mardi 21 octobre 2008

Les outrageurs résistent...



Romain Dunand a adressé, le 19 décembre 2006, un courriel au ministre de l'Intérieur, monsieur Nicolas Sarkozy, pour protester contre l'arrestation de Florimond Guimard, à la suite d'une manifestation à l’aéroport de Marignane.

“Objet : Bas les pattes sur Florimond Guimard ! De : ‘cnt-jura’
Date : Mar, décembre 19, 2006 13 : 26
A : sec.gueant@interieur.gouv.fr

Au ministère de l'Intérieur

Monsieur le ministre,

Nous venons d'apprendre que notre camarade Florimond Guimard, instituteur à Marseille, convoqué au commissariat, a été placé en garde suite aux manifestations anti-expulsions à l'aéroport.

Voilà donc Vichy qui revient : Pétain avait donc oublié ses chiens ! RésoluEs à défendre les dernières libertés qui nous restent - à commencer par la liberté d'exprimer notre solidarité active avec les victimes de votre politique qu'il faut bien qualifier de raciste -, nous exigeons la libération immédiate de Florimond Guimard, et l'abandon de toute poursuite à son encontre.

Dans l'attente, en vous rappelant l'exigence de la fermeture des centres de rétention et celle de la régularisation de touTEs les sans papiers, recevez nos salutations antifascistes,

M. Romain Dunand, Cnt-Jura / Resf-Jura.”

En février 2007, monsieur Sarkozy a saisi le ministère de la Justice pour “outrage” et le procureur de la République a attendu le 11 mai 2007 pour lancer la procédure. Monsieur Nicolas Sarkozy était alors parvenu à la Présidence de la République le dimanche précédent.

Pour préciser un peu le contexte juridique, voici ce qu'a déclaré,Me Marianne Lagrue, avocate de Romain Dunand (Article de Rue89 du 23/01/2008):

“Dans la mesure où il ne s'agissait pas d'injure publique mais d'outrage, c'est-à-dire de quelque chose qui relève de la sphère privée, le parquet aurait pu s'abstenir.

Mais c'est surtout Nicolas Sarkozy qui pouvait choisir d'y répondre à titre privé, en argumentant que la comparaison avec Vichy n'était pas valable. Cela aurait peut-être été plus digne que d'aller devant la justice."

Le 14 février 2008, Romain Dunand était condamné par la 10e chambre correctionnelle à 800 euros d'amende ainsi qu'à un euro de dommages et intérêts à verser à Nicolas Sarkozy, partie civile.

RESISTANCE 2008 : illustration Patrick PINON


Romain Dunand a fait appel.

Son procès en appel aura lieu demain, mercredi 22 octobre 2008 à 9 h, devant la 11e chambre - section B de la Cour d’appel de Paris - Palais de Justice, escalier K, 2e étage, 6 bd du Palais 75001 Paris (prévoir au moins une demie heure de queue à l’entrée).

Le Collectif pour une dépénalisation du délit d'outrage (CODEDO), fondé en juillet 2008 à l'initiative de Romain DUNAND, Maria VUILLET, poursuivie pour outrage au sous-préfet d'Ile-de-France, Yves BAUMGARTEN et Jean-Jacques REBOUX, tous deux poursuivis pour outrage à agent de police, appelle à un rassemblement de soutien, à 8h 30, devant le palais de Justice.

4, Villa Compoint 75017 Paris


Aujourd'hui mardi 21 octobre à 16 heures à la librairie Résistances, le CODEDO organise une conférence de presse, au cours de laquelle sera présenté le Manifeste pour une dépénalisation du délit d’outrage.

Avec Héléne FRANCO (Syndicat de la magistrature), Marianne LAGRUE (avocate), Emmanuel TERRAY (anthropologue, auteur de "1942-2006: réflexions sur un parallèle contesté"), Florimond GUIMARD (RESF), Maurice RAJSFUS (Observatoire des libertés publiques), Romain DUNAND et Hervé EON.

Avec la participation des membres fondateurs du CODEDO : Maria VUILLET (outrageuse de sous-préfet), Serge et Sabrina SZMUSZKOWICZ (outrageurs de gendarme), Yves BAUMGARTEN et Jean-Jacques REBOUX (outrageurs de policier).



PS: Pour mémoire (extrait d'un article de Napakatbra à l'adresse Les mots ont un sens):

Jeudi 30 Août 2007, devant une assemblée rieuse du MEDEF, Nicolas Sarkozy, fier comme un coq, annonçait joyeusement «à quoi sert-il d'expliquer à nos enfants que Vichy et la collaboration, c'est une page sombre de notre histoire, et de tolérer des contrôles fiscaux ou des enquêtes sur dénonciation anonyme ? Ce n'est pas la République, cela». Les drilles du MEDEF, les micros, les caméras, il ne s'agit plus de la sphère privée, mais bien de déclarations publiques ! Et si le courriel de Romain est qualifié d'«outrage», alors mécaniquement, le discours de Sarkozy est, lui, qualifiable d'«injure publique» envers les fonctionnaires du FISC ! Au regard de la loi, mais la loi, maintenant... c'est Lui ! Et Sarkozy court toujours...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour
Nous résisterons en disant la vérité, partout.
Voila la copie de l'article que je viens de placer sur mon blog concernant le corrompu Sarkozy et Bolloré son corrupteur.
Solidarité avec Romain Dunand

Nous vaincrons !
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Guy M. a dit…

Yanik,
Votre commentaire d'hier soir contenait un copieux copié-collé du billet publié sur votre blog.

J'ai préféré préciser le lien qui qui renverra le lecteur d'un simple clic.

Merci de votre contribution.