C'est comme un rêve, mais aussi le programme idéal de la mise en vacance que je compte bien approcher dans les semaines qui viennent :
Aujourd'hui je n'ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.
Des oiseaux qui n'existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leurs corps.
Des paroles qui existent
ont recouvré leur silence.
Ne rien faire
sauve parfois l'équilibre du monde,
en obtenant que quelque chose aussi pèse
sur le plateau vide de la balance.
Roberto Juarroz, Treizième poésie verticale, 52,
dans la traduction de Roger Munier, pour les éditions José Corti (1993).
Ce qui donne, en version originale, et pour l'oreille des hispanisant(e)s :
Hoy no he hecho nada.
Pero muchas cosas se hicieron en mí.
Pero muchas cosas se hicieron en mí.
Pájaros que no existen
encontraron su nido.
Sombras que tal vez existan
hallaron sus cuerpos.
Palabras que existen
recobraron su silencio.
encontraron su nido.
Sombras que tal vez existan
hallaron sus cuerpos.
Palabras que existen
recobraron su silencio.
No hacer nada
salva a veces el equilibrio del mundo,
al lograr que tambièn algo pese
en el platillo vacío de la balanza.
salva a veces el equilibrio del mundo,
al lograr que tambièn algo pese
en el platillo vacío de la balanza.
Ps : Comme ce projet a quelque chose de surhumain, il est possible que, de temps à autre, le strict silence dont tout le monde rêve, soit interrompu par une note intempestive...
10 commentaires:
Et puis :
"Tout comme l'espace s'habitue à l'espace
je me suis habitué à être quelque chose.
Quand je disparaîtrai
Il y aura simplement une habitude en moins"
Double merci à toi, Chomp'
(Mais je crois que je vais encore résister un peu avant de disparaître.)
Pff ! Moi qui suis un gagnant plutot que ne rien faire, je préfère faire rien !
D'abord !
Ça fait rien, après tout. C'est le résultat qui compte.
Moi je suis sur la dernière marche du grand rien. Depuis déjà quelques temps je ne suis plus rien que moi et j'aime ça ! J'ai mis tellement de temps à essayer de devenir moi...
C'est si dur de ne rien faire : encore une idée de billet "culturel" que je ne ferai pas :
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/07/06/le-banier-et-le-clochard-le-photographe-francois-marie-banier-porte-plainte-contre-un-sdf/
que c'est beau, cette façon d dire au revoir...
ce poème est magnifique,
je vais beaucoup le faire circuler...
et ce billet donne lieu à des commentaires très heureux...
merci à tous
Merci.
Bonne idée que de faire circuler la poésie.
Superbe poème! (et encore plus en VO) Merci!
(je le copie tiens, ça me donne des envies de projets sonores... tu sais que je suis entrée aux bozarts?)
Biz!
Bonne idée, j'aimerais beaucoup "entendre" (au sens limité parce que je ne comprends pas la langue) Juarroz.
Enregistrer un commentaire