samedi 25 décembre 2010

Des sourires pour Noël

Les lecteurs assidus de la presse pipole ont appris depuis déjà longtemps que madame Carla Bruni-Sarkozy avait consacré une matinée de son précieux temps de "première dame" à une visite à l’hôpital de Garches (Hauts-de-Seine). Elle s'y est rendue pour une distribution de jouets aux enfants malades, et une distribution de sourires à la cantonade.

C'est une véritable talent qu'elle a, notre Carla (si je puis me permettre), que de faire de jolis sourires, à droite, à gauche, en tournant la tête vers ici et vers là; mais pas trop vite, tout de même, il faut qu'on ait le temps de prendre les photos...

Le 15 décembre, elle a pratiqué cet exercice "dans une unité où les enfants sont victimes de graves problèmes neurologiques, d’insuffisances motrices".

Frédéric Gerschel, pour Le Parisien, a recueilli quelques uns des propos de notre première dame patronnesse. Elle y parle surtout des projets de "sa" fondation, mais aussi de son "rôle" :

J’ai envie de me sentir utile. J’ai envie d’en faire plus, de faire connaître le travail de ceux qui œuvrent tous les jours pour la fondation ou les programmes humanitaires auxquels je suis associée. C’est bien aussi de donner un sens à cette fonction de première dame. Première dame, c’est une position somme toute un peu curieuse parce qu’elle ne vient pas directement de moi, mais du fait que je sois mariée avec le président de la République. Il est difficile dans la situation qui est la mienne d’avoir un rôle politique. A travers l’humanitaire, je peux aider les autres sans me retrouver dans une situation d’antagonisme. (...)

Passons sur le mal-être existentiel de la petite dame qui aurait tellement "envie" de se "sentir utile", mais relisons cette superbe déclaration :

A travers l’humanitaire, je peux aider les autres sans me retrouver dans une situation d’antagonisme.

Et méditons...

La "première dame" dans ses œuvres, à Garches, le 15 décembre.
(Photo Éric Feferberg/AFP.)


Ce même jour, le docteur Isabelle Kieffer terminait un voyage au Kosovo, où elle s'était rendue pour voir Ardi Vrenezi et sa famille (*). Son objectif n'était pas de distribuer à la ronde des sourires photogéniques, mais de se "rendre compte sur place de la réalité des conditions de vie et de prise en charge d’Ardi, ainsi que de l’évolution de son état de santé", de "contribuer à témoigner de la réalité de la situation" d'Ardi et de sa famille, et enfin, de permettre à Manon Loizeau et Pascal Vasselin, qui préparent une émission sur les expulsions pour Canal +, de recueillir des "informations pertinentes".

Le blogue des soutiens à Ardi publie le compte-rendu qu'elle a rédigé de ce voyage, et c'est peu de dire qu'il est accablant pour tous ceux qui ont décidé de cette expulsion, l'ont exécutée, l'ont défendue et, maintenant, la "couvrent" de leur silence ou de leurs avis d'experts...

Je ne résumerai pas ces notes. Il faut les lire dans leur intégralité, dans leur vérité.

Comme il faut regarder dans son intégralité ce reportage de Franck Seuret, mis en ligne le 19 octobre sur le site de Rue89 :



Le 6 décembre, une partie du comité de soutien à la famille Vrenezi s'est déplacé à Paris afin de remettre à L'Elysée un dossier concernant la situation d'Ardi, et contenant, entre autres choses, cette vidéo. On leur a aimablement assuré que le paquet, dûment contrôlé, parviendrait à la présidence de la République.


Il faudrait peut-être adresser un courrier semblable à notre "première dame".

Elle trouverait là une bonne occasion de se "sentir utile"...


(*) Sur Ardi et sa famille, voir le blogue de leurs soutiens, et quelques billets de L'escalier.

6 commentaires:

Marianne a dit…

Devenir première dame de France a été son premier geste humanitaire . Epouser Nicolas , le faire maigrir et l'aider à acquérir des connaissances de culture générale ,vaste programme humanitaire en direction du monde ennnnnnnnnnntier ..........Un peu d'objectivité ne peut pas faire de mal en cette fin d'année .

Guy M. a dit…

Objectivement, il faut bien constater que le patient est toujours en fauteuil... présidentiel.

olive a dit…

Il est difficile dans la situation qui est la mienne d'avoir un rôle politique, dit-elle.

Faut-il le déplorer ?

Guy M. a dit…

Je supporte déjà difficilement les gens qui estiment avoir "un rôle politique"...

J'ai donc deux bonnes raisons de ne rien déplorer.

olive a dit…

Allez, une troisième, pour tes étrennes : il me semble entendre dans la phrase citée une version un rien perverse du déni : moi je ne fais pas de politique.

Guy M. a dit…

Il y a de cela, aussi.