lundi 23 février 2009

Moralisation du capitalisme financier

C'était à prévoir.

Il aura suffi que les milieux journalistiques autorisés s'autorisent à penser que le secrétaire-général adjoint de la Présidence de la République Française, monsieur François Pérol, allait être nommé à la tête d'un nouveau et puissant (autant que faire se peut!) groupe financier français, et les ondes sont envahies des vagissements d'une cohorte de vierges effarouchées.

Pffff...

Comment peut-on s'indigner, par avance, de voir un ami et un proche, ou l'inverse, du président Sarkozy arriver à la direction d'un groupe né du mariage de la banque qui n'est pas populaire sans raison avec le sympathique écureuil dont les noisettes sont à taux réglementé, et donc à géométrie variable.

Certains vont même jusqu'à faire une leçon de morale à notre bon président qui fait tant de par le monde pour moraliser le capitalisme, trouvant que cette éventuelle nomination sent par trop la traditionnelle confusion des genres...

Monsieur Bayrou, still alive - and well - in the Pyrénées Atlantiques, prétend s'inquiéter de voir monsieur Sarkozy reprendre "les pires habitudes de mélange entre l’Etat, le pouvoir et ses clans et le monde économique". Monsieur Benoit Hamon, still alive - and well - in the rue de Solférino, dénonce une "stratégie où le président de la République entend aussi asseoir une partie de son influence dans les milieux économiques, par oligarques interposés ou par la volonté de placer untel ou untel".

Que d'exagérations politiciennes, n'est-ce pas ?

Portrait photographique de François Pérol,
peut-être réalisé au studio d'anthropométrie du quai des Orfèvres.


Au lieu de subodorer dans cette présumée nomination, et de le suggérer à demi mot, des tripatouillages à peine propres, tous ces gens devraient réfléchir un peu sur les récents développements de la subtile pensée sarkozienne qui déconstruit la notion de capitalisme avec une ardeur conceptuelle féroce (et salutaire).

Bien sûr, il n'est pas toujours aisé de suivre cette pensée, qui procède par ruptures et qui s'exprime de manière wittgensteinienne par ressassement fragmentaire...

Mais sont-ils assourdis de n'avoir pas entendu l'irruption récente et littéralement inouïe du thème de la justice dans le discours présidentiel ?

(Le Charançon ne s'y est pas trompé, gloire à lui.)

Or l'exigence de l'excellence républicaine est une exigence de justice: elle consiste à placer ceux qui sont reconnus comme les meilleurs aux meilleures places.

Et ce n'est pas de la faute de monsieur Sarkozy, tout de même, si les meilleurs sont aussi ses amis.

Page d'accueil du site des Amis de Nicolas Sarkozy,
marchands de ticheurtes, trousses et fourre tout.



C'est sans doute le seul vrai grand talent de monsieur Sarkozy: celui d'avoir des amis.

Tous les gens qui, comme moi, ne sont ni beaux, ni intelligents, ni riches, l'envient, lui qui n'a aucune de ces trois qualités (sauf peut-être la dernière qui peut évoluer, car il a un bon métier).

Ce qui fait la différence, c'est évidemment la séduction.

C'est indubitable.

L'inénarrable Jacques "Papy-la-bronzette" Séguéla, ci-devant publicitaire et futur grand écrivain, nous donne quelques pistes concernant le terrible pouvoir de séduction que monsieur Sarkozy peut exercer sur les femmes, en nous racontant la collision amoureuse qui eut lieu dans son salon entre Carla Bruni et Nicolas Sarkozy.

Selon ce que j'ai lu sur le blogue d'un insecte fromentivore qui l'avait mandibulé sur un autre blogue, le moment crucial, l'irrésistible attaque, se produisit quand Nicolas Sarkozy susurra à l'oreille de Carla:

"Carla, es-tu cap à cet instant, devant tout le monde, de m’embrasser sur la bouche ?"

Comment voulez-vous résister à ce soudain parfum d'amours papouilleuses de cours de récré ?

C'est une variante de la technique du "poutou-qui-tue", que l'on peut aussi customiser façon conte de fée: le vilain crapaud devenant un beau prince (de gauche).

On me dira que le témoignage irremplaçable de monsieur Séguéla n'atteste la séduction présidentielle que sur un échantillon assez restreint de la population...

Anéfé.

Permettez-moi de vous signaler que monsieur Sarkozy a été élu par 53% des suffrages exprimés et que 60% des français ne lui font plus confiance...

Si vous ne trouvez pas imparable cet argument, c'est que vous ne savez pas manipuler les pourcentages.


PS: Monsieur Pérol sait sûrement... Il a fait HEC !

Comme il ne faut pas compter sur madame Lagarde pour avoir une confirmation ou un démenti concernant sa nomination, on peut s'amuser à suivre les bruits... et s'attendre à un organigramme en forme d'usine à gaz, ou Centre Pompidou, où monsieur Dominique Ferrero ne sera pas oublié... Ce ne sera que justice.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Parce que c'était eux, parce que c'était lui… Tu as raison : l'amitié explique tout. Mais alors, à tout prendre, je préférerais être pérol : lui n'a pas eu à galocher le petit Nicolas pour se retrouver promu, au moins.

(Là, pour le coup… Deux liens flatteurs en un même billet… J'ose même plus bouger une mandibule, moi… Merci.)

Guy M. a dit…

Mais on ne sait pas si Carla a répondu au défi... A cet endroit de la romance, Séguéla suspend le vol de sa plume (pas trop tôt, diront certains).

(Je rajoute des liens par dépit: ton serveur plante quand je veux commenter chez toi...)

Anonyme a dit…

(Pour le plantage, je suis méga-proche de l'over-pétage de plomb. Quatre jours que je harcèle OVH et rien ne change. Si ça continue… euh… je ne sais pas trop ce que je vais faire… peut-être en appeler à tes lumières en info ?)

Guy M. a dit…

Avec plaisir, mais pense aussi au pauvre informaticien que le préfet des Hauts-de-Seine va faire virer dans les jours qui viennent.