mardi 1 février 2011

L'héroïsme selon Joffrin

Si la joffrinade d'hier était savoureuse, celle d'aujourd'hui dépasse toutes les prévisions. Elle s'intitule Héroïsme, compte 258 mots et 1555 caractères, et s'ouvre par une référence à Vladimir Ilitch Oulianov, que monsieur Laurent Joffrin a sans doute très peu lu, mais dont il aime beaucoup citer quelques platitudes à l'occasion :

Lénine avait raison, qui s’y connaissait un peu en la matière : quand ceux d’en bas ne veulent plus et que ceux d’en haut ne peuvent plus, la révolution triomphe.

Vous aurez deviné qu'il ne faut pas manquer de lire ce court morceau de prose française où le patron de Libération se mue en chantre de la "révolution d'Égypte (...) en marche", ce "raz-de-marée de la liberté [qui] balaie les séides du raïs comme jadis la mer Rouge avait noyé ceux de Pharaon".

Certes, notre roué éditorialiste bémolise quelque peu son propos, mais ces réserves sont balayées par le tempétueux souffle lyrique de sa péroraison :

Mais l’heure n’est pas aux lugubres prophéties, qui sont depuis des semaines démenties avec gloire par l’insurrection des peuples. L’heure est à la célébration de l’héroïsme populaire, qui fait trembler les tyrans et basculer l’Histoire. Une grande lumière vient soudain d’Orient. Nous assistons à un lever de soleil.

L'héroïsme de monsieur Laurent Joffrin, qui probablement s'y connaît très peu en la matière, consiste surtout, pour l'instant, à braver le ridicule.


Quelque chose de Lénine, en plus flamboyant.

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