Devenir grand-père, comme ça, du jour au lendemain, cela peut vous flanquer un sacré coup de vieux...
Comme on dit dans ma campagne, "c'est qu'ils nous poussent vers la sortie, ces petiots..."
Alors, on se répand en considérations profondes, en mélangeant harmonieusement le Livre de Jérémie, le Livre de Job et l'Ecclésiaste, arrosé d'un coup de calva pour désinfecter...
Ce n'est pas mauvais pour le moral, mais pas très bon non plus.
Avant même la naissance de ce petit-fils qui va, dans peu de temps, pouvoir lui donner du papy, ou du pépé, ou du papou, ou du papé, ou du grand-papa, ou encore du bon-papa, comme cela se fait dans certaines bonnes familles de l'ouest-nord-ouest parisien, il semble bien que monsieur Nicolas Sarkozy ait anticipé cette depressio post-partum grand-paternelle.
Ce qui est tout à son honneur, puisque "gouverner, c'est prévoir".
Le 12 janvier, lors de la cérémonie de "réception des vœux aux personnels de santé" à Perpignan, a laissé entrevoir les grises considérations qui occupaient son esprit.
Alors que son rôle se réduisait à souhaiter une bonne-année-et-une-bonne-santé (ah ah !) aux personnels soignants rassemblés devant lui, il a laissé échapper un aphorisme bien frappé, avec cette syntaxe décomplexée qui le caractérise si bien:
"Mourir, c'est pas facile."
Jakob Gautel, Sans titre, 1991.
Lithographie sur papier, 32,5x25 cm.
(Collection du Frac Haute-Normandie.)
On voit que monsieur Sarkozy prend d'emblée sa place parmi les grands moralistes qui ont déjà illustré notre nation.
Peut-on, cependant, lui suggérer que "partir", qui est "mourir un peu", est beaucoup moins difficile, et présente beaucoup moins de risque.
10 commentaires:
Pas facile? Non, mais comme le bonhomme aime insister sur le goût de l'effort, j'imagine qu'il va avoir à cœur de nous démontrer qu'il y arrive...
Et tu ne dis rien du choix du prénom. On devrait interdire à des gens comme les Sarkozy d'utiliser les grands prénoms de la littérature (je sais, ça ne veut pas dire grand chose…). Cohen doit s'en retourner en sa tombe.
(Sans compter que je connais une fille qui a appelé ainsi son fils : elle est dégoûtée…)
@ iGor,
Tu es peut-être un peu exigeant, je lui suggère seulement de partir, pour s'entrainer.
@ JBB,
J'ai évité, car "Belle du Seigneur" m'a toujours prodigieusement ennuyé...
Que "Belle du Seigneur" vous ait prodigieusement ennuyé, soit. Mais que ce roman vous ait "toujours" prodigieusement ennuyé... Ma Vava, t'as pas la classe du Seigneur pour écrire, Aldo.
C'est probablement pour cette raison que je n'écris pas.
(C'est terrible, n'est-ce pas, mais "Belle du Seigneur" m'ennuie encore et toujours, de l'éternité où certains l'ont placé.)
@ Guy : je partage cet ennui pour ce lourd roman qui n'a pour moi rien à voir du prodige et la seule association que je fasse de Cohen et de Solal me ramène dans des parages socialistes…
@ JBB : S'il fallait éviter tous les prénoms qui gravitent dans la sarkosphère, nous serions bien seuls, non ?
@ tous : personne ne s'est encore proposé pour faciliter la mort du président s'lâche ?
très facile, au contraire; il n'a qu'à essayer, pour voir...
Seigneur ! je vais devoir censurer la prochaine horreur !
Tiens, ce pourrait être la mienne.
Hop : horreur !
(@ JR et Guy : ne pas aimer Cohen ni Belle du Seigneur ? Tudieu, je ne vous comprends pas…)
Tu as évité les ciseaux de justesse...
(Je précise: je me gondole à relire Mangeclous, qui est pour moi le summum de Cohen, mais je ne peux pas ne pas sauter de pages dans Belle du seigneur, qui ne me semble qu'une suite de morceaux de bravoure enfilés comme des perles...)
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