vendredi 23 octobre 2009

Petit Jean comme devant

Monsieur Jean Sarkozy nous a encore offert un grand moment de télévision dans la soirée d'hier.

Je dois dire qu'il m'a beaucoup touché.

Tant de jeunesse alliée à tant de sagesse !

Et tant de bonne volonté aussi...

Qu'il était émouvant de le voir se précipiter pour reformuler correctement une question fort mal posée par le journaliste de service, et ainsi pouvoir placer cette si jolie phrase très profonde sur le président et sur son père (tout à mon émotion, je ne l'ai ni retenue, ni notée, pardonnez-moi), tellement bien balancée qu'on l'aurait dite préparée à l'avance.

Il y a dans cette spontanéité, cette fraicheur, de quoi faire fondre le plus granitique des cœurs de pierre.

C'est bien simple; moi, qui suis plutôt du genre basaltique, j'ai fondu en larmes et en ai inondé mon pourpoint.

Quel talent !

Cependant, revenu de mes émois, je me suis souvenu de ces ragots qui, au temps de la séparation du premier couple présidentiel, sur le peu d'attention que le travail acharné de monsieur Sarkozy lui aurait permis d'accorder à ses enfants... Mais ce ne devaient être là que racontars mal intentionnés de cette presse revancharde qui ne survit plus des salissures qu'elle déverse à pleines pages sur nos hommes et femmes politiques...

Et quand bien même... l'attitude filiale de monsieur Sarkozy fils n'en serait que plus admirable.

Car tous les enfants du monde n'ont pas, hélas ! la chance d'avoir un père aussi exceptionnel et irréprochable que monsieur Eric Besson, si l'on en croit son ex-épouse madame Sylvie Brunel, qui ne cesse de lui téléphoner spécialement pour lui répéter.

C'est du moins ce que l'on peut déduire de cette réponse faite par monsieur Besson, lors d'un entretien qu'il a accordé à madame Elisabeth Chavelet, pour Paris Match, occasion pour lui de répondre au Manuel de guérilla à l’usage des femmes (éd. Grasset) dans lequel "l'ex-épouse blessée" "vide son sac":

Mille fois j’ai entendu Sylvie dire : “Eric est un mauvais mari, mais le meilleur père au monde.” Je regrette qu’aujourd’hui, dans ses interviews, elle gomme cette deuxième facette alors qu’elle continue de me le dire au téléphone.

Il insiste, et, grand seigneur, reconnaît le rôle (prépondérant ?) de sa femme:

Ma fille aînée vient d’avoir 20 ans. Et je revendique vingt ans d’assiduité absolue auprès de mes enfants. Sylvie en a fait trois ­petits génies créatifs et bien dans leur peau. Jamais je ne le contesterai. (...)

Il en profite pour nous annoncer, en avant-première, que son aînée, normalienne dont il est très fier, écrivaine depuis l'âge de treize ans sous le pseudonyme d'Ariane Fornia, et déjà auteure de trois livres, "prépare son premier beau grand roman de littérature".

Il était temps qu'elle se mette à la littérature...

Sa fierté paternelle ne l'aveugle pas. Il reconnaît beaucoup de qualités à monsieur Jean Sarkozy:

J’ai été consultant en ressources ­humaines pendant six ans. Je pense avoir le flair. Jean Sarkozy a un ­talent que personne n’étouffera. Voilà vingt ans qu’il est dans le sillage de son père. Cela vaut pas mal de stages de qualification.

Il ne semble pas imaginer que c'est bien cela qui peut nous inquiéter.

Notre consultant en ressources humaines profite d'une question sur les grandes décisions aux tournants de sa vie pour nous expliquer sa précieuse méthode de réflexion:

C’est ma logique à moi. Dans ce type de situation, je ne demande l’avis de personne, ni d’un ami, d’un confident, de ma mère ou de ma femme. J’y joue ma peau. C’est moi qui subis les conséquences. Je réfléchis dans des bains chauds et lors de mes footings. Après quoi je prends seul mes décisions.

Cependant, il n'indique pas la température du bain.

