lundi 11 octobre 2010

Une autre image explicite

L'audience générale vient tout juste de se terminer. Le souverain n'a pas quitté son siège, il s'y détend. Ce relâchement est imperceptible, sans laisser-aller: la petite taille du monarque ne lui permet pas le moindre tassement sur lui-même. Il laisse ses avant-bras s'incliner vers l'assise du fauteuil, mais ses mains gardent trace d'une crispation. Son visage est pâle, on peut y lire une grande lassitude, et peut-être la montée d'une douleur. Le regard se perd très loin, dans l'infiniment vague...

Un second personnage occupe la partie gauche du cadre. Il s'agit d'un vieux courtisan qui semble s'être approché avec précipitation de sa majesté, ainsi qu'en témoigne le désordre du pan de sa veste sur ses fesses. Il se penche vers le roi, le corps cassé en deux, s'appuyant de la main gauche au bras du fauteuil. De l'autre, il tient les lunettes qu'il n'a pas pris le temps de ranger, et il accompagne du geste les paroles, requête ou plaidoyer, qu'il adresse au monarque. Sa position incommode permet d'admirer la grande souplesse de l'échine de ce noble vieillard.

Mais sa majesté sent venir la migraine, et sa pensée s'explicite...

"Casse-toi, pauvre con, tu vois bien que tu me prends la tête."
(Cette photo date de 2008, elle est de Philippe Wojazer, pour REUTERS)

Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, je crois bien n'avoir jamais éprouvé la moindre admiration pour ce "pauvre" monsieur Bernard Kouchner. Pour moi, il a toujours été le prototype de ces "ainés" militants dont l'épouvantable esprit de sérieux a gâché les flonflons de la fête soixante-huitarde, et qui n'ont finalement jamais milité que pour eux-mêmes.

La lamentable histoire de cette prétendue lettre de démission arrivée au Nouvel Observateur et pas à l'Elysée m'amuse à peine... La vérité doit être encore plus "pathétique" que ce que l'on en dit: j'imagine bien monsieur Kouchner se trompant de boîte postale dans un accès de gâtisme assez précoce, qui aurait suivi de près une crise de lucidité très tardive.

Le seul bénéfice que j'aie pu en retirer est la profusion de ces images montrant le ministre des Affaires Étrangères face au président de la République.

Celle que j'ai choisie n'est pas la plus obscène - j'aime autant ne pas avoir à subir une interdiction aux mineurs -, mais, comme beaucoup d'autres qui ont été utilisées dans la presse, elle a ceci de commun avec la pornographie qu'elle suscite une certaine fascination, où se trouvent mêlées, indissociables, attirance et répulsion.

Après tout, il est salubre de se faire parfois voyeur du pouvoir.

4 commentaires:

Marianne a dit…

Ce n'est pas charitable de se moquer de la petite taille du souverain . Par contre le choix de la photo mérite félicitations sans limite .

Guy M. a dit…

C'est Philippe Wojazer qui mérite les félicitations pour son coup d'œil.

cpolitic a dit…

Nicolas doit être un mauvais joueur de poker. Impossible pour lui de cacher son jeu.

Le pauvre, si pathétique!

D'autres images dans le même style ici:
http://www.cpolitic.com/cblog/2010/10/12/ohe-nicolas-tu-la-vois-la-greve-cette-fois/

Guy M. a dit…

Ce président restera dans l'Histoire majuscule grâce à la richesse de son expression...

Faciale.