lundi 20 juin 2011

Le directeur et son image de marque

Ils sont tellement discrets que cela en deviendrait presque suspect...

Ces "vieux migrants" ne seraient-ils pas de sournois fraudeurs, restés dans cette France, que beaucoup d'entre eux ont participé à reconstruire, pour bénéficier de nos pharaoniques prestations sociales ?

Autrement dit pour grignoter, mine de rien, les retraites des Français ?

Après avoir mangé leur pain.

Cela va de soi.

Fiche signalétique permettant de les identifier.
(Dessin de Samson, publié par
le Collectif Justice et Dignité pour les Chibani-a-s)

On sait que la lutte contre la fraude est une manière de sport national. C'est peut-être même devenu, ces dernières années, une grande cause nationale.

Aussi de très sérieux organismes, aux noms comme des grosses caisses, comme les CARSAT (Caisses d'Assurance Retraite et de Santé au Travail), les MSA (Mutualités Sociale Agricole), les CAF (Caisses d'Allocations Familiales), ou les CPAM (Caisses Primaires d'Assurance Maladie), ont-ils multiplié les contrôles auprès des "vieux migrants", et en particulier sur ceux qui vivent en foyer - plus faciles à trouver, et, ce n'est pas à négliger, regroupés.

Pour l’administration, il s’agit bien souvent de vérifier la très légaliste "condition de résidence en France" et donc de vérifier le temps passé par ces personnes sur le territoire français.

Si les Chibanis (Vieux immigrés) ont eu le malheur de passer un peu trop de temps auprès de leur famille restée au pays, le couperet tombe et c'est la quasi-totalité de la retraite, les aides au logement, voire la couverture sociale qui sont supprimées. Pire, à partir de ces contrôles, la CARSAT et la MSA ont opéré des redressements allant de 1000 € jusqu'à 22 000 € pour certaines personnes.

On peut trouver cela terriblement mesquin...

Mais il ne faut pas oublier que cela est surtout dramatique pour nos "vieux immigrés". Et c'est pour cela que s'est constitué le Collectif Justice et Dignité pour les Chibani-a-s.

Depuis plusieurs mois, les Chibanis et des militants associatifs se battent dans le cadre du collectif « Justice et Dignité pour les Chibani-a-s » pour que cesse ce harcèlement, et pour que les dettes et les poursuites contre les Chibanis soient annulées. Malgré les interventions du collectif, les courriers et les manifestations, l'administration affiche le plus grand mépris et laisse les Chibanis dans le dénuement le plus total.

Ce qui s'est passé à Toulouse conduit à se demander si la mesquinerie ne serait pas un métier comme un autre...

Pire la seule réponse que fait le directeur de la CARSAT aux associations et aux Chibanis qui composent le collectif, c'est d'intenter un procès au motif futile d'une atteinte à son droit à l'image, parce qu'il apparaît brièvement sur les sites Chibanis.org et tvbruits.org, lors de l'occupation symbolique de la CARSAT, le 15 mars 2010 à Toulouse.

(La vidéo est ici, mais il faut fermer les yeux dès que le directeur apparaît...)

L'audience doit se dérouler demain, à 9 h, au tribunal de grande instance de Toulouse, 2 allée Jules Guesde.

(On se rassemblera devant le TGI, puis on partira en cortège vers les locaux de la CARSAT, située place Saint-Etienne, où une pièce de théâtre sera jouée par les Chibanis.)


PS : D'autres actions sont prévues, à Lyon, Montpellier et Paris, ces prochains jours. Les rendez-vous sont précisés sur le site du Collectif.

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