D'après ses organisateurs, la "marche pour le respect de la Vie" a réuni cette année 40 000 pèlerins qui ont défilé de la place de République à la place de l'Opéra. Il se dit que "cette participation [a été] deux fois plus importante que celle enregistrée en janvier 2010 lors de la sixième marche". Cela ne doit pas nous étonner, car le militant anti-IVG se reproduit très rapidement avec la militante anti-IVG (ou l'inverse) et, forcément, cela donne des familles nombreuses...
Par ailleurs, 24 évêques soutenaient cette charmante initiative "aconfessionnelle" et Benoît XVI avait tenu à "saluer cordialement les participants", tout en leur assurant qu'il demandait à son Seigneur, "en gage de proximité spirituelle", "d'accorder à chacun l'abondance de ses Bénédictions". Il est possible que cela ait encouragé les grenouilles traditionalistes à sortir de leurs bénitiers pour venir baguenauder sur les grands boulevards où devaient pleuvoir les indulgences.
Quelques protestataires, qui s'étaient donné rendez-vous au métro Oberkampf pour faire entendre leurs voix en contre-manifestant, ont bénéficié des bons soins et de toute l'indulgence des forces de l'ordre présentes place de l'Opéra. Les gendarmes mobiles les ont encerclés sur les marches de l'Opéra, puis conduit derrière le Palais-Garnier, les mettant hors de portée des discours édifiants de la grande marche pro-vie.
Malgré tout le respect que j'accorde en général aux cloches fêlées, je dois reconnaître que je ne me sens guère de "proximité spirituelle" avec ces processionnaires qui parlent de la Vie avec une majuscule dans la bouche, et sur un ton qui ne convient, et encore, qu'aux oraisons funèbres. Leurs raisons de vouloir imposer au pauvre monde leur conception du salut sont bien connues, et pour ma part, ma religion est faite : l'horizon de nos vies minuscules n'est pas limité par les parois d'un confessionnal.
Faux-culs et vrais curés peuvent péleriner par rues et boulevards en réclamant l'abrogation de la loi Veil, mon soutien ira toujours à celles et ceux qui exigent que les moyens nécessaires à son application soit accordés.
Et qui y réussissent parfois, comme en témoigne ce communiqué du Mouvement Français pour le Planning Familial, daté du 17 janvier :
une bonne nouvelle qui doit s’étendre partout en France.
Le Planning Familial se réjouit de la décision de réouverture du CIVG de l’hôpital Tenon, preuve que la mobilisation collective et la pugnacité pour la défense du bien commun et des droits l’emportent face aux mesures strictement budgétaires. Pour autant, la défense de l’accès à l’avortement partout en France dans de bonnes conditions pour toutes les femmes reste d’actualité. En effet pour un centre ouvert, combien ferment ou fermeront encore ? Le Planning Familial reste donc mobilisé pour que cette victoire qui n’est ni plus ni moins qu’un pas vers l’application de la loi, ne se limite pas à la décision de réouverture d’un lieu mais qu’elle soit bien le premier acte de la défense de tous les CIVG en France fermés ou menacés de l’être. C’est pourquoi, il engage avec l’ANCIC et la CADAC une action juridique sous la forme d’un recours gracieux auprès du Premier Ministre. Les associations organisent dans ce cadre une conférence de presse ce lundi 17 janvier à 12 heures dans les locaux du Planning Familial.
2 commentaires:
Ces mêmes gens qui, s'ils prenaient un jour les manettes, rétabliraient probablement la peine de mort, tu paries ?
Souvent je me demande comment certains cerveaux sont configurés...
Le respect de la Vie mérite bien quelques sacrifices...
Du moins pour des cerveaux configurés façon trou noir.
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