Il y a des gens qui ne savent pas communiquer.
En l'absence d'ouverture par une phalange de majorettes dodues revêtues du seul bonnet phrygien, la conférence de presse tenue hier par Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), semble avoir été peu suivie par les journalistes.
En faisant un (trop) rapide tour d'horizon, j'en ai dénombré deux, le (ou la) pigiste de service de l'AFP et Anne Roy, de l'Humanité.
Cette réunion de presse avait pour but de présenter aux médias le rapport 2010 de la LDH sur l'état des droits de l'homme en France, intitulé La justice bafouée. Publié aux éditions La Découverte, ce livre de 126 pages sera disponible dans les bonnes librairies, et dans quelques autres peut-être, à partir de demain, 15 avril.
Le rapport de 2008, publié après seulement un an de sarkozisme galopant, avait pour titre Une démocratie asphyxiée; il semble plus que jamais d'actualité.
Celui de 2009, n'a pas pris une ride non plus; il posait une question toute rhétorique: Une société de surveillance ? Mais le point d'interrogation était juste là pour faire joli.
La dépêche de l'AFP, plus ou moins réécrite par le préposé maison, se retrouvant dans la plupart des quotidiens nationaux (à l'exception de l'Huma), on aura intérêt à aller la consulter à la source. On y trouvera un compte rendu rédigé à la "va-comme-je-te-pousse" de la conférence de presse de la LDH. Et si l'on veut se faire une idée du contenu du rapport, autant en consulter la table des matières.
On notera au passage le très grand professionnalisme du rédacteur ou de la rédactrice de l'AFP qui, avec un exemplaire respect de l'objectivité, nous donne le commentaire très affuté des autorités:
Pour Guillaume Didier, porte-parole de la Chancellerie, le document de la LDH présente "une succession de lieux communs et contre-vérités, les mêmes répétées depuis 30 ans sur le manque d'indépendance et de moyens de la justice".
Si le subtil monsieur Didier, qui semble grand amateur de vérités nouvelles, est las de lire la même chose depuis trente ans, il peut toujours songer à prendre une retraite dans un lieu pas commun.
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