mardi 22 février 2011

Des reliquats de pratiques anciennes

Un fois de plus, monsieur Nicolas Sarkozy ne s'était pas trompé : son excellence Boris Boillon est décidément un personnage plein de ressources.

Parlant, dit-on, un très bel arabe, il aurait pu devenir un remarquable représentant en tablettes de chocolat dans les pays du Maghreb. Madame Marine Le Pen, photo à l'appui, nous en a fait la révélation l'autre dimanche. Elle donnait l'impression de s'en offusquer, et s'est déclarée "effondrée". Peut-être n'aime-t-elle pas le chocolat, et on admettra que c'est son droit le plus strict.

Mais pourquoi vouloir en dégoûter les autres ?

Madame Le Pen tentait de lancer une vaine polémique puisque l'on sait que ce brillant jeune homme, diplômé de Sciences-Po et de Langues-Zo, a décidé de devenir représentant en "philosophie" franco-sarkozienne, avec un sens étonnant de l'à-propos pipolitique.

Ainsi, comme l'a révélé le blogue Big Browser relayant Le Post, on a pu l'entendre évoquer, sur le plateau de Canal+, les amicales relations qu'il avait pu établir avec le délicieux colonel Kadhafi qui l'appelle "mon fils"... On peut le voir, très décomplexé, répondre à un vague frémissement désapprobateur par cette sublime maxime dont la profondeur philosophique abyssale ne devrait pas vous échapper :

"Dans sa vie, on fait tous des erreurs et, dans sa vie, on a tous droit au rachat."

(Combien de fois, "mon fils" ?)

Il parlait des "erreurs" du colonel, pas des siennes.


Le droit à l'erreur, en personne.
(En fait de chiens, on n'en voit qu'un.)

Errare humanum est, ainsi que le proclament les pages roses de mon petit Larousse...

On a comme l'impression que certains pourraient avoir à abuser de cette piètre excuse de minable, s'ils savaient reconnaître leurs "erreurs" - mais de cela on peut douter.

Ce blogue n'ayant pas "vocation à" accueillir toute l'ignominie de la Realpolitik à la française, contentons-nous de retrouver, avec Samuel Laurent, journaliste au Monde, dans son article intitulé Les amitiés libyennes de Patrick Ollier, d'aimables propos de monsieur Patrick Ollier faisant le portrait de l'homme qui envoie actuellement des chasseurs mitrailler son peuple :

"Kadhafi n'est plus le même qu'il y a vingt ans et a soif de respectabilité. Il lit d'ailleurs Montesquieu".

Dit-il dans le Monde.

"Le colonel Kadhafi est un homme surprenant. Quand vous lui parlez, vous avez l'impression qu'il est ailleurs mais en réalité il vous écoute et possède des capacités d'analyse et de décision qui sont stupéfiantes. Contrairement à ce que l'on croit, ce n'est pas un personnage fantasque."

Dit-il dans le JDD,

Avant d'ajouter qu'il "doit peut être exister quelques reliquats de pratiques anciennes comme la torture" en Libye.

Pour ces mots-là, on accrocherait bien monsieur Ollier, en bonne place, à la lanterne.

Tout à fait virtuellement, bien entendu.

Car, dans la patrie de Montesquieu, nous avons depuis quelque temps rompu avec ces "reliquats de pratiques anciennes"...

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