La ville de Tours, en Indre-et-Loire, est bien connue pour ses rillettes, un peu moins grasses que celles du Mans, dans la Sarthe, et ses congrès historiques qui sont incomparables.
Le dernier en date était celui du Front National, où l'on put voir le vieux lion de Saint-Cloud laisser la présidence du parti à sa propre fille, madame Marine Le Pen.
Au lieu de se réjouir de la présence dans leur bonne ville de tant de personnalités, quelques milliers de personnes avaient tenu, le 15 janvier, à marquer leur désaccord avec les idées frontistes. Malgré (ou à cause de) la présence imposante de forces de sécurité, des incidents ont éclaté entre celles-ci et, nous dit-on comme d'habitude, "des militants d'extrême-gauche, qui s'étaient glissés parmi les manifestants, selon une source policière". Vingt-deux personnes ont été interpelées.
Mardi dernier, monsieur Jean Germain, maire de Tours, avait invité "tous les coordinateurs de l'imposant service d'ordre mis en place autour de cette manifestation à hauts risques". Il tenait absolument à "saluer l'efficacité du dispositif de sécurité coordonné par la préfecture et « la collaboration exemplaire » entre les différents services de la police, de la gendarmerie, de la ville et de l'État". On voit que monsieur Germain est un socialiste moderne, tout à fait décomplexé, et qui n'a pas peur des mots dans lesquels on pourrait entendre de douteuses connotations...
Monsieur Joël Fily, préfet d'Indre-et-Loire, a tenu a impressionner les journalistes en précisant que "la préparation de l'événement avait débuté dès le mois de septembre" et que, pendant trois jours, près de 500 figurants avaient participé à ce "déploiement de forces aussi « robuste » que « dissuasif »"qui "n'avait qu'un seul but : protéger les Tourangeaux des casseurs". Il s'est aussi félicité de "l'efficacité du canon à eau" qu'il prétend avoir été "pour la première fois mis en action en France" - affirmation qui semble assez curieuse.
Apparemment ravi de cette fructueuse "collaboration", monsieur Germain "s'est interrogé sur les dispositions à prendre pour l'organisation des manifestations à venir en 2011", mais n'a pas précisé quels mouvements d'extrême droite envisageaient de tenir congrès à Tours dans les mois qui viennent.
En choisissant Vinci, on tutoie "l’idée de Génie" !
Les effectifs du "Mouvement dissident pour une Touraine libre et enracinée" sont peut-être, pour l'instant, un peu trop réduits pour tutoyer "l'idée de Génie", mais il ne faut jurer de rien.
Ce groupuscule, qui se réclame d'un étrange syncrétisme fascisant, a tout de même réussi à rassembler 70 participants à sa grande "marche de la fierté tourangelle", dans la soirée du samedi 22 janvier. Au son des tambours et à la lumière des flambeaux, ils ont pu défiler en toute quiétude dans les rues de Tours, derrière banderole et oriflammes, en braillant Les Lansquenets. Avant de se séparer, un fier-à-bras s'est improvisé orateur pour rendre un vibrant hommage à Saint Martin ou Charles Martel - je n'ai pas très bien compris, j'entends assez mal le tourangeau enraciné...
L'implantation locale de ces fiers tourangeaux s'est trouvée confortée, ces derniers temps, par leur vive opposition au projet monumental dit de la "Femme-Loire", et leur active participation dans la polémique qu'il suscite dans la région (voir le dossier de la Nouvelle République).
L'un des appels à pétitionner contre l'implantation de cette sculpture au-dessus du site de Marmoutier s'ouvrait sur cette poétique trouvaille :
Les fiers tourangeaux enracinés ont préféré une autre illustration :
Ce qui prouve que, s'il n'ont pas encore appris à lire, ils maîtrisent déjà très bien le copié-collé à l'aveugle.
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