Comme tout le monde, monsieur Georges Frêche est beaucoup plus respectable mort que vivant.
Lui qui aimait beaucoup sa clientèle de "cons", reçoit aujourd'hui un hommage appuyé, et quasi universel, avec parfois une petite note de "malgré tout" placée en initiale ou en finale, selon goût.
En cherchant bien, on devrait y pouvoir retrouver une grande partie du catalogue...
Normal, puisque ce Georges-là aimait tous les cons,
"cons caduques ou cons débutants,
petits cons de la dernière averse,
vieux cons des neiges d'antan"
et tant d'autres...*
Et tous de reprendre comme un seul con, que notre grand homme voulait mourir en scène, comme Molière.
(En fait de mort glorieuse sur la scène politique, il aurait été emporté par une crise cardiaque alors qu'il était, dans son bureau, devant ces minables accessoires bureaucratiques du pouvoir: des "parapheurs".)
Si les cons respectent les morts, ils se croient autorisés à piétiner l'imaginaire des vivants. Pour moi, la Mort de Molière est majuscule, elle a été mise en scène par Ariane Mnouchkine, il y a plus de trente ans, et pour l'éternité qui me reste, sur l'air chanté par le Génie du Froid dans le King Arthur d'Henry Purcell, avec Philippe Caubère dans le rôle de Molière.**
* Soit: "les cons naissant", "les cons innocents", "les jeunes cons", "les cons âgés", "les cons usagés" et "les vieux cons".
** La musique, dans cette partie du film, est interprétée par le Deller Consort, sous la direction d'Alfred Deller. On y entend la voix du baryton Maurice Bevan.
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