vendredi 1 janvier 2010

Jour de l'An



A Trifouillis-en-Normandie, le premier janvier de chaque année s'appelle "le Jour de l'An", comme s'il n'en restait pas environ 364 autres...

Ledit Jour de l'An s'accompagne d'un regain de civilité assez étonnant de la part de nos commerçants.

L'un de mes rituels est de quitter matutinalement mon manoir pour aller, par les rues encore désertes à cette heure, jusqu'au bar-tabac-journaux, pour y acheter une cartouche de cigarettes, histoire de voir, accessoirement, si le tabac n'a pas augmenté, mais surtout d'affirmer haut et fort au vu de mes concitoyens que je ne suis pas le genre à prendre de grandes résolutions pendant la nuit de la Saint-Sylvestre.

Après m'avoir localisé dans le brouillard éthylique qui trouble, encore ou déjà, son champ visuel, le tenancier m'offre un petit-cigare-qui-pue, comme il le fait à chacun de ses fidèles clients. Je le refuse sans façons, et le buraliste se croit obligé de glisser un briquet avec ma cartouche, tout en renouvelant ses bons vœux, avec une insistance assez suspecte:

"Et la santé, surtout, hein..."

Je sais qu'il m'a à l'œil.


[Sur la version d'origine de ce billet, j'avais collé ici la reproduction d'un dessin de la Santé en 1944, signé de Roger Payen.

Madame Martine Garcin, biographe de Roger Payen, m'a fait savoir ceci:

Vous publiez, sans autorisation, un dessin de Roger Payen, volé sur une autre site. Ces dessins ne sont pas libres de droit, ils appartiennent maintenant au Musée de la Résistance Nationale. Toute publication de ce type, sans autorisation, constitue une CONTREFAÇON. En conséquence, je vous demande de bien vouloir retirer, dans les meilleurs délais, ce dessins de votre site.

Il ne restait qu'à m'exécuter...

Guillotine ayant servi pour l'exécution de Marcel Petiot, dans la cour de la Santé.

J'espère que Petiot est assez affreux pour ne pas avoir de biographe...]


Après avoir jeté à la rivière le briquet-cadeau, car ce modèle a la fâcheuse tendance d'exploser à la première utilisation, je rentre en général dans mes appartements et m'attelle à la rédaction de mon billet du jour:

Mes chères compatriotes et non-compatriotes,

mes chers compatriotes et non-compatriotes,

je vous souhaite de tout cœur d'avoir encore devant vous, pour en faire bon usage,

Cinq mille ans de danse crue...
... Et de grands pas chassés.

Cliquez sur l'image pour accéder sur le site de Fantazio,
où vous serez accueillis par A ce train-là,
un clip de Slick Finck, réalisé en 2009.


PS: En visitant le site, vous aurez toutes les indications pour vous procurer ce deuxième disque de Fantazio et ses copains, qui est vraiment indispensable à la survie des honnêtes ou malhonnêtes gens.

Pour compléter, je vous offre ce très astucieux petit film d'Armel Hostiou :


11 commentaires:

Flo Py a dit…

Je te souhaite d'éviter la Santé, cette année encore, camarade.

Bises et bonne journée !

Guy M. a dit…

Merci, je continuerai à faire le détour pour l'éviter.

Bonne journée à toi aussi (on commence par ça, on verra après pour l'année...)!

Bises.

Dorémi a dit…

Comme j'aime te lire, monsieur Guy !
Bonne soirée à toi, pour commencer, et toussa, toussa…

Guy M. a dit…

Oh ! mais moi aussi, j'aime te lire !

Bonne soirée, puis bon ouiquende, puis de proche en proche...

Bises.

olive a dit…

Je regarde «l'astucieux petit film» en essayant de déballer je ne sais pas encore quoi (mignardise de ma mère), emballé dans un sachet en papier cristal (H : 30 cm ; carré à la base : 15×15 ; ruban nylon blanc au sommet : 10× 0,2 cm). Dedans, sept papiers dorés (10×10 cm chacun), que quand on arrive à en déplier un, on trouve dedans un marron glacé douçâtre à la santé si fragile que son cul supposé repose sur un mini-carton doré de 4×4 cm aux coins coupés.

J'apprends ainsi que les châtaignes ont un cul. Pourtant, celles que j'ai ramassées, poches trouées, écharpe fuyante, combe rattrapée par la nuit, sur les hauteurs de Gâcogne en novembre, on les a mangées crues, mains ouvertes, et j'en ai échangé une contre un caillou bleu désormais placé en équilibre instable au dessus de la photo de feu ma grand-mère Albertine permanentée en maillot de bain années cinquante à Jars-sur-mer.

Il en reste une pour toi (de châtaigne). Une de Gâcogne telles qu'on se penche pour les sortir de leur gangue, astucieusement «mixing smiles and storms».

Année à toi («bonne», non, je ne peux pas).

Avec des gants en caoutchouc jaune.

olive a dit…

P.S. Le lien vers Fantasio... Je suis bien certaine que j'en ai croisé certain(e)s quand j'habitais à Belleville-Ménilmontant.

Vu l'heure qu'il est (zéro un deux points seize), faire cliquer sur un truc aussi prenant une vieille qu'a même pas fini de mesurer la taille du cul des marrons glacés, t'as pas honte ?

Guy M. a dit…

Merci pour la châtaigne...

(Oui, Fantazio, qui a, c'est normal, des copains partout, n'est pas un étranger à Bellevillemontant...)

JR a dit…

Sacré petit film de meilleurs voeux !
Je te souhaite d'avoir le coeur assez ouvert encore pour y glisser tes coups de…
mais pas à coups de ciseaux sanglants.
Bref.
Tout de bon, camarade.
Sourires, bien sûr !

Guy M. a dit…

Je te souhaite en retour de garder cet œil aiguisé comme des ciseaux à découper les images.

:-)

JR a dit…

Tiens, mon oeil aiguisé a trouvé ces dessins chez le voisin du dessus :
http://berth.canalblog.com/archives/2010/01/07/16413697.html

Guy M. a dit…

Hé oui, Fantazio, tout le monde en parle...