"Genant. Déplacé. Amalgames douteux entre périodes qui n'ont rien a voir. Pépés gâteux et journalistes bobos, le tout sur un ton récitatif. Si ce n'est une indignation de voir l'antenne du service public utilisée a des fins politiques, ce ne serait même pas la peine de commenter."
Cela ne s'invente pas, et je vous livre la chose sans rectifications.
C'est un certain Zozo, qui a posté ce commentaire aux accents douteux sur le site de France Inter, à propos de l'émission "Nous autres", de Zoé Varier, diffusée la veille. Cette émission était annoncée en des termes qui ont dû bien agacer notre pauvre Zozo:
Résister
Colère, indignation, révolte, depuis le mois de Septembre, des anciens résistants refusent le «diplôme d'honneur aux combattants de la deuxième guerre» que le ministère de la défense veut leur remettre. Ils dénoncent une opération démagogique, un enfumage de l'Élysée, une instrumentalisation de la mémoire, ils dénoncent l'inutilité de ses fausses distinctions.
Mr René Heitz, Mr Charles Paperon, Mr Pierre Moriau ont été des résistants de la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui ce sont de vieux messieurs de plus de 80 ans et ils n'ont rien perdu de leur indignation et de leur conviction. C'est en toute conscience, qu'ils ont décidé de ne pas accepter cet hommage d'un gouvernement qui chaque jour démantèle un par un les acquis de la résistance. Fidèles à ce qu'ils ont été, à ce qu'ils sont, à ce qu'ils ont combattu et défendu, René, Charles et Pierre sont des résistant d'hier, des résistants d'aujourd'hui.
Jusqu'à 21h, une émission pour se regonfler et se donner du courage pour les combats à venir.
Il y a là, évidemment, de quoi déplaire à tous les drôles de zozos, grands défenseurs d'une certaine idée du "service public" à la radio. Paradoxalement, cette idée, ils pourront l'entendre réalisée sur certaines chaînes privées où ils devraient trouver leur bonheur d'auditeurs. Pas de "journalistes bobos" dialoguant "sur un ton récitatif" avec des "pépés gâteux", rien que des jeunes boutonneux accumulant futilités apolitiques et inanités sonores sur un ton speedé... C'est le paradis des zozos: nul besoin d'écouter, nul besoin d'entendre. Heu-reux, nos zozos.
Il faut dire que Zoé Varier pratique, dans ses émissions, un art de l'écoute qui est devenu assez rare sur les ondes. L'attention qu'elle porte à ceux qu'elle nous donne à entendre est immédiatement perceptible dans sa voix. Elle a le ton de quelqu'un qui sait écouter, et c'est peut-être cela que notre commentateur indigné qualifie, pour le disqualifier, de "ton récitatif".
L'émission qu'elle a consacrée à René Heitz, Charles Paperon et Pierre Moriau, ces "vieux messieurs de plus de 80 ans", restera disponible en écoute à la carte sur le site de France Inter. On y entend l'éternelle jeunesse de l'indignation vraie des ces résistants d'hier qui parlent d'aujourd'hui.
Et tant pis si nos pauvres zozos restent sourds à ces voix et s'indignent de les entendre sur "l'antenne du service public". L'indignation de ces "pépés gâteux" est aussi la nôtre.
Comme elle est celle de Stéphane Hessel dont on vient de publier ce tout petit livre:
J'ai bien envie d'en commander une bonne quantité pour les offrir à quelques zozos de ma connaissance...
4 commentaires:
Je paye volontiers l'exemplaire, même plusieurs exemplaires au président des jeunes populaires, Benjamin Lancar . A chacun ses références !
Bonne idée !
Zoé, c'est ma préf de préf !
Il m'avait semblé, anéfé...
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