mardi 26 février 2008

Reconnaissance de dettes

Le titre de ce blog a été dérobé à un poème de Robert Desnos intitulé Idéal Maîtresse, que l'on peut trouver dans le recueil Langage Cuit  de 1923. Comme vous n'irez pas voir, le voici:

             IDEAL MAITRESSE
Je m'étais attardé ce matin-là à brosser les dents d'un joli animal que, patiemment, j'apprivoise. C'est un caméléon. Cette aimable bête fuma, comme à l'ordinaire, quelques cigarettes, puis je partis.
Dans l'escalier je la rencontrai. "Je mauve", me dit-elle et tandis que moi-même je cristal à pleine ciel-je à son regard qui fleuve vers moi.
Or il serrure et, maîtresse! Tu pitchpin qu'a joli vase je me chaise si les chemins tombeaux.
L'escalier, toujours l'escalier qui bibliothèque et la foule au bas plus abîme que le soleil ne cloche.
Remontons! mais en vain, les souvenirs se sardine! à peine, à peine un bouton tirelire-t-il. Tombez! En voici le verdict: "La danseuse sera fusillée à l'aube en tenue de danse avec ses bijoux immolés au feu de son corps. Le sang des bijoux, soldats!"
Eh quoi, déjà je miroir. Maîtresse tu carré noir et si les nuages de tout à l'heure myosotis, il moulins dans la toujours présente éternité.

On retrouve l'escalier dans un poème de Jacques Roubaud inséré dans son Autobiographie, chapitre dix  (1977).

       LANGAGE CI
       écouté-je moi bien!
       l'escalier toujours
       l'escalier qui bibliothèque
       à peine un bouton tirelire t il tendre

       je je suis suis le le roi roi
       des montagnes
       sur la mer maritime
       la mammemonde?
       les chats grincent mieux
       que les gi
       rouettes.


Le portrait qui illustre le "qui suis-je" est une jivaroïsation du Nu descendant un escalier de Marcel Duchamp.  

C'est une série de photographies d'Eadweard Muybridge qui a servi de support au bricolage illustrant l'en-tête de la page. Voici la série d'origine:






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