lundi 30 août 2010

Escale festivale in Marciac

Après cette équipée sauvage au Cabaret, je me suis retiré, "plein d'usage et de raison", sur mes terres normandes. Mes devoirs de jardinier gentilhomme m'appelaient, et je retroussai mes manches pour faire face à la récolte des fruits de mes semis et plantations. Il me fallut "gérer" une bienvenue surproduction, et, en prévision d'une guerre éventuelle, je fis assez de conserves pour soutenir un siège de quelques jours.

Mon passage à Marciac, dans le Gers, département où le poulet s'élève en plein air, me permit de compléter mes provisions prévisionnelles avec quelques bocaux de confits de canard.

Car dans le Gers, on élève aussi le canard, et on le gave, sans doute pour utiliser tout ce maïs qu'on y cultive, avec arrosage copieux. Dans tous les champs où mûrissent les précieux épis, un dispendieux appareillage lâche inopinément de larges giclées froidasses, au grand désappointement - le mot est faible - des couples qui, en proie à une urgence pulsionnelle impérieuse, ont cru trouver un sûr refuge dans les hautes tiges pour un moment de haute voltige...

Mais gardons-nous bien de trop digresser sur ces sujets...

J'ai surtout profité de mon passage à Marciac pour assister, le 11 août, à un concert donné dans le cadre du festival estival Jazz in Marciac (JIM pour les intimes).

Vue aérienne de la place de la Mairie, à Marciac,
pendant un concert gratuit.


La première partie de la soirée fut agréablement animée par Avishai Cohen, contrebassiste et chanteur, bien entouré par Amos Hoffman (oud et guitare), Shai Maestro (piano), Karen Malka (chant) et le brillant Itamar Doari (percussions). Tous les cinq ont produit une musique séduisante à couleur orientalisante, et il me semble que le leader n'a pas déçu son public. Il a même reçu une franche ovation lorsqu'il est revenu, pour le dernier rappel, torse nu, exhibant un poitrail de vainqueur. Peu accoutumé à ces manières de pop-star, et surtout redoutant qu'il n'envoie sa contrebasse sur l'assistance, j'ai préféré profiter de l'évacuation de quelques groupies évanouies sous le choc pour gagner la buvette...

John Zorn et les musiciens qui forment le groupe des Dreamers*, ont assuré la seconde partie. Ils n'ont pas eu besoin de se débarrasser de leur tenue de scène pour recevoir l'ovation méritée. Ils se sont contentés de jouer, avec tout leur talent et un plaisir évident, la musique la plus imaginative du moment: celle de John Zorn. Si celui-ci dirige son groupe au doigt et à l'œil, sans oublier les grimaces, par signes (forcément) kabbalistiques, chaque soliste semble disposer d'une absolue liberté dans le choix des moyens qu'il utilise pour répondre à ces indications.

Chacun des "rêveurs" de Zorn étant un soliste hors-classe, on imagine ce que cela peut donner...

Sinon, on peut regarder ces vidéos non officielles, captées du bord de la scène pendant les trois quarts d'heure de rappels. Elles rendent compte fidèlement de l'atmosphère de ce concert.












Toutes ces vidéos ont été postées sur la chaîne You Tube de mpenduro.


* Assavoir, outre John Zorn qui assure la direction, Kenny Wollesen au vibraphone, Marc Ribot à la guitare, Jamie Saft à divers claviers, Trevor Dunn à la basse, Joey Baron à la batterie et Cyro Baptista aux percussions et bruits variés. Les connaisseurs auront remarqué que tous ces excellents instrumentistes faisaient partie de l'Electric Masada...

4 commentaires:

Jacouti a dit…

John Zorn, à Marciac depuis août 2005, Zorn n'aura manqué que l'édition 2009 du festival. Le musicien le plus fidèle au rendez-vous gersois après Wynton Marsalis .

5 heures de concert,une véritable torture ces chaises en plastique....x par 15 jours "sacré mal au "c..".

Joli notre sud-ouest?

Guy M. a dit…

Bientôt Zorn aura sa statue sur la place de la Mairie...

(Malgré une fichue tendance à repartir vers les Pyrénées que l'on voit si proches de certaines routes de crête, je resterais volontiers plus longtemps dans le Gers. Je supporte assez bien les chaises en plastique, que j'abandonne souvent, pour aller fumer mes clopes sous l'œil des pompiers sur le côté droit du chapiteau...)

Floréal a dit…

En Normandie... vous devez avoir de belles groseilles. Et des rhododendrons. Je parierais que vous n'aimez pas les rhododendrons.

Guy M. a dit…

Si, mais les rhododendrons n'aiment pas mon terrain.