lundi 22 décembre 2008

L'humour bien de chez nous



Comme c'était aujourd'hui un lundi pire qu'un lundi, une sorte de lundi majuscule, en quelque sorte, je m'étais résolu à reporter à demain mon billet du jour. Et à attendre qu'un mardi minuscule vienne remplacer ce jour funeste.

Mais le destin en a décidé autrement, en la personne d'une amie des alentours de Bellevill'Montant qui, connaissant mes goûts pour les histoires drôles, m'a envoyé celle-ci:

Des philosophes en garde à vue à l’aéroport de Roissy CDG

Mardi 16 décembre, un groupe de philosophes français s’embarquait à Roissy pour un colloque universitaire organisé à Kinshasa par l’Agence Universitaire de la Francophonie et les facultés catholiques de Kinshasa. (...)

Trois d’entre eux, découvrant au fond de l’avion un Africain entravé, ont seulement posé des questions aux policiers qui l’escortaient. Ces questions ayant suscité une brève agitation, l’un des philosophes, Pierre Lauret, sur dénonciation de l’hôtesse et demande du commandant de bord, a été débarqué manu militari par la police et placé en garde à vue. Libéré le soir, il est inculpé d’opposition à une mesure de reconduite à la frontière, et d’entrave à la circulation d’un aéronef.

Aujourd’hui, lundi 22 décembre, à la sortie du vol retour de Kinshasa, les deux autres philosophes, Sophie Foch-Rémusat et Yves Cusset, ont été appréhendés par la police et à leur tour placés en garde à vue. (...)

Tout cela, pour avoir seulement posé des questions à des policiers, sans émettre ni protestation ni appel ni slogan.

Le thème du colloque de Kinshasa : la culture du dialogue, les frontières et l’accueil de l’étranger. *

J'ai beaucoup ri.

Si !

Puis je me suis dit, tristement, que, si ça se trouve, l'hôtesse et le commandant de bord n'étaient même pas au courant de l'histoire du colloque... et n'ont pas pu apprécier tout le sel de la situation.

Pauvres gens, c'est triste de perdre une bonne occasion de rigoler...


* Communiqué de presse RESF (Réseau Education Sans Frontières) et QSB (Quartier solidaire Belleville) - du 22-12-2008.

PS1: Finalement, Sophie Foch et Yves Cusset ont été libérés en début de soirée de ce lundi.

PS2: Chloé Leprince revient sur cette affaire dans Rue89.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Ça n'a aucun rapport, mais c'est le même type d'humour décalé et primesautier : "So what ?"

Bises et bonne soirée

Guy M. a dit…

Pour le coup, je me demande si ce n'est pas le lien qui est décalé...

Faut s'attendre à tout de la part de l'Express...

Anonyme a dit…

Je dois être encore moins bien réveillé, mais je ne vois (malgré trois lectures successives de l'article…) pas du tout ce qu'il y a de décalé avec le lien de l'Express. Tandis qu'avec le thème du colloque, je vois tout de suite où ça humourise-noir. Bref : à l'aide, quoi.

Guy M. a dit…

Faudrait que mâ'âme Flo revienne pour nous éclairer.

Bref: Au secours !

Anonyme a dit…

M'ame Flo Py va plutôt retourner sous sa couette et y attendre le retour des beaux jours...

Bises à vous deux

Guy M. a dit…

Il reviendra bien un jour le joli mois de mai...

Marianne a dit…

On peut sourire effectivement à l'intitulé du colloque par rapport aux événements .Pour le reste , il y a eu demande par les personnels dont j'ai fait partie pour qu'Air France ne soit plus le transporteur systématique des reconduits frontières mais les demandes émanent de l'état, comment refuser ? Je crois qu'il est préférable à une reconduite musclée sans témoins que celles ci se passent sur les lignes régulières ou elles peuvent être dénoncées si nécessaire .Dans l'article de Rue 89 fort bien fait , je regrette que plane une suspicion concernant la coopération du personnel de bord communiquant les noms des passagers . La police a toujours eu accès aux listes des passagers sans l'aide du personnel de bord , normal elle gère la sortie du territoire . Le concours du personnel de bord n'a d'autre but que de savoir que c'est monsieur Dupont sur le siège 23R .
Il est exact que le commandant de bord à toute latitude pour refuser un ou des passagers susceptibles de perturbé le voyage en quel cas il le désigne aux forces de l'ordre pour quelle le débarque .
Quand à la politique du chiffre et des reconduits à la frontière sans discernement , il est vrai que l'avion n'est pas le meilleur endroit pour militer sur le sujet . Au delà de la sécurité puisque l'avion était au sol , c'est le coût du retard provoqué qui rentre en ligne de compte ,ils peuvent être doublement poursuivis .
Bon ils ont été relaxés , ils passeront Noël chez eux .

Guy M. a dit…

J'aimerais être sûr qu'aucun membre du personnel naviguant d'Air France n'est prêt à faciliter la tâche de la police des frontières, que ce soit par conviction, ou à la suite de "pressions" diverses (de la part de la direction de la compagnie ou de la part de la police elle-même).

Anonyme a dit…

@ Marianne : pour l'instant, ils n'ont pas été "relaxés", mais seulement "relâchés". C'est déjà ça, évidemment, mais ils restent poursuivis.

Anonyme a dit…

Un philosophe posant une question à un policier, t'imagines le trouble à l'ordre public du gardien de l'ordre?
Si tu multiplies par 3, tu risques carrément l'effondrement neuronal...
La garde à vue a l'avantage de remettre les choses à leur place et à l'endroit en permettant au policier de poser à son tour des questions.
Je ne vois VRAIMENT pas où il y a matière à polémique...
Non mais!

Guy M. a dit…

Oui, mais...

Ils ont été relâchés assez vite, c'est normal: un philosophe est in-ca-pa-ble de répondre à une question sans sans soulever une autre... C'est une maladie professionnelle (à laquelle Bernard-Henri Lévy et Michel Onfray ont su échapper, mais il est vrai qu'ils ne sont pas philosophes...)