Un de mes anciens petits camarades de l'Eduk-Nat, à qui pourtant j'avais adressé le faire-part de naissance de mon blog, vient de découvrir cet admirable objet virtuel, et profite de son courriel semestriel (ce garçon écrit lentement…) pour me reprocher avec une certaine acidité son caractère non quotidien. J'ai assez longtemps partagé avec lui les fauteuils de la salle fumeur d'un lycée de province, où il venait parfaire son sevrage tabagique en inhalant les volutes de mes roulées, pour savoir que ce grief n'est que le masque d'une profonde inquiétude, que doit renforcer chez ce sensible cycliste les récents manquements observables dans la tenue de mes chroniques.
Je dois, hélas! répondre que ce blog est en train de subir une mutation printanière assez douloureuse: insensiblement, par la force des choses et du destin, il va prendre une forme intermittente et aléatoire.
A mon âge, on ne peut pas tout faire!
Dimanche dernier, par exemple, j'aurais aimé assister aux diverses actions organisées pour célébrer la Commune de Paris par les sept librairies indépendantes de l'est parisien , mais je n'ai pu que voir la barricade de livres s'élevant devant la mairie de XX°, place Gambetta. J'ai raté la fanfare, les lectures, l'orgue de Barbarie. Mais, tout ça n'empêche pas, Nicolas, que, si Mai68 est bien mort, la Commune, elle, n'est pas mo-o-orte!
Place Gambetta, 18 mai 2008
Si j'ai abandonné la place Gambetta, c'est que j'avais promis de représenter quelques anciens collègues à la manifestation des enseignants et parents d'élèves d'Opéra à Bastille. Et en pensant très fort à ces forçats qui, armés de leur bic rouge (ou vert, c'est moins traumatisant selon les dernières découvertes en psychopédagogie) étaient en train de terminer la correction de leur ultime bac blanc, je me mis en route…
J'ai fini par retrouver la célèbre blogueuse Flo Py après une valeureuse partie de "téhoulà". Le "téhoulà", qui est un jeu utilisant deux téléphones portables en état de marche, est assez éprouvant pour un vieillard en formation, à demi-sourd en cas d'appel, et fort déficient du pouce pour répondre en texto… mais le dieu qui préside aux incertaines rencontres entre blogueurs était avec nous.
Il y a pour moi un grave inconvénient à suivre une manifestation avec Flo Py: elle marche très vite, d'un pas ample, souple et aérien, sans fatigue apparente. Je suis obligé de me cramponner à ce qui me reste de souffle et de dignité pour ne pas me laisser distancer, en espérant qu'un point de vue, une perspective, un groupe, une attitude, un visage vont attirer son attention de photographe et provoquer une pause pour quelques poses.
Car Flo Py est une photographe de talent, qui fait voir ce qu'on n'a pas vu, ou ce qu'on avait cru voir.
Ses photos de la manifestation se trouvent dans cet album de son blog.
D'autres très belles photos se trouvent sur le blog collectif la Fleur au Fusil.
8 commentaires:
Ton copain cycliste ne sait donc pas que tout ce qui est rare est précieux ?
J'ai beaucoup aimé ce billet, qu'il se le dise ! Et mieux vaut un bon billet une fois de temps en temps, que du délayage tous les jours.
Sur ce, je vais voir les photos (sans vélo !).
Merci, mais c'est trop...
Que vas-tu dire des photos?
Oulala ! Je rougis sous l'avalanche de compliments, Monsieur Guy !
Sans flagornerie, j'aime beaucoup ta photo de la barricade de livres.
Bises et bon après-midi !
Ben, j'espère que les compliments provoqueront un oedème durable de tes chevilles... de manière à te ralentir...
Quant à la barricade, on voit bien que c'est recadré... (c'est nul de recadrer, non?)
Bises itou.
Ben non, pourquoi ce serait nul de recadrer ?!?
Re-bises.
PS : j'ai une technique imparable pour marcher moins vite : suffit que je mette des chaussures de fille, avé des talons hauts. Promis, j'y penserai la prochaine fois :-)
Quand je faisais de la photo (argentique, et même sur plaques, avant guerre), on ne recadrait jamais, c'était un péché! Là!
Juste un court message pour rappeler que ce blog est lu un peu partout dans le monde...
Ici dans la ville tentaculaire de Mexico, pas de barricades de livres, mais de nombreuses manifestations (souvent pour exiger la destitution du gouverneur de tel Etat) et des flics omniprésents... "c´est a cause de 2010" nous a dit notre compañera.
2010? Effectivement, anniversaire de la Revolucion mexicaine... et tout le gouvernement flippe de la levée d´armes annoncée un peu partout sous forme de pochoir: un Zapata les flingues (beurk) croisés, avec "On se voit en 2010?".
Bises spéciales
Fiston barbichu du blogueur barbichu
Le "un peu partout" est peut-être optimiste, car je ne relève sur gougueule analytixe de régularité de connexion qu'au Canada, au Mexique et au Liban (salut, quelles nouvelles?)
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