vendredi 27 août 2010

Escale au bord de nulle part

Dire, selon la rhétorique commune, que le Cabaret Sauvage est situé en un lieu "improbable", "au milieu de nulle part", serait un peu exagéré sans doute, puisque l'on finit bien par y arriver. Mais il y a un peu de cela.

C'était donc l'endroit idéal pour y organiser, sur quatre ouiquendes de ces mois d'été, un "Festival sin fronteras" proposant quatre "escapades": latine, africaine, transylvanienne et orientale.

Et voilà le programme.

Du 30 juillet au 1er août, le festival faisait escale à Sibiu, en Roumanie. Le local situé dans le prolongement de la buvette-rôtisserie présentait une documentation diverse, dont une curieuse "Constitution de la République Poétique"- cette république est hébergée par l'Institut Culturel Roumain à Paris -, et surtout une belle exposition de photographies de Liliana Nadiu. Cette artiste, née à Timisoara en 1956, s'est installée en France à l'âge de 18 ans. Depuis la chute du régime de Nicolae Ceauşescu, elle peut retourner dans son pays natal, d'où elle rapporte ces images toutes pleines d'une nostalgie discrète.

A l'extérieur de ce pavillon, quelques enfants en atelier s'appliquaient, à l'aide de journaux froissés, sacs poubelles, colle, gouache ou acrylique, à figurer l'itinéraire Paris-Sibiu sur une carte qui avait la précision de la géographie des vrais rêves de voyage.

Les rêves se font sans GPS...

La soirée du dimanche 1er août était réservée à la Fête de l'honneur rrom, dont l'invitation était ainsi rédigée:

Tandis que les rois morbides leur livrent leur guerre de mort, les princes vivants vous invitent au grand feu qui ne s’éteindra pas.

On ne refuse pas une telle invitation.

Un mois auparavant, le Hanul de Saint-Denis avait été évacué et détruit. Dans le hall d'entrée du Cabaret, deux expositions de photos, dues à Sophie Garcia et à Alain Keler, témoignaient de la violence de cette intervention, et du désarroi qui l'a suivie.

Plus loin dans le hall, à un stand tenu par le Voix des Rroms, on pouvait acheter, en soutien à l'association, le précieux petit livre de Claire Auzias, Samudaripen, le génocide des Tsiganes, aux éditions L'Esprit frappeur.

Indispensable pour ceux qui veulent savoir.

Et la fête ?

Elle a eu lieu, et avec panache...

En témoigneront, pour ceux qui n'y étaient pas, ces deux vidéos, enregistrées pendant le concert d'Erika Serre et postées sur You Tube par Jolysable:






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