mardi 25 mai 2010

Une palette impressionnante

Le normands élevés au pur jus de pomme le savent bien, mais le monde en général l'ignore: Nous avons inventé l'Impressionnisme.

Et nous avons décidé de n'en être pas peu fiers.

"De juin à septembre 2010, plus de 200 événements culturels", nous dit-on, dévoileront au public local et au public d'importation, "l’impressionnisme sous toutes ses formes. Peinture, art contemporain, musique, cinéma, théâtre, danse, photographie, vidéo, littérature, conférences, son et lumière, déjeuners sur l’herbe, guinguettes…"

Ce grand événement culturel, qui devrait avoir "une dimension touristique, populaire et festive", sera lancé le 4 juin par l'ouverture au public de "l’exposition très attendue Une ville pour l’Impressionnisme, Monet, Pissarro, Gauguin à Rouen, proposée par le musée des Beaux-Arts de Rouen".

Je suis en train de négocier la vente de ma petite sœur pour obtenir un carton d'invitation au vernissage du soir précédent: je veux bien bouffer de l'impressionnisme pendant trois mois, mais sans l'arroser de temps en temps, cela risque de devenir étouffant...

Monsieur Auzou, chocolatier de son état, et établi en la rue du Gros (Horloge) à l'enseigne des Larmes de Jeanne d'Arc de Rouen, n'a rien contre le fait qu'on en boulotte et reboulotte, de l'impressionnisme, à s'en faire éclater la sous-ventrière : comme nous en informait notre fidèle Paris-Normandie, samedi dernier, il vient de lancer une "palette des impressionnistes"...

Cette création attire déjà les touristes
comme en témoigne ce cliché
dont on m'a fait cadeau à une terrasse voisine.

D'autres initiatives devraient suivre très rapidement. Le beau-frère de ma sœur, qui n'est pas le mien - il faut sans doute le préciser pour ceux de mes lecteurs qui traitent les structures de la parenté à la mode de Bretagne - , met au point actuellement, dans son restaurant de cochonnailles normandes, une "palette impressionniste à l'huile de lin flambée à la térébenthine", qui sera bien sûr servie avec "ses petits légumes du marché". Les premiers essais ne sont pas encore très concluants: trois clients sont devenus aveugles, le plat a explosé deux fois et toute l'équipe de cuisine est actuellement en garde à vue, mais le moral est bon.

Cette image vous permettra de localiser la palette.
Pour le restaurant, je vous donnerai l'adresse...

La survie s'annonce plutôt difficile pour les Rouennais qui digèrent mal la cuisine impressionniste.

Je ne saurais trop leur conseiller de profiter d'une occasion de changer radicalement de palette en prenant la route de Mont-Saint-Aignan, où l'air est bleu et vivifiant, pour se rendre à la Maison de l'Université. L'accès est désormais bien dégagé, la météo n'annonce pas de chute de neige avant quelques mois: les équipements spéciaux ne sont donc pas nécessaires.

Là, ils pourront voir l'exposition des huiles sur toile ou bois de Mathieu Colloghan, intitulée Peintures-Luttes, nouvelles peintures politiques fraîches (à l'huile), et accueillie jusqu'au 29 mai, au 2 place Emile Blondel. Bonne occasion d'apprécier en vraie grandeur son travail de peintre, dans un lieu un chouïa trop étroit, mais éclairé en lumière naturelle.


On peut se faufiler, quand même...
(Au fond, huile sur toile, à droite, huile sur bois.)

Comme je n'en suis qu'à mes débuts de blogueur critique d'art, je suis incapable de vous dire combien d'œuvres sont exposées, quelles sont leurs dimensions et à quel prix vous pouvez les acquérir. A vous de voir tout cela sur place.

Quant aux choses intelligentes que l'on peut dire sur cette peinture, vous les trouverez, dites par Mathieu Colloghan lui-même, dans l'entretien publié par Article XI, mené par les excellents JBB et Lémi, qui, contrairement à moi, ont perfectionné, en suivant de longues études d'œnologie, leur naturel talent pour poser d'intelligentes questions et obtenir d'intelligentes réponses.

Pour ma part, j'ai été frappé par la justesse et la perspicacité de cette remarque de Daniel Mermet, qui écrivait, le 13 mars 2010:

Depuis que les frères Van Eyck ont inventé la peinture à l'huile au XVe siècle, personne n'avait réussi à peindre les pavés aussi bien que Mathieu Colloghan.

Cela éclaire parfaitement cette structuration cubique réalisant un véritable pavage de l'espace pictural dans les tableaux de notre artiste. Mais j'irai même jusqu'à soutenir que la peinture de Mathieu Colloghan fonde, de manière exemplaire, l'esthétique du pavé dans "leur" gueule.

Et c'est en couleur...



PS: On peut visiter le Colloblog où Mathieu Colloghan présente ses tableaux, et, évidemment, Article XI, où il donne des chroniques aussi colorées que ses toiles.

4 commentaires:

JBB a dit…

Tout de suite, l'oenologie… Comme si on passait la moitié de notre temps à déboucher des bouteilles et l'autre moitié à récupérer… Rhôôôôô…

Pour les peintures de l'ami Colloghan, tu as plus que raison. Ça donnerait presque envie d'aller faire un tour en Normandie, tiens. Et ce n'est pas un mince exploit… :-)

Guy M. a dit…

"pas un mince exploit" ?

Certes, la pente est rude, mais tu n'es pas obligé de venir en vélo.

fol lol a dit…

pour l'impressionnisme il faut aller voir là, en off ;)
http://normandie-impressionniste-off.over-blog.com/
sinon pour les coktails mis je vais peut être faire le service pour( je sais plus qu'elle date) mais celui du parc de clères, alors si vous passez faite kikou, je vous servirais un coup en plus ;)
lol

Guy M. a dit…

Je suis bien content d'apprendre qu'il y a aussi un festival off.

(Je vais regarder le programme pour voir si je vais prendre l'air à Clères...)