mercredi 16 février 2011

Un retour médiatique attendu

Depuis quelques mois, nous avons tous remarqué l'étonnante discrétion médiatique de monsieur Éric Besson. Personne de ma connaissance ne sait, à titre d'exemple, où il a bien pu passer ses vacances de fin d'année. Il est vrai que cela ne me regarde pas, et que, dirait-il probablement, cela relève de la sphère de sa vie privée.

J'ai donc été très heureux de l'entendre sortir de sa réserve lundi dernier, car j'avais peur que cette réserve ne se transforme en un placard où l'un de mes personnages bloguistiques préférés se muerait en un gris tâcheron ministériel couleur de muraille.

Peut-être a-t-il fait son retour parce qu'il était bien le seul à pouvoir réagir de la bonne manière face à "l'invasion" de l'Europe par des "flux en provenance de Tunisie voire d'Egyte" :

Le ministre de l'industrie, Eric Besson, a affirmé, lundi 14 février, qu'il n'y aurait pas de "tolérance pour l'immigration clandestine" au sujet des flux de Tunisiens vers l'Italie, estimant que les soutiens de Zine El Abidine Ben Ali pouvaient prétendre à l'asile politique.

Très empathique, il s'est adressé directement au peuple tunisien tout entier pour le dissuader de traverser la Méditerranée, ce "cimetière à ciel ouvert" :

"Ne faites pas cela. Ne le faites pas parce que vous mettez votre vie en danger et ne le faites pas parce que l'entrée en Europe, contrairement à ce que vous pensez, n'est pas automatique."

Et, à l'attention des anciens soutiens du président Ben Ali qui auraient l'intention de demander l'asile politique, monsieur Eric Besson a ajouté cet avertissement :

"Ceux qui sont arrivés en Italie vont voir leur situation individuelle regardée au cas par cas ; ceux qui ont droit à l'asile, ceux qui s'estiment menacés et qui vont en apporter la preuve, vont pouvoir rester sur le sol européen, mais tous les autres vont être reconduits dans leur pays. Donc prise de risques insensés pour un résultat extrêmement limité pour eux."

Les faits n'étant pas encore connus, monsieur Éric Besson n'a pas été interrogé sur le naufrage d'un bateau transportant 120 passagers, qui, selon les récits de survivants, semble bien avoir été provoqué par les gardes côtes tunisiens.

Son avis sur ce type de coopération dans la lutte contre l'immigration dite "illégale", aurait été éclairant.


Expert en droit d'asile.
(Photo Wikipédia.)

En réalité, monsieur Éric Besson ne s'occupe plus du tout de l'immigration... Il est actuellement ministre chargé de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique.

C'est à ce titre qu'il a répondu ce matin, sur Europe 1, à quelques questions sur la prospection des ressources nationales en gaz de schiste et leur éventuelle exploitation. La prospection est pour le moment suspendue dans le sud de la France, en attentant les "conclusions d'une mission d'évaluation des enjeux environnementaux prévues pour le 31 mai".

Monsieur Besson a eu une belle formule, un véritable bonheur d'expression :

"La France n'a pas fermé la porte au gaz de schiste."

La métaphore de la porte ouverte ou fermée est peut-être assez pertinente dans le domaine de l'immigration "clandestine" qui vient assiéger nos murailles, mais on admettra qu'elle s'accommode assez mal avec cet particulier état de la matière qui est la phase gazeuse. Elle ressemble alors plutôt à une "vanne"...

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