A visage découvert

Ce n'est pas pour faire une courtoisie à madame Alliot-Marie, mais je dois avouer, après mûre réflexion pascale, que je n'aime pas les cagoules.

Pour rien au monde je ne pourrais me résoudre à en porter une. J'ai mis suffisamment de temps à m'habituer à la tronche que j'ai, alors maintenant j'assume, comme on dit quand on veut faire dans le péremptoire.

Quant aux gens qui portent cagoules, voyez un peu comme ça donne mauvais genre:


Je ne comprends toujours pas comment la transparence démocratique peut s'accommoder de ces pratiques qui remontent à un autre âge, celui où, pour leur sécurité, les exécuteurs des hautes et basses œuvres portaient cagoules. Il est possible que désormais ce soit pour notre sécurité...

Notre sécurité a toujours bon dos.

C'est aussi élégant qu'une cagoule.

Le Réseau Education Sans Frontières lance une campagne "Jeunesse sans papiers, jeunesse volée. La loi doit changer", pour attirer l'attention sur la situation insupportable qui est faite, par la loi, aux jeunes majeurs sans papiers.

Un appel à une campagne publique a été lancé lors d'une première assemblée générale qui s'est tenue le 17 janvier à Orléans.

Emmanuel Terray concluait ainsi son intervention:

Pour conclure, je voudrais m’adresser plus spécialement aux jeunes majeurs qui sont ici dans cette salle.

Ce soir nous repartirons avec un sentiment d’optimisme ; ce sentiment, c’est à vous que nous le devons et je voudrais vous rendre hommage.

Vous avez proposé plusieurs propositions d’action : à vous d’en débattre et d’en décider.

Mais, de toute façon, vous avez résolu de ne plus supporter l’insupportable. Vous êtes debout, vous apparaissez au grand jour, vous avez pris vous-mêmes en main votre vie et votre combat.

Et bien, soyez remerciés, du fond du cœur, de la leçon de dignité et de courage qu’en agissant comme vous le faites, vous nous donnez à tous.

Une seconde assemblée générale a eu lieu les 28 et 29 mars, à Lyon.

Avec dignité et courage, des jeunes majeur(e)s, sans-papiers ou récemment régularisé(e)s ont décidé de poser à visage découvert pour une campagne d'affichage.

Alexandra.

Verlain.

Le visage de Verlain, celui d’Alexandra, jeunes majeurs étrangers sans papiers, posent avec gravité la question de la situation faite à des milliers de jeunes comme eux qui à 18 ans se sont retrouvés sans droit au séjour dans le pays où ils vivent et où ils ont été scolarisés depuis des années.

Afficher son visage est un acte de courage de la part de ces jeunes, assumé pour que des milliers d’autres, ceux qui sont isolés, ceux qui ont peur de se faire connaître, trouvent la force de dépasser la honte qu’ils ressentent souvent et la peur du rejet, et rejoignent ceux qui peuvent appuyer leur combat.

Certains, s'ils passaient dans les rues où seront collées ces affiches et s'ils avaient le courage d'affronter les regards d'Alexandra et de Verlain, devraient avoir la dignité de se cagouler pour continuer leur sale boulot...


PS: On peut lire ici quelques exemples concrets du sort réservé aux jeunes majeurs scolarisés sans papiers, et là le cas de Miao Lin.