vendredi 31 octobre 2008

Un temps de Toussaint



Dans ma Normandie natale, et postnatale, l'expression "un temps de Toussaint" désigne cet état météorologique où les charrois de nuages gris n'en finissent pas de frôler les coqs des clochers, ce qui à la longue pousse une grande partie de la population à chercher une corde pour se pendre.

Car les ruraux de ma Normandie natale n'ont guère plus d'imagination que des détenus de prisons françaises.

Quand on ne trouve pas de corde, on se réfugie au coin de la cheminée, avec un bon livre.

C'est ce que j'ai fait, après avoir relu cet article réjouissant sur LeMonde.fr.

Rétention : le juge administratif oblige le gouvernement à revoir ses critères de sélection des associations.
Le tribunal administratif de Paris a annulé, jeudi 30 octobre, l'appel d'offres lancé par le ministère de l'immigration sur l'aide aux étrangers en centre de rétention. Il a jugé qu'il y avait une mauvaise évaluation du marché et notamment de l'expertise juridique que sont appelées à exercer les associations auprès des étrangers retenus.

Bien sûr, monsieur Hortefeux devra tenir compte, mais:

Dans un communiqué publié aussitôt l'ordonnance du tribunal prononcée, le ministère a pris "acte de la décision" et annoncé qu'il allait engager "immédiatement un nouvel appel d'offres". Il estime que l'annulation prononcée par le juge est fondée sur "un motif de pure forme, tenant aux modalités d'appréciation de la valeur technique des offres, ne mettant nullement en cause, sur le fond, la réforme engagée".

Certes, certes... reste à interpréter correctement ce désaveu.

Pour la Cimade, cette décision du tribunal, "met en évidence l'incompatibilité du texte imposé par le ministère avec la mise en œuvre effective d'une action de défense des droits et de la dignité des étrangers placés en rétention".

En tout cas, ça fait du bien.

Comme de penser à ceci, par un temps de Toussaint:

Zao Wou Ki, Sans titre 1967

2 commentaires:

Anonyme a dit…

...et quand on n'a ni corde, ni cheminée, on est un peu emmerdé, surtout quand on est en plus illettré.
Mais c'est vrai que lire de bonnes nouvelles met un peu de bleu au ciel et en ôte à l'âme.
Bonne Toussaint.

Guy M. a dit…

Merci, bonne Toussaint à toi aussi.