dimanche 1 mai 2011

Foules du premier mai

Comme tous les gens de la campagne, j'écoute chaque dimanche matin, sur France Inter, la chronique de la Main Verte, qui est tenue par Alain Baraton, le jardinier en chef du Domaine National de Trianon et du Grand Parc de Versailles.

Après avoir subi, et suivi, pendant des années et des années, les conseils de Michel le Jardinier, et nous y être flingué à peu près toutes les vertèbres du dos, il est reposant, et plutôt suave, d'appliquer à la lettre les préconisations de tonton Baraton. Car, deux fois sur trois, notre expert tranche pour le laisser-faire puisque, selon lui, il n'y rien à faire.

Pour ma part, je ne l'écoute que pour l'entendre confirmer mes propres principes de jardinier ultra-libéral : quelque soit le problème, moins on en fait, mieux on fait.

Avec un peu de purin d'ortie, bien sûr...

Grande ortie, ou Urtica dioica L.
S'utilise aussi en soupe.

Ce matin, Alain Baraton a rappelé aux auditeurs qui se lèvent tôt l'origine de la mal-nommée Fête du Travail.

Puisqu'aujourd'hui je chôme, je vous transplante tout ça à partir de Ouiquipédia :

Le 24 avril 1941, le maréchal Pétain, instaure officiellement le 1er Mai comme « la fête du Travail et de la Concorde sociale ». À l’initiative de René Belin, ancien dirigeant de l’aile anticommuniste de la CGT (Confédération Générale du Travail) devenu secrétaire d’État au Travail dans le gouvernement de François Darlan, le jour devient férié, chômé et payé10. La radio ne manque pas de souligner que le 1er mai coïncide aussi avec la fête du saint patron du maréchal, saint Philippe. L’églantine rouge, associée à la gauche, est remplacée par le muguet.

En 1947 le 1er mai devient, dans le code du Travail, un jour férié chômé et payé pour tous les salariés sans conditions11 ; (mais il n’est pas officiellement désigné comme fête du Travail). Ce n’est que le 29 avril 1948 qu’est officialisée la dénomination « fête du Travail » pour le 1er mai.

L'églantine rouge est assurément plus jolie que la grande ortie.

Vendeur d'églantine avant la manifestation sanglante de Draveil Vigneux
où la troupe tire et fait quatre morts parmi les ouvriers, 1908.

A Paris, 3 200 personnes selon la préfecture de police, et 20 000 selon les organisateurs, ont pu constater que madame Marine Le Pen ressemblait davantage à Jeanne d'Arc que son papa. Il paraît que ce défilé a célébré "l'honneur des travailleurs"...

On sait que les "travailleurs" ont bon dos.

Toujours à Paris, le traditionnel cortège syndical a rassemblé, selon la préfecture de police, 12 000 personnes. Les organisateurs en auraient compté 30 000.

Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque était présent en tête du cortège parti peu avant 15 heures de la place de la République, tout comme celui de l'UNSA Luc Bérille et la secrétaire générale de la FSU Bernadette Groison. Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault qui devait également manifester, n'a finalement pas pu se déplacer «en raison d'important problèmes de dos», a précisé son entourage aux journalistes.

L'entourage de Bernard Thibault ne l'a évidemment pas précisé, mais je soupçonne le camarade d'en faire un peu trop dans son jardin.

Qu'il écoute davantage Baraton !

Enfin, à Rome, la préfecture de police a dénombré plus d'un million de personnes venues assister à la béatification du siècle, celle de Karol Wojtyla, devenu pape sous le nom de Jean-Paul II.

Je ne vous apprendrai pas que tout ce que l'on attend d'un "bienheureux", c'est qu'il se mette très rapidement au travail et fasse une bonne palanquée de miracles. C'est le seul moyen d'obtenir de la promotion et d'être assez rapidement proclamé "saint".

Selon le toujours pince-sans-rire Figaro, le "bienheureux" de la matinée aurait raté une belle occasion :

Le cardinal espagnol Agustín García Gasco Vicente, ancien archevêque de Valence, est décédé ce matin d'un infarctus peu avant la béatification du pape Jean Paul II à laquelle il était venu assister.

Il est vrai que, selon mes sources, aussi peu réfutables qu'à l'ordinaire, le nouveau "bienheureux" aurait l'intention de se spécialiser dans le mal de dos.

9 commentaires:

Chomp' a dit…

C'est pas Dieu possible une méchanceté pareille !
Le jour où Thibault s'immolera à cause des conditions de boulot infernales à la CGT, tu auras l'air fin, tiens ...
Pfff
A part ça, le petit commerce bat son plein : il paraît qu'à la grand'ville, on négocie à 1 €uro le brin, des fleurettes qu'il y a 15 ans à peine on achetait facilement en bottes pour 1 franc.
Sombre époque ...

Guy M. a dit…

Quand notre grand Bernard sera béatifié, je serai au premier rang. Sûr !

Pour le muguet, faut comprendre, ça fait trois semaines qu'on le conserve en chambre froide. alors, ça fait des frais...

emcee a dit…

... et on l'appellerait donc le "Grand Saint-Bernard"?

"le nouveau "bienheureux" aurait l'intention de se spécialiser dans le mal de dos".
S'il avait préféré le Sacré Cœur, il aurait peut-être sauvé le cardinal espagnol.
Ainsi va la vie ... Moche.
Y a pas de miracle.

Cela dit, la fête du travail s'appelle désormais la "fête des travailleurs". Et à l'allure où ils sucrent les jours de congés, ce serait peut-être le seul jour chômé qu'il leur resterait.
Je pense qu'ils sont assez cyniques pour cela.

Et alors, au lieu de faire les pitres dernière les orga syndicales, ils en profiteraient peut-être pour ... cultiver leur jardin.

Guy M. a dit…

"Fête des travailleurs" ? Je l'appelais comme ça, jusqu'à ce que je lise la notice Ouiki...

(Et "cultiver mon jardin au lieu de faire le pitre", c'est justement ce que j'ai fait cette année. Dans conséquences lumbalgiques fâcheuses...)

emcee a dit…

Fête des travailleurs" ? Je l'appelais comme ça, jusqu'à ce que je lise la notice Ouiki..
Oui, c'est comme la Journée de LA Femme", les habitudes ont la vie dure.
En tous cas, c'est le terme que revendiquent les travailleurs, sinon, il n'y aurait aucune raison de célébrer, n'est-ce pas? ... Et de chômer ce jour-là.

Faire le pitre aussi peut entraîner le même résultat, sans la satisfaction de manger des fraises fraîchement cueillies ;-)

Guy M. a dit…

Quoi ? Une "journée de LA femme" !

De la famille, oui. Travail, Famille, et puis le 14 juillet pour la Patrie !

C'est bien suffisant.

(Ne me parle pas des fraises... J'ai perdu mes fraisiers dans l'herbe.)

emcee a dit…

Ne me parle pas des fraises... J'ai perdu mes fraisiers dans l'herbe: Ah, on dit ça comme ça, par chez toi? C'est joli. :D

désolée. Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie. :-(

Finalement, avec toutes ces catastrophes en série, tu aurais dû faire le choix de défiler dans la rue.

Guy M. a dit…

Trop laxiste, je perds mes fraisiers, mais pour les framboisiers, ça marche beaucoup mieux...

schlomo a dit…

"quel que soit le problème", c'est mieux...