Comme j'avais prévu de longue date d'aller refaire le monde avec des amis, je n'ai pu m'y rendre.
Et je le regrette, car j'aurais aimé revoir Les Photos d'Alix...
Les Photos d'Alix, de Jean Eustache, avec Alix Cléo Roubaud et Boris Eustache.
S'il n'est pas fréquent de pouvoir assister à une projection en salle des Photos d'Alix, il est encore plus rare de pouvoir flâner à une exposition des photographies d'Alix Cléo Roubaud.
Publiée au éditions du Seuil en 1984, la première édition du Journal : 1979-1983, d'Alix Cléo Roubaud, donnait bien quelques reproductions de photos d'Alix. Mais la qualité du papier, assez ordinaire, n'était guère favorable à un bon rendu de la gradation des lumières, des ombres et des noirs, et son grain affadissait le contraste. Les illustrations de la nouvelle édition, parue en 2009, toujours aux éditions du Seuil, étaient plus nombreuses et de bien meilleure qualité, permettant au moins de se faire une idée du travail de la photographe.
Pour s'en faire une idée plus complète, il fallait aller au cipM - centre international de poésie Marseille - où, en avril et mai 2010, a été organisée une exposition des photos d'Alix, à l'occasion de la réédition du journal d'Alix Cléo Roubaud et de la parution de l'intégrale de Le grand incendie de Londres de Jacques Roubaud - Le Seuil, 2009.

En décembre, le cipM a complété cet hommage par la publication de Si quelque chose noir, série de dix-sept photographies - autant que de "syllabes" dans un haïku - réalisée en 1980.
On sait que Jacques Roubaud a repris ce titre pour le grand livre de deuil, Quelque chose noir - Gallimard -, adressé à Alix Cléo en 1986.
La mort a balayé toute hypothèse. Alix avait été emportée par une embolie pulmonaire le 28 janvier 1983, neuf jours après avoir écrit cette dernière note dans son journal :
19.I.83
Aucune maladie, que l'on accueille comme un hôte sous son toit, ne nous permet l'incongruité du désespoir, du moins pas tant que l'on est maître de maison.
Il me fallait une maladie mortelle, ou répertoriée telle, pour guérir de l'envie de mourir. De la manière la plus oblique, organique, lente, j'ai inventé, en quelque sorte, ma maladie.
- et celle dont je guérirai.
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