La dernière question l'amène à une confidence sur l'avenir et, peut-être, les ambitions de son intéressante personne:

Cela dit, ma présence au gouvernement n’est qu’un passage. Je me suis préparé à faire autre chose. Ce jour-là, vous ne me retrouverez ni dans la Seine ni dans le Rhône.

Cette allusion fluviale me laisse rêveur...

Je lui conseillerai volontiers d'essayer la Loire,
et ses bancs de sables mouvants...



Incontestablement, cet entretien faussement décontracté est une avancée majeure dans la connaissance du fonctionnement mental de monsieur Eric Besson. Je ne saurais trop en conseiller la lecture aux jeunes gens et jeunes filles de ce pays qui envisagent de faire une carrière en politique.

Il y a beaucoup à apprendre de monsieur Besson.

Espérons que le raisonnable jeune monsieur Sarkozy ne prendra pas monsieur Besson pour coach: il serait capable, après un bon bain chaud, de se présenter à la présidence de l'EPAD.

8 commentaires:

  1. Houhou... comment vous parlez de petit jean.Luc le faillot qui prepare son avenir dit de lui qu'il est:

    apte
    connaisseur
    habile
    acharné
    ouvrier
    bonne foi
    fidéle
    mérite
    accueillant
    bienveillant
    gracieux
    agréable
    chaleureux
    hospitalier
    aimable
    charmant
    plaisant
    amical
    cordial
    sympa
    attirant
    engageant
    avenant
    gentil
    décence
    franc
    probité
    délicatesse
    intégrité
    scrupule
    droiture
    justice
    actif
    bûcheur
    prolétaire
    appliqué
    consciencieux
    salarié
    assidu
    courageux
    studieux
    bosseur
    employé
    tâcheron
    bourreau
    journalier
    zélé
    bourreau de travail
    laborieux
    autorisé
    efficace
    intelligent
    averti
    entendu
    légal
    capable
    expérimenté
    propre
    chevronné
    expert
    qualifié
    Et je dois en oublier......

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  2. T'as lu ça, monsieur Guy ? http://www.rue89.com/2009/10/22/besson-son-charter-et-le-syndrome-des-c
    ojones-122931

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  3. Pardon:fayot avec "y" lou pétadou"

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  4. J'ai oublié de verser une larme sur le jeune homme qui avec son renoncement momentané a fait passer le plus important de l'actualité au second plan , idem sur la médiatisation du livre de Madame ex Besson . Que ces mères et pères soient fiers de leur progéniture , tant mieux .Doit on pour autant en faire cette médiatisation ?

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  5. @ N°D-503,

    C'est sûr qu'il doit en oublier, le fayot (ou faillot, c'est joli aussi ;-))

    @ Dorémi,

    J'avais vu, et je l'avais versé au dossier de la thèse que je prépare en bessonologie...

    @ Marianne,

    Le plus subtil de cet étalage complaisant de la famille Besson en pleine décomposition est la plainte contre Voici...

    http://www.20minutes.fr/article/357827/People-Eric-Besson-porte-plainte-contre-Voici.php

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  6. "Cette allusion fluviale me laisse rêveur..."

    C'est pourtant clair. Un bloc de ciment aux pieds, et hop : la question de l'avenir du sieur Eric B. est réglé de belle façon. Comme il a l'habitude du bain, ça ne le changera guère...

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  7. Et dire qu'on pense que cela n'arrive que sous nos cieux ...
    Vaut mieux en rire ...
    http://www.rue89.com/2009/10/12/le-fabuleux-destin-de-jean-sarkozy-fait-rire-jusquen-chine

    Petite boutade trouvée sur le net :
    du conseiller municipal Vert a la mairie de Paris, Denis Baupin :" Il y a trois pays ou on herite du pouvoir de pere en fils : Gabon, Coree du Nord et Hauts-de-Seine ".

    Un coucou d'Alger !

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  8. @ JBB,

    Tu as parfaitement interprété le sens profond (très !) de mon rêve.

    @ Medagan,

    Merci pour le coucou et le sourire d'Alger.

    Les Français aiment bien jouer les professeurs de démocratie, et il n'est pas mauvais de les ramener à leur réalité...

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