vendredi 17 avril 2009

On ne va pas vous regretter

Contrairement à l'une de ses collègues, à laquelle j'ai rendu un hommage appuyé hier, madame Alliot-Marie parle clairement, en terminant presque toutes ses phrases et en appuyant ses arguments de haussements de ton très explicites. On sent bien qu'elle a une solide formation d'enseignante, comme elle le souligne volontiers pour rappeler les profs à leurs devoirs.

Elle vient de donner une preuve éclatante de son talent lors de sa participation, en qualité d'invitée au 7/10 de France Inter.

Comme je suis sûr que vous n'aviez pas l'image sur votre autoradio, je me permets de poster l'intégralité de sa prestation dans cette émission matinale animée, ces temps-ci, par Eric Delvaux.



La presse a bien retenu de tout cela que "ce ne sont pas les journaux qui rendent la justice", mais un peu moins signalé la remise en cause de la parole des avocats. Il est vrai qu'il n'est pas encore question de proposer un décret à ce sujet...

Bien sûr, c'est l'annonce de l'interdiction du port de la cagoule lors des manifestations qui a fait les grands titres dans nos journaux. Cela permet de refourguer de belles photographies de lanceurs de pavés: il y avait du rabe.

Sur l'utilisation de la cagoule par certains corps spéciaux, et sur l'étrange difficulté d'identification des policiers commettant des excès "défensifs", aucune remarque*.

Bien peu de médias ont relevé l'exquise urbanité d'Eric Delvaux, qui se permet, pour ne pas importuner son hôte, d'éluder la question d'une auditrice, Sabrina, faisant allusion à l'agression à l'arme blanche d'un commissaire de police par des membres du Betar**. Vous pouvez voir madame Alliot-Marie surjouer admirablement l'étonnement et l'incompréhension pour masquer son embarras et enfin exprimer très nettement son refus de la question (aux alentours de la quinzième minute de la seconde vidéo). Obligeamment, mais avec une très grande maladresse, Eric Delvaux déclare la question hors sujet !

On ne regrettera pas monsieur Eric Delvaux quand il sera nommé correspondant spécial permanent en Terre Adélie.

Futur coupe-parole chez les manchots ?


* Or, malgré mon aversion pour le port de la cagoule, il me semble qu'on ne peut exiger que les protestataires se présentent à visage découvert que si les représentants de l'ordre le font également et sont effectivement considérés comme responsables de leurs actes. Ce qui implique, en ce qui les concerne, un moyen d'identification rapide pour quiconque. Un petit jeu pour la prochaine manifestation: essayez de relever un numéro de matricule...

** Je n'ai pas pu vérifier cette information, que madame Alliot-Marie semblait ignorer.

7 commentaires:

JBB a dit…

Impressionné par ton courage et ton abnégation : une demi-heure de Mam, je n'aurais pas réussi. En tout cas, le visage pincé, offusqué et faussement malentendant de la ministre à la question de Sabrina vaut le détour : on croirait une poule mortellement vexée, c'est ravissant.

Marianne a dit…

J'avais eu le son en direct , c'était déjà fâcheux , la vue ne fait que renforcer l'inacceptable des propos . Vous faites effectivement preuve de courage , j'ai arrêté avant la fin . Si la presse ne rend pas justice , elle peut parfois l'aider .C'est vrai que le "j'accuse " de Zola dans l'Aurore est passé inaperçu à l'époque !

Guy M. a dit…

@ JBB,

"Ravissant", c'est de l'ironie, je suppose...

@ Marianne,

Je ne suis pas si courageux que cela: j'ai lâchement zapé le blablala sur le redécoupage électoral, parfois j'ai coupé le son, ou gardé le son en changeant l'image... bref, on peut encore s'amuser...

PT a dit…

Pour ce qui est des médias qui ont relevé le coupage de sifflet de l'auditrice impudente, citons-en un : France Inter, herself. Par l'entremise du répondeur de "Là-bas s j'y suis", le jour même. J'en déduis rien : sauf qu'en matière de suicide radiophonique, le père Mermet a du savoir-faire... On se revoit en septembre ? Je parierais pas...

Guy M. a dit…

Il va falloir sauver le non-soldat Mermet...

(Un peu comme tous les ans...)

JBB a dit…

"de l'ironie, je suppose..."

Que nenni. Je suis comme toi, je ne sais même pas ce que c'est :-)

Guy M. a dit…

Tu me rassures...