de pédopsychologie pour les étudiants en Droit, en Sciences Politiques ou en tout autre domaine ouvrant potentiellement à une brillante carrière de représentant du peuple infantile. Je suis en train de recruter des pères et mères de famille honorablement connus, ayant une expérience de terrain et quelques diplômes décoratifs. La grille des tarifs sera prochainement mise en ligne sur un site internet tellement beau qu'il est encore en travaux.
PS1: Le blog de notre amie Kamizole est toujours inactif chez Blogs LeMonde.fr. Kamizole a ouvert ce rabicoin chez 20Minutes.fr. Allez lui rendre visite.
Il est urgent de continuer à signer la pétition.
PS2: Je me suis encore laissé aller à lire l'éditorial de Philippe Val dans Charlie Hebdo. J'aurais dû le parier: puisqu'il évoque l'Irlande, il nous fait un couplet-leçon sur James Joyce ! Dommage qu'il ait lu un peu vite la notice d'un ouiqui quelconque exposant la littérature mondiale pour les nuls: il mélange un peu Ulysses et Finnegans Wake.
Une occasion ratée par ce cher P. Val: utiliser le fait que le dernier chapitre d'Ulysses est le magnifique monologue de Molly qui débute par "Yes" et se termine par "yes I said yes I will Yes".
Je lui dédie donc ce fragment du Finnegans Wake dit par James Joyce: Anna Livia Plurabelle.
Découvrez Various!
2 commentaires:
Ah ! ouiche alors... les méthodes d'éducation des bobos... Il y a déjà quelques années (c'était juste avant la fermeture) nous étions allées un mercredi matin visiter le musée de la Porte Dorée (arts africains et d'Océanie). C'est bien la dernière fois que je vais quelque part un mercredi ! Tout était relativement calme quand une bande de bobos a semé la perturbation. Ou plutôt leurs rejetons livrés à eux-mêmes... qui ont commencé à parcourir la salle où nous étions absorbées dans la contemplation de petits chefs d'oeuvre. En criant "c'est nul, c'est nul"... Au bout d'un moment, n'en pouvant plus, j'ai crié "ta gueule"... Et je me suis fait incendier par le père qui devisait tranquillement avec sa smala. J'ai peut-être été incorrecte mais au moins, ils ont été calmés. ça leur a fait du bien de se faire moucher. Pourtant, dans mon entourage, je connais un grand nombre d'enfants de tous les milieux qui sont tout à fait bien élevés... Ce sont sans doute les mêmes bobos qui vont mal parler de la "caillera" des banlieues déshéritées. Cela ne date pas d'aujourd'hui. Je me souviens en 80 alors que j'allais en bus pour des cours du soir à la fac de la Source, avec mes deux cannes (et pas le droit à l'appui) avoir cédé ma place à une mémé chateau-branlante (le bus était plein comme un oeuf et il prenait beaucoup de vitesse sur la déviation de la N20) alors que des mioches avaient le cul vissé sur leur siège... Je n'ai pas été élevée comme ça ! Serais-je ringarde ?
Ah, ces gamins!
Je peux en raconter, des comme ça.
Parce que je ne marche pas bien droit moi même.
Souvent les gosses sont juste curieux, et ça ne me dérange pas tant que ça quand ils se retournent pour me regarder comme si j'étais un petit bonhomme vert. C'est des gamins, ça m'embête moins que quand c'est les grands.
Mais là, la petite bourge de cette fois là...
Si ça avait été la mienne, de gamine, elle se serait pris une belle torgnolle, et punie pendant un mois...
Je marche tranquille dans mon quartier bourgeois parisien, en pensant à je ne sais quoi, et voilà que j'entends derrière moi la voix d'une gamine de peut-être 8 ou 10 ans : "Oh, regarde, Maman, la dame, elle ne marche vraiment pas très correctement!"
CO-RREC-TE-MENT... C'est ça qu'on leur apprend à l'école? A épeler des mots compliqués, mais surtout pas à vivre en société? Marcher droit, déjà... mais "co-rrec-te-ment"!
"Tiens toi droit! ... Lave toi les mains!" Oui, j'imagine l'ambiance à la maison.
La mère, pas énervée, "oui, mais tu vois, elle a mal à la jambe".
Et elles me doublent... En effet, habillées en communiantes, petites socquettes, jupes droites, carrés tenus avec des petites pinces...
Je sais pas pour les bo-BO, mais les "bo" tout court, en tout cas, c'est pas la meilleure catégorie!
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