dimanche 26 avril 2009

Thématique sécuritaire

Ce n'est pas faire injure à la re-mar-qua-ble indépendance de pensée et de parole des rédacteurs du Figaro que de considérer leurs analyses comme un précieux auxiliaire du travail de l'opinion que mène, à sa manière, le pouvoir sarkozien.

La dernière livraison du "politoscope" de l'officine sondagière Opinion Way donne l'impression de vouloir rattacher les actions liées au mouvement social à la très féconde thématique de la sécurité. La section 3 de ce document est sobrement intitulée "la sécurité", et on y donne les résultats des réponses obtenues "auprès d’un échantillon de 1049 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus et inscrite sur les listes électorales."

Les voici. Leur juxtaposition vous permettra d'apprécier l'art du tressage des artisans d'Opinion Way.

La Sécurité: Perception de l'impact de la crise sur l'évolution de la délinquance.

Selon 69% des sondés, la crise va conduire à une augmentation de la délinquance.

Tolérance envers les séquestrations de certains dirigeants.

28% des sondés désapprouvent les séquestrations de patrons
et estiment qu'il faut les sanctionner.

La sécurité: Crédibilité de différents acteurs pour lutter contre la délinquance.

Plusieurs réponses étant possibles,
que valent les 39% de "confiance" à Nicolas Sarkozy ?

Il faut prendre un peu de recul pour voir la couleur dominante de la tresse obtenue.

Dans son article d'accompagnement, Judith Waintraub fait preuve d'une étonnante capacité de synthèse. Sous le titre Sarkozy est jugé le plus crédible contre la délinquance, elle annonce:

La demande d'autorité progresse chez les Français, y compris à l'encontre des salariés qui séquestrent leurs dirigeants.

Il semble que cette remarque soit fondée sur l'évolution des réponses à la seconde question, où la demande de sanctions a progressé de 5 points depuis le précédent sondage du 8 avril...

Conclusion:

Cette évolution conforte le durcissement du discours des représentants de la puissance publique au fur et à mesure que les séquestrations et les prises d'otages se sont multipliées. Cette fermeté accrue va dans le sens souhaité par une majorité de sondés, même si la question continue de les diviser.

J'ai grasseyé cette "majorité de sondés" pour que vous la voyiez aussi bien que l'auteure de l'article; en regardant les résultats, je ne la voyais pas bien.

Mais on les voit bien les gens de Continental.

Un certain nombre d'articles, que je n'ai pas tous répertoriés (c'est dimanche, et il fait assez beau en Normandie...), complètent cette opération de saturation de l'information. Deux exemples ont retenu mon attention flottante.

Elsa Bembaron, Marc Landré et Jean-Marc Leclerc se sont fendus, le 23 avril, d'un très grand Séquestrations : la main de l'extrême gauche qui vaut le déplacement.

Véronique Grousset, plus technique, nous offre, le 24, une bien utile mise au point juridique avec Droit de grève : ce qui est légal et ce qui ne l'est pas.

Au cas où l'on serait tenté de faire des bêtises...

2 commentaires:

souklaye.sylvain a dit…

La peur est un instinct naturel et primaire.
La marchandisation de cette dernière atteste que la culture n’aura jamais le dessus sur le jeu de la chaîne alimentaire.

La peur est le moteur et le copilote des redécoupages territoriaux, de la lutte des religions pour le leadership, mais également des fantaisies dogmatiques se construisant pour ou contre l’économie.

La mécanique humaine concède le bénéfice du doute à la diplomatie, tant que celle-ci est rentable.

La peur est le baromètre idéal pour scanner l’électorat national, pour fédérer les extrémistes et les modérés ou, enfin, pour façonner des guerres à l’image de la sophistication technologique et scientifique de la barbarie.
La suite ici :
http://souklaye.wordpress.com/2009/04/25/note-de-service-le-business-de-la-phobie/

Guy M. a dit…

Soit!

Je laisse votre autolink en guis ede bienvenue, et prime à la rapidité de votre réaction.