Pour la sortie du dernier disque d'Archie Shepp, Wo ! Man, enregistré en duo avec Joachim Kühn, se sont multipliés, ici ou là, les débats de spécialistes pour savoir si le vétéran du free jazz avait bien retrouvé, comme l'avait annoncé Michel Contat (de Télérama), "la splendeur de sa sonorité au sax ténor".
Cette splendeur - qui est toujours là, rassurez-vous, mais qui a pris une tonalité crépusculaire, voire nocturne -, je l'avais découverte, il y a bien longtemps, à l'écoute du fameux New Thing at Newport où Impulse donnait à entendre des extraits des concerts donnés par John Coltrane et par Archie Shepp au festival de Newport, en 1965. La dernière plage avait pour titre - avec cette orthographe -, Le Matin des Noire.
J'ai déniché, sur YouTube, le début de cette plage où, sur le rythme lancinant soutenu par Bobby Hutcherson, au vibraphone, Barre Phillips, à la contrebasse, et Joe Chambers, à la batterie, se déploie toute la beauté déchirante du saxophone ténor d'Archie Shepp. Malheureusement, l'extrait est accompagné d'images d'une mièvrerie - et ce mot est bien gentil... - à pleurer.
Alors, il vaut mieux peut-être fermer les yeux.
Le morceau le plus saisissant est celui qui donne son titre à l'album.
On y entendra peut-être tout ce que la sonorité de Shepp doit à cette vieille chose, pas distinguée du tout, qu'on appelle le blues...
Tout cela, on le retrouvera, malgré une prise de son un peu vague, dans les extraits qui suivent, plus classiques, d'un concert de 1978.
Archie Shepp y est entouré de Siegfried Kessler, au piano, Wilbur Little, à la contrebasse, et Clifford Jarvis, à la batterie.
Successivement, Confirmation (Charlie Parker), Lush Life (Billy Strayhorn) et In a Sentimantal Mood (Duke Ellington).
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