Il faut adapter le trop célèbre proverbe: "Crache tous les matins sur les journalistes de la presse vendue au pouvoir. Si tu ne sais pas pourquoi, eux le savent."
Hier, j'ai pu m'informer très complètement sur les manquements au protocole de madame Michelle Obama, largement commentés, avec sérieux ou plus de légèreté, mais toujours avec cet infect arrière-goût de racisme inconscient (c'est le pire). Les meilleurs spécialistes de la presse étudieront avec le soin qui s'impose ses tenues vestimentaires au sommet de l'OTAN, à Strasbourg, au cas où cette gaffeuse s'attiferait aux couleurs du drapeau pacifiste...
La reine a été si choquée qu'elle en a oublié de mettre les talonnettes
que les Sarkozy lui avaient gentiment offertes.
que les Sarkozy lui avaient gentiment offertes.
Cependant, il m'a fallu chercher pour avoir quelques informations sur le sort de Ian Tomlinson, ce britannique de 47 ans, qui est mort à Londres au cours de la répression d'une manifestation par les policiers.
D'ailleurs, aucun organe de presse français référencé par gougueule n'avait donné son nom, ni songé à préciser les circonstances de son décès.
Pour en savoir un peu plus , il faut se connecter sur la presse britannique, notamment The Guardian.
On y trouvera un premier article, signé de Paul Lewis, Rachel Williams et Sam Jones, tente de reconstituer les événements à partir de témoignages recueillis par les journalistes, et non "les milieux proches de l'enquête"...
Un second article, signé de Duncan Campbell, pose la question:
G20: Did police containment cause more trouble than it prevented ?
Duncan Campbell, en compagnie de Sandra Laville, revient ce matin sur cette question de l'efficacité des techniques policières utilisées.
Mon Advanced Learner's Dictionnary est trop ancien, hélas, et mon anglais trop peu solide pour que je tente de donner quelques extraits de ces articles.
Exemple de "kettling", technique reposant sur le principe de la cocotte-minute:
à la suite d'un encerclement serré et prolongé, la tension monte chez les manifestants,
qui finissent par craquer, ce qui légitime la violence policière.
à la suite d'un encerclement serré et prolongé, la tension monte chez les manifestants,
qui finissent par craquer, ce qui légitime la violence policière.
Dans la presse française, on s'étend plutôt sur la réussite du G20... On se réjouit grandement de voir que monsieur Sarkozy est resté à la table des négociations "de l'entrée au dessert" (comme l'a dit monsieur de Villepin) et on en déduit laborieusement que c'est là un vrai grand succès de notre chef de l'Etat à nous...
On en arrive à passer sous silence, ou presque, les déclarations de madame Alliot-Marie lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat...
A monsieur Jean-Luc Mélenchon, qui se permettait de critiquer l'ampleur des mesures de police prises à Strasbourg, elle a répondu avec la fermeté et la sérénité que donnent l'expérience:
« Tout Sommet de l’Otan présente des risques sécuritaires sérieux et, pour avoir moi-même participé à de nombreux sommets en tant que ministre de la Défense, j’ai vu des violences inouïes »
Les participants au contre sommet apprécieront, je crois, la sollicitude de madame Alliot-Marie à leur endroit:
La ministre a indiqué qu’elle entendait « veiller à la protection à la fois de nos concitoyens strasbourgeois, des délégations internationales qui viennent et également des manifestants ».
Au-delà du « risque terroriste majeur », la ministre veut protéger habitants, délégations et manifestants « contre un certain nombre d’extrémistes qui ont déjà manifesté, notamment par internet, leur volonté de désobéissance civile, de non respect d’un certain nombre de règles, leur volonté de provocation à la violence, voire d’exercice (par) eux-mêmes de la violence », a-t-elle souligné.
Quant à monsieur Mélenchon, il pourra méditer cette déclaration:
Enfin, Michèle Alliot-Marie a assuré que « si certains, avec le soutien, je ne peux que le regretter, de certains élus, veulent venir flanquer la pagaille et représenter une menace pour l’ensemble de nos concitoyens, je ne le permettrai pas ».
On voit par là que madame Alliot-Marie ne recule devant rien...
5 commentaires:
Résumé au lance-pierres :
La mort de Ian Tomlinson s'est produite à l'intérieur de la "cocotte-minute". Des photos suggèrent qu'il est d'abord tombé d'une fenêtre, devant cinq policiers anti-émeutes (des témoins confirment). Un(e) manifestant(e) l'a aidé à se relever. Il s'est effondré de nouveau quelques instants plus tard, en passant devant une rangée de chiens policiers. Les policiers qui l'ont alors entouré ont reçu des projectiles. L'ambulance est arrivée dix minutes plus tard devant des policiers atterrés et aussi livides que la victime.
Certains policiers ont déclaré qu'il présentait des contusions à la tête ; d'autres qu'il avait eu une crise cardiaque.
Quant à la "cocotte-minute" : tout le monde indistinctement y a été enfermé violemment (y compris un(e) infirme en chaise roulante et des familles avec enfants) pendant sept heures le 1er avril, sans eau ni nourriture, pissant faute de mieux dans les entrées de métro. Pour en sortir quand la police l'a décidé, ça s'est fait un par un : nom, adresse, prise en photo obligatoires. En 2001 déjà, les mêmes faits s'étaient produits. Des «enfermés» ayant alors porté plainte contre la police de Londres, la Chambre des Lords a rendu son verdict : la "cocotte-minute" est justifiée en certaines circonstances.
Son but est de dissuader d'éventuels mécontents de participer à des manifestations.
[Je suggère aux «forces de l'ordre» de ne pas laisser sortir du tout ceux de Strasbourg. Aucun danger, contrairement à Londres, d'épidémies et de décès puants dans le prestigieux centre-ville : le camp des anti-OTAN jouxte le Neuhof, quartier déjà plein de racaille sans papiers, alors...]
Merci infiniment pour ce résumé.
(certains points précis m'avaient échappé: mon anglais courant est vraiment en train de partir en eau de boudin!)
De rien. J'aime bien quand ça circule.
À cette heure (20h10), la cocotte-minute avec fichage à la sortie, c'est ce que sont en train de faire les «forces de l'ordre» à Strasbourg. Voir sur
http://94.23.41.50/spip
La B.A.C. serait venue fréquenter L'escalier ? Saperlipopette...
Le parcours prévu était en soi une nasse idéale...
Ils n'avaient pas besoin de l'escalier pour trouver cela, je pense.
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