Comme j'habite en Normandie, j'avoue que je ne lis pas Var Matin tous les soirs.
Alors, j'ai oublié ce qui m'a amené à cet article déjà ancien, publié le mardi 30 août 2011 à 13H04, retranscrivant un entretien qu'Ivan Levaï, "journaliste et ami du couple DSK-Sinclair", "de passage à La Colle-sur-Loup", a daigné accorder à ses consœurs et/ou confrères de la presse régionale. Var Matin tient à préciser que la rencontre a eu lieu à Saint-Paul-de-Vence, à la Colombe d'or - la maison créée par Titine et Paul Roux, en 1932, où il est de bon ton de se montrer -, mais reste flou sur la nature des consommations...
A moins qu'ils n'aient mangé sur le pouce.
(Photo : Marcel Jolibois,
Office de Tourisme de Saint-Paul-de-Vence.)
(Photo : Marcel Jolibois,
Office de Tourisme de Saint-Paul-de-Vence.)
Le chapeau de ce compte-rendu nous apprend qu'Ivan Levaï "préparait un livre sur le « choc Sarkozy-DSK » au second tour de la présidentielle", et que "le 14 mai 2011, il a dû jeter à la poubelle le manuscrit et s’atteler à un nouvel ouvrage, à paraître l’automne prochain sous le titre DSK : chronique d’une exécution." Et il nous rappelle, oublieux que nous sommes, que l'interviewé "connaît bien l’ex-favori des sondages, ainsi que son épouse Anne Sinclair avec laquelle il fut marié et eut deux enfants"et que "dès le début de l’affaire, il n’a cessé de défendre le couple".
Les admirateurs de la revue de presse d'Ivan Levaï seront peut-être déçus de ne pas retrouver la pédanterie très naturelle avec laquelle notre bel esprit émaille ses propos de citations ornementales et prétentieuses. Ils devront se contenter de quelques confidences personnelles qui se veulent incisives et profondes.
Genre :
J’ai toujours été subjectif, je ne crois pas à l’objectivité, qui n’est pas du domaine du réel, mais à l’honnêteté.
Il répondait, à propos de son prochain livre, à la remarque : "Justement, en tant qu’ami vous êtes forcément partial…"
On l'aura compris, notre réputé journaliste est surtout là pour "vendre" son futur ouvrage, et on lui demande d'abord de s'expliquer sur son titre racoleur (DSK : chronique d'une exécution) :
Question : Pourquoi un tel titre, alors que les charges contre votre ami viennent d’être abandonnées ?
Réponse : En le promenant menotté devant les télévisions, on l’a exécuté médiatiquement. Il ne peut plus être président même si Bernard-Henri Lévy pense encore le contraire. Non, c’est fini, il est mort politiquement.
(En se démarquant ainsi de BHL, Ivan Levaï montre, à n'en pas douter, un courage journalistique sans précédent...)
On le relance sur son bouquin - ça doit être prévu comme ça :
Peut-on s’attendre dans votre ouvrage à des révélations ?
La réponse atteint au sublime :
La seule révélation possible serait de dire : voilà comment la femme de chambre est entrée ; voilà comment cela s’est passé. Mais je n’y étais pas. Ce sera le livre d’un journaliste qui, pour la première fois de sa vie, est dedans et dehors, qui connaît tous les protagonistes du drame, sauf Mme Diallo (*). J’ai vu guillotiner le beau-père de mes enfants, traîner dans un cul de basse-fosse un des miens.
La formule est suffisamment étrange - surtout quand on la lit après l'exécution de Troy Davis - pour qu'on la reprenne :
J’ai vu guillotiner le beau-père de mes enfants (...).
On comprend bien qu'Ivan Levaï possède assez l'esprit de famille, sous sa forme la plus boursouflée, pour en arriver à cette rhétorique.
Mais cela n'empêche pas de regretter que les journalistes de Var Matin aient omis de nous dire ce qu'il était en train d'absorber à la terrasse de la Colombe d'or.
(*) Il semble qu'aux yeux d'Ivan Levaï, ce grand journaliste, cette "protagoniste du drame" ne soit qu'un paramètre tout à fait négligeable, qui n'est probablement pas "du domaine du réel" si bien connu de lui...
PS : Le livre en question sortira, paraît-il, le 29 septembre.
2 commentaires:
C'est beau l'esprit de famille , le soutien à un membre de la famille re"con"posée !
Hum... c'est votre clavier qui se décompose...
